Αρσcαłүρтιqυε

cнαριтяε 11

⚜️23h36

Je zappe une nouvelle fois la chaîne en soufflant, les programmes télé deviennent de moins en moins intéressants. J'ai réussi à me dépêtrer de Lana il y a à
peine une heure et voilà que ses questions indiscrètes me manquent presque. Il faut
le dire, avec mes anciennes colocataires, j'avais toujours une occasion de m'énerver, et j'ai encore eu l'occasion
de m'énerver avec Ash ces derniers jours.

Mais maintenant que tout est calme, je m'ennuie fermement. Je m'apprête à aller chercher un livre dans mon carton dédié aux livres quand la sonnerie de mon téléphone se déclenche.

— Allô, je réponds sans même regarder le commanditaire de l'appel.

— Salut sœurette, me répond une voix familière.

— Tiens, un revenant.

— Commence pas, j'ai eu beaucoup de choses à faire.

— Matt la célébrité, je me moque en éteignant la télé.

— Matt t'emmerde, et puis tu n'avais qu'à m'appeler toi.

— Tu sais très bien que je n'appelle jamais personne. Et puis je voulais pas te déranger.

— Ce genre de phrase, ça te ressemble pas, t'es pas du genre à te soucier des autres.

— C'est vrai, bref, alors tu racontes quoi ?

— J'ai eu un contrat pour une pub avec Calvin Klein. J'ai rencontré une fille à mon dernier shooting, le courant est bien passé, enfin, elle n'a pas été très difficile à séduire...

Voici Matthew Hallow, mon frère de vingt-trois ans, il a choisi la voie du mannequinat au grand damne de mes parents. Lui et moi avons toujours été proches, mais il est mon exact opposé. Extraverti, fêtard, toujours de bonne humeur.

— Tu sais que tu me dis « j'ai rencontré une fille » à chaque fois qu'on se parle ?

— Qu'est-ce que tu veux... le succès ça paye.

— Oh pitié Matt, ne prends pas le melon.

— Ça va laisse moi me vanter, je ne peux faire ça qu'avec toi puisque les parents haïssent ma profession.

C'est le cas de le dire. Mon père espérait que Matt serait son successeur, puisque sa petite Nora « préférait » le droit. Mais Matt n'a jamais voulu ça, il a toujours cherché à voyager et à vivre sa vie comme il l'entend, donc quand une agence l'a repéré, il n'a pas hésité une seconde, et je le comprends. Il mène la belle vie. Mais mes parents sont à chaque fois présents pour lui rappeler que ça ne durera pas. Je ne suis pas en désaccord avec eux, mais qui sommes-nous pour le juger sur sa vie ? C'est son choix, et tant qu'il continue de m'appeler chaque semaine, ça ne me pose pas de problème.

— Estime toi heureux, ils ne t'ont pas renié, je plaisante en jouant avec les cordons de mon bas de pyjama.

— Pas encore...

On pouffe puis j'entends une voix inconnue dans le téléphone.

— J'arrive, répond mon frère.