Chapitre 1.

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Sarah sirota tranquille sa boisson au soleil, tout en feuilletant la presse de ce jour. En bonne future journaliste, elle se devait de s'intéresser aux informations. Braquage d'une banque à Boston, mort d'un célèbre prince possédant une fortune colossale à Dubai ; faux pas d'un président, chaque information était bonne à prendre. Elle feuilletait assidûment un journal, entourant ici et là des titres qu'elle trouvait intéressant de relever, tout en profitant d'un soleil de plomb s'abattant sur la ville de Paris. Autour d'elle, les terrasses bondées rendaient vivantes cette petite allée. Il faisait 31 degrés Celsius.

Oscar s'arrêta près d'un marchant ambulant qu'il connaissait bien. En effet, il venait régulièrement s'acheter un repas, peu copieux, certes, mais qui lui tiendrait l'estomac jusqu'à la fin de son service. Il salua le marchant, répondant au nom de Benoît, et discuta de thèmes banals à aborder en société, météo, projet futurs, politique à la rigueur. Ils discutèrent ensuite des projets que chacun avait pour cet été. Puis, après une bonne dizaine de minutes de discussions, il lui acheta, en bon français qui se respecte, un de ses jambons beurres, faisant partie des 10 meilleurs de la ville. Il salua ce dernier et, après avoir payé son repas, se remit en route vers un petit parc qu'il connaissait bien. Il lui restait pas moins de 30 minutes avant la reprise de son service.

Par cette chaleur, les parisiens étaient de sortie, et l'on voyait des jeunes femme dans des robes plus ou moins courtes, avec des capelines pour certaines et pour d'autre avec une simple camisole ainsi qu'une jupe. Les enfants jouaient près des points d'eau, s'amusant à se lancer de l'eau entre eux. Les touristes, habituellement émerveillés par la ville, l'étaient encore plus grâce à ce beau temps, et on les voyait déambuler dans Paris, prenant des photos ici et la, à la recherche de LA photo à montrer durant les soirées mondaines. On voyait peu de personnes à l'intérieur des bâtiments et Paris s'éveillait comme si elle venait de sortir du sommeil profond qu'est l'hiver.

Oscar dû reprendre son travail plus tôt qu'il ne l'aurai voulu mais avec une certaine joie quand même. D'ici 5 heures, il aurait enfin fini son service et après un rapide passage à son appartement, ou devrais-je plutôt dire à sa chambre, il se rendrait dans une très belle maison de ville. Cette maison de ville abritait, le temps d'une soirée par mois, une petite dizaine d'artistes, peignant, dessinant ou même sculptant des corps nus d'hommes ou femmes, selon la séance. C'était un ancien professeur des Beaux-Arts, à la retraite depuis peu, qui orchestrait cet atelier, ouvert à tous les artistes le souhaitant. D'abord hésitant à l'idée de se joindre à un groupe, étant de nature peu sociable, Oscar saisit sa chance en s'y inscrivant. Après tout, il voulait être reconnu pour le travail qu'il effectuait, alors quoi de mieux qu'un travail en groupe pour jauger son niveau ?

Sarah déambula dans les rues de Paris, flânant devant les boutiques. Puis, avec délicatesse, posa son regard sur son panier, contenant l'enveloppe. Elle n'était pas du genre à acceptait les chèques que lui envoyait sa mère ou le reste de sa famille. Cependant, elle avait repéré une robe en mousseline bleue pâle dans une petite boutique, et en avait horriblement envie. Doucement alors, elle saisit la lettre, regarda le montant du chèque et haussa les yeux au ciel avant de lâcher un petit rire qu'elle seule pourrait entendre. « Ah, maman, dit-elle, avec un montant comme celui-ci, je peux acheter cinq fois cette robe. », elle rangea alors précieusement le chèque dans son porte-feuille en cuir, celui que sa grand-mère lui avait acheté quand elle venait d'obtenir son bac économique mention très bien. C'était pour elle, un petit clin d'œil discret au bac qu'elle avait emporté haut la main. Elle se rendit alors dans cette boutique, salua la vendeuse d'un sourire et se mit à la recherche de la dite robe. Lorsqu'elle mit enfin la main sur cette dernière, elle partit en cabine, l'essaya, puis, une fois habillée, conquise et d'un pas décidé, alla en caisse. Elle régla le montant puis, d'un pas léger, sortit, son objet de convoitise dans un petit sac à la main. Elle s'en alla remettre le chèque à la banque et se jura que ce serait le seul qu'elle se permettrait d'encaisser, sa mère serait bien trop fière de se sentir encore utile pour sa fille. Elle profitait de cette belle journée d'été pour se promener, puis, après 2 heures de marche, rentra dans son appartement. Elle se rendit dans sa chambre, posa son sac et son panier sur le lit et toisa son reflet dans le miroir. Elle se dirigea vers son ordinateur, et mît en route une playlist. Peu importe laquelle, tant qu'elle entendait du bruit. Et, dans le silence le plus total de sa part, au son d'une musique sans grande importance, et, toujours devant ce miroir qui lui permettait de se voir dans son entièreté, elle se déshabilla. Elle y alla petit à petit, toujours avec cette sensualité naturelle dont elle faisait part. Elle prit son temps, enlevant d'abord sa robe, puis ses sous-vêtements, pour se retrouver à la dernière note de la musique, nue de la tête aux pieds devant son miroir. Elle resta un moment à fixer son visage, puis peu à peu, se détailla et s'observa sous toutes les coutures. Elle prêta attention à chaque courbe qui formait son corps, à sa peau lisse et légèrement bronzée et à la manière dont ses cheveux retombait sur son dos et ses épaules. S'observer comme cela n'était pas dans ses habitudes, mais ce soir serait différent des autres. Ce soir là, elle se rendrait dans une petite maison de ville, ou le temps d'une soirée par mois, une petite dizaine d'artistes, peigne, dessine ou même sculpte des corps nus d'hommes ou femmes. Mais ce soir serait différent pour elle, c'est elle qui servirait de modèle à cette petite dizaine d'artistes.

Le temps d'un été.Where stories live. Discover now