A D D I C T I V E

F I V E

Je détourne mon regard gêné, et tombe sur son réveil. Il est dix heures et demi passé, nous avons cours. Je me relève instantanément, ma mère va me tuer.

« — Il faut qu'on aille en cours. Je dis en essayant de me dégager de son emprise mais il me retient plus fort. Qu'est ce que tu fais ? Laisse moi me préparer. »

Il secoue la tête en faisant sa tête de bébé.

« — Non, non. Tu es malade aujourd'hui, malheureusement. Impossible d'aller en cours. Explique-t-il en faisant une tête faussement déçu alors qu'intérieurement il jubile.

— Je ne vais pas sécher. Je m'écris, déconcertée par ses propos.

— Techniquement, c'est déjà le cas. Ne t'inquiète pas, j'ai appelé et je me suis fait passé pour ton père. Bonjour, veuillez excuser ma fille Camélia Stoerm d'être absente aujourd'hui. Elle a une grosse diarrhée. Dit-il en faisant une voix grave pour se moquer de moi. »

Je lui donne une tape et il explose de rire pendant que je m'empourpre.

« — Même la surveillante a ri. Ajoute-t-il à propos de son mensonge débile. »

Je lui fous un autre coup, avant de rire avec lui.

« — Et que faisons nous alors pour faire passer le temps ? Je l'interroge en haussant un sourcil.

— On joue ? Propose-t-il en me tendant une manette de jeu vidéo.

— Ça marche. »

***

Les jeux de guerres ne sont pas mon point fort. Ça fait plus de trois heures que nous y jouons et je suis toujours aussi nulle.

« Game Over, Camélia est morte. Affiche l'écran de la télévision après que Ash m'est envoyé un head shot. »

« — Ash, c'est pas du jeu. On avait dit qu'on se tuait pas l'un l'autre.

— Trop tard. Dit-il en haussant les épaules. Aller, on va changer de jeu. Ajoute-t-il en se levant pour se poster face à l'écran.

— J'ai faim ! Je rétorque en croisant mes bras sur ma poitrine, faussement énervée.

— Moi aussi, mais je vais vite être rassasié. Rigole-t-il en mettant en route un jeu de courses de voitures. »

Je le regarde incertaine de ses propos, et me reconcentre sur le jeu. Je suis assez douée dans ce genre de jeu, mais Ash aussi.

« — Alors le truc, il reprend en lançant la première game, c'est de gagner. Logique, mais si tu gagnes, tu as le droit de demander à l'autre de retirer un vêtement.

— C'est une blague ? Je m'offusque, détachant mon regard du jeu pour le dévisager.

— Non, et tu viens de perdre. Explique-t-il alors que je refaits face à la télévision, et ah oui en effet. Retire ton haut. »

Je l'observe de nouveau pas sereine, et finis par attraper le bas de mon T-shirt pour le faire passer au dessus de ma tête. Je me retrouve donc en sous-vêtements devant mon meilleur ami, une première.

« — T'es carrément sexy, Cam. Putain ! Jure-t-il en avalant sa salive avec difficulté. »

Je souris timidement avant de cacher mon visage cramoisie. Quelle idée débile ! Ash relance la partie, et nous reprenons le jeu. Je gagne enfin et il se tourne vers moi.

Je suis tout d'un coup gênée. Il me regarde, demandant silencieusement quel habit il doit ôter.

« — Le haut. J'articule, réellement embarrassée.

— Retire le toi-même, ajoute-t-il avec un sourire en coin. »

Je m'approche de lui, et attrape le bas de son haut, avant de le faire passer au dessus de sa tête. Je m'attarde un peu trop sur son torse musclé, et Ash me relève le menton avec ses doigts. Je baisse les yeux, prise en flagrant délit.

Mais il ne semble pas sans préoccuper, puisqu'il plaque ses lèvres contre les miennes brutalement. J'ouvre la bouche, surprise, et il en profite pour y faire passer sa langue.

Il m'allonge sur le lit, lui au dessus de moi, sans briser le contact de nos bouches. Il finit par les libérer, s'attaquant à mon cou tout en descendant ses mains vers ma poitrine.

Je suis partagée entre les frissons d'excitation et la peur de l'inconnu. Cependant, Ash s'est me mettre en confiance. Il ne va pas trop vite, ni trop brutalement, même si je doute qu'il soit aussi doux avec chacune de ses conquêtes.

Je m'y prêtes au jeu, touchant son torse et ses abdominaux avec mes doigts, quand il s'étend plus sur moi. J'ouvre inconsciemment les yeux quand je sens une bosse venir toucher ma cuisse, je ne suis pas prête. Je le sais. Le stress monte en moi mais j'ai peur d'énerver Ash en lui demandant d'arrêter, lui qui semble si prêt.

Un téléphone sonne, et Ash se relève rapidement, récupérant l'outil, ce qui me permet de reprendre une respiration convenable.

« — Il faut que j'y aille. Explique-t-il après avoir tapé un message sur son écran. On se voit demain soir ? J'aimerai t'emmener quelque part. »

J'hoche la tête automatiquement, alors qu'il renfile son haut, avant de déguerpir, me laissant pour seul compagnie, mes pensées tumultueuses.

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