Chapitre 8 : Trahison

4.7K 346 220
                                    


" Je vous remercie Monsieur Ackerman. Vous ne savez pas à quel point je suis heureux que vous m'ayez tout dédicacé"! fis-je encore surexcité et me laissant comme d'habitude emporter par les émotions.

-"Tch...n'en fais pas tout un plat gamin.." enchaina-t-il, levant les yeux au ciel,lui par contre, ne se laissant toujours pas emporter par les siennes.

"Monsieur Ackerman..euh..dis-je en profitant de la situation..c'est donc pour ça que vous n'aimez pas être dérangé le soir. Vous écrivez tout le temps"?

"Entre autre oui...et appelle moi Livaï je suis pas un vieux."

Et voilà. Trop de révélations d'un seul coup ça devait être trop pour lui. Voilà qu'il se refermait comme une huitre..Par contre cette soudaine familiarité qu'il me faisait l'occasion d'utiliser me ravit.

Nous continuions notre soirée à parler de différents sujets, Livaï évitant toujours de trop se dévoiler, mais c'est avec une agréable surprise que nous nous trouvions de véritables points communs que ce soit culturels, gastronomiques, musicaux...Sans grande conviction,mais un chouia quand même, je supposais que cette réciprocité lui plaisait, le sentant plus détendu que quand il était entré, esquissant parfois même des sourires que je ne lui avais jamais vu.

Il n'y avait pas un seul blanc dans nos échanges et moi même, je me sentais à l'aise avec cet étrange et mystérieux voisin certes impressionnant mais pour ma part le trouvant de plus en plus sympathique en le connaissant. Seul blanc de la soirée où il entreprit une question à laquelle je ne m'attendais pas :

"...Et donc tu as une sœur, c'est ça?"

Très surpris du soudain changement de conversation alors que l'on parlait d'un de ses chapitres qui exposait les femmes de son histoire à ne plus pouvoir vivre autre que dans des espèces de cocons cristallisés, je lui répondis quand même :

"Euh..oui. Mikasa. C'est ma grande sœur ultra protectrice et c'est pas toujours facile de s'en débarrasser". lui dis-je relevant la tête vers lui en souriant.

Là je vis ses orbes glacés tressaillir et ses sourcils se froncer pour me regarder avec ce même regard de tueur que je lui connaissais à notre toute première rencontre.

"Tch..tu devrais être plus respectueux, sale merdeux. C'est ta sœur, elle est là pour toi."

Je déglutis.Je ne compris pas le sens de cette phrase et ne voulu pas lui demander d'explications par peur de l'énerver plus alors je fis un hochement de tête ce qui lui fit décrisper son visage tendu par, me semblait-il, de la nervosité?

Pourquoi m'avait-il dit ça? Il ne supportait pas le manque de respect que l'on pouvait porter à quelqu'un d'autre? non, surement pas, lui se permettant d'être désagréable avec le reste du monde. A moins que...avait-il perdu une sœur , peut-être, et donc le sujet était tendu? ou s'étaient-ils parlé? Mikasa me l'aurait dit..

Les jours passèrent et nos soirées d'échanges continuaient, dans les bars de la villes en terrasse ou simplement pour se promener ou se retrouver chez moi pour parler de ses œuvres et m'expliquer comment se passait l'édition d'un livre, les droits d'auteurs etc.. Nous commencions à réellement nous rapprocher, nous sentant bien ensemble. Me sentant même trop bien. Je crois que je commençais à développer..des sentiments pour cet homme. Cet homme froid, avec une aura prestigieuse, élégante se dégageant de lui, beau et toujours aussi mystérieux.  D'ailleurs, Livaï trouvait toujours des excuses pour éviter que l'on aille chez lui. Un coup le ménage n'était pas assez fait à son goût, un autre coup les chats étaient rentrés et avait pissés partout donc l'odeur mettait longtemps avant de partir. Évidemment je n'en croyais pas un mot..

Ce soir là, chez moi donc, je lui servis la dernière tasse de thé. Voulant lui avancer la tasse, il fit de même et nos doigts s'effleurèrent. Une décharge douce mais électrisante me parcouru quand sa main vint se poser sur la mienne. C'est ça, douce , délicate avec une peau de porcelaine. Nos regards scintillants se rencontrèrent, je lui souris et Livaï, ses saphirs électriques plongés dans mes émeraudes brillantes, la bouche entrouverte de surprise, ce qui lui rendit le visage plus doux, plus innocent, resta quelque seconde sans ne rien faire. Pour couper court à ce moment , il retira ma main en portant la tasse, tenue de façon toujours aussi particulière, à ses lèvres et se leva pour me dire bonne nuit et rentrer.

J'ai trouvé sa réaction assez brutale. N'a-t'il pas aimé cet échange? Il ne ressent donc pas les mêmes sentiments que je pourrais lui porter? Et si cela l'avait fait fuir?

Mes questionnements auront eu raison de moi... voilà plusieurs soirs, plusieurs semaines que je ne le croisait plus, venant pourtant sonner à sa porte régulièrement. Il laissait maintenant même ses volets fermés le soir pour me faire comprendre qu'il ne voulait plus me voir. Un matin je trouvais un mot à ma porte, qu'il avait du me mettre un soir :

"Ne cherche plus à me revoir gamin. C'est une mauvaise idée"

Je me sentis terriblement mal, ma gorge se nouait, mon cœur battait et mes larmes coulaient à cet abandon soudain. Je souris à ce petit mot qui me faisait penser à ceux que nous nous échangions au début pour communiquer et je pleurais à nouveau derrière.Nos soirées me manquaient, il me manquait, j'étais vraiment tombé...amoureux. Et cet amour s'envola en un seul soir. Je ne cherchais même plus à essayer de l'épier comme avant, je ne voulait pas l'embêter plus. Je n'aurais même jamais du essayer de le côtoyer, je savais qu'un type comme lui n'était pas fait pour être sociable bien longtemps voire pour tomber amoureux, mais qu'est-ce-que j'avais cru? Toutes ses œuvres que j'avais dans ma bibliothèques dédicacées de sa délicates signature étaient les seules choses qui me rattachaient maintenant à lui. Je ne devais plus y pensais. Je devais....déménager.

bip bip bip

Mon téléphone me sortis de ma fureur, de mes pensées. un sms de Jean? :

Jeannot à 21h35 :

Hey face de koala, Mikasa va bien? ça avait pas l'air.

de moi à Jeannot 21h35 :

Hein, mais de quoi tu parles face de poney?

Jeannot à 21h36 :

Ben oui elle m'a demandé de la déposer vers ta rue. J'ai pensé qu'elle allait te voir. Elle est pas avec toi?!

de moi à Jeannot 21h36 :

Non...

Et là une pulsion incontrôlée me vint, je pris mon téléphone serré entre mes mains crispées et me dirigeais en trombe sur la porte d'entrée. Quand j'ouvris, mes yeux sautèrent de leur orbite,ma bouche s'ouvrit, ébahi, tremblant de haine et ma gorge se serra. Mon intuition ne me trompait pas...dans la pénombre à l'entrée de sa maison, Livaï et Mikasa, se tenaient enlacés.

bip bip bip

Jeannot à 21h38 :

Eren? elle est où alors?

Je ne vis pas bien ce qu'il y avait d'écrit , les mains tremblotantes et les gouttes salées s'écrasant sur l'écran du téléphone..



Le neuvième et dernier chapitre ne tardera pas, suspens! :)





Mon mystérieux voisin {Ereriren Terminé} Where stories live. Discover now