I/ FÊTE RETARDÉE

379 21 15
                                    

J'allumai la petite flamme du briquet

Hoppla! Dieses Bild entspricht nicht unseren inhaltlichen Richtlinien. Um mit dem Veröffentlichen fortfahren zu können, entferne es bitte oder lade ein anderes Bild hoch.


J'allumai la petite flamme du briquet. Sa lueur illuminait l'obscurité dans laquelle je me trouvais. Assise sur le matelas moelleux, je ne prêtai que peu attention à Stella Willis, allongée à mes côtés. Elle émettait de légers ronflements alors que sa poitrine gonflait à chacune de ses respirations. Il devait être dans les alentours de trois heures du matin et je n'avais pas encore fermé l'œil. A vrai dire, ça faisait maintenant quelques années que je ne dormais plus facilement et que mon sommeil était hanté par de sinistres cauchemars. Ils revenaient chaque nuit sans exception depuis que j'avais quitté les services d'espionnages russes grâce à des agents américains. Justement, l'un d'eux était Édouard Willis, le frère de la femme endormie à mes côtés. J'avais envers lui une dette gravée sur la peau au fer rouge. En plus de m'avoir mise en sécurité du côté américain, il m'avait à mes débuts à New York hébergée et nourrie. Il m'avait aussi aidée à trouver un nouveau travail : ainsi j'étais devenu inspecteur dans une agence de police de la ville, et je l'étais toujours depuis quatre ans. Édouard avait peu après quitté son poste pour venir travailler dans la même agence que moi. Il disait vouloir une existence plus « calme et tranquille ». Je travaillais donc couramment avec lui, à ma plus grande joie. Cependant, je ne savais toujours pas comment m'acquitter de cette dette.

Alors, quand Stella avait annoncer son mariage, j'avais été la première à me proposer pour l'aide à l'organisation, espérant soulager Édouard du poids des responsabilités de l'organisation du mariage de sa sœur. L'événement avait maintenant lieu demain : j'avais réussi à coucher tôt la future mariée pour lui éviter d'affreuses cernes mais avais vite regrettée, car je me retrouvais seule avec la petite flammèche de briquet. Je décidai finalement de sortir sur le balcon. J'ouvrai avec le plus de discrétion que mon corps aurait pu avoir la fenêtre et me faufilai dehors. Là, l'air frais provoqua un frisson qui parcouru mon échine. Mes pieds nus sur le sol froid et la brise qui portait les cheveux me procura une sensation douce et agréable. J'attrapai le paquet du cigarettes qui traînait sur la table, en allumai une sans grand entrain et m'accoudai au rebord du balcon, la portant à ma bouche. Si Stella était réveillée, elle râlerai sans aucun doute, me sortant sa phrase inlassable « Ana, tu te flingue les poumons avec ta connerie. »
J'esquissai sans pouvoir m'en empêcher un léger sourire à cette pensée alors que je soufflais la fumée en un joli cercle blanc.

Lorsque le bâtonnet fut totalement consumé et que mes poils étaient tous dressés sur ma peau refroidies par le vent, je rentrai et me rallongeai sur le lit, à côté de mon amie. Son visage semblait paisible et angélique et cette vision me fit chaud au cœur. J'avais hâte de la voir revêtir la robe magnifique que nous étions allé acheter il y a quelques jours. C'était une parure en bustier de dentelle et de soie blanche, alors que les jupons gonflés donnaient l'air à la mariée d'un véritable ange. Stella serai vraiment splendide. C'était d'ailleurs sur cette pensée que je parvins enfin à sombrer dans le sommeil.

Le lendemain, la lumière du jour transperçant les rideaux peu opaques combinée aux secousses qui me remuaient me réveillèrent. Stella, les mains sur mes épaules, me secouait doucement en murmurant mon prénom. Lorsqu'elle vit mes yeux s'ouvrir, un sourire se dessina sur ses lèvres fines.

slay || MEURTRES EN SÉRIEWo Geschichten leben. Entdecke jetzt