~2 janvier 2020, après midi~ <partie C

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Ils rigolaient, mais avant que chacun ne m'observe attentivement, Samuel annonça que je devais m'alimenter. Et, je savais que je mangerais en leur compagnie. Mais seule ? Avec eux ? Je ne voulais pas en être. Je fermais les yeux, les rouvrais et les fixais. Une autre idée se déplora dans mon esprit. Elle, par contre, elle n'était pas si mal que ça. J'allais prévenir les filles, si jamais il y en avait une qui s'échapperait, elle nous sauverait toutes et les feraient tomber. Un sourire sortit de mes réflexions et je leur disais que malgré ma faim, je ne me nourrirais pas sans elles.

Sa vision tueuse s'enclencha, et il appelait celui qui m'avait foutu dans cette vie.

Il descendit en lui adjurant ce qu'il se passait. Il allait lui répliquer, néanmoins, je lui coupais la parole.

Moi : Je ne mangerai pas tant que les filles présentes hier ne seront pas avec moi, donc, je sais que je suis à... Vous, c'est bien ça ? Mais, je sais aussi qu'il faut que je mange, ça serait franchement dommage que je ne puisse pas tenir la route. Pas vrai ?

Qu'est-ce que j'avais du cran... J'étais forte. En fait, j'envie cette force, tout ce courage que je montrais. Je les manipulais, tous. Et même s'ils s'en rendaient compte, ils ne l'avoueraient pas. Et dire que j'étais capable de faire ça. J'ai régressé. J'ai des regrets, sur l'être que je suis devenue, le changement peut s'amener pour la survie d'un corps, mais s'il reste, comment revenir à l'état d'auparavant ? L'impossibilité devient immédiate et presque totalement fréquente.

Il souriait et acquiesçait à ma phrase. Je lui répondis que c'était assurément charmant d'avoir accepté et les gars avaient l'air dépité.

C'est difficile de définir une mimique, de la décrire. Je ne vois pas comment je pourrais formuler leur état. Ils étaient entre l'étonnement et le début de l'impuissance. Une fille venait de les domptait, comment feraient-ils pour reprendre le dessus ?

Ils allèrent chercher les filles angoissées. En scrutant Stacy, elle prélevait quelque chose. Je n'étais pas restée avec elle la veille, alors, elle devait bien se demander pourquoi je n'étais pas avec elle, mais avec eux.

Tout le monde était là, le repas démarrait. J'étais à côté d'elle et en face de ce boss. Je pouvais lui expliquer ce que je savais, toutefois ça serait trop apercevable, et surtout trop audible. Il fallait que je leur dise. Je réfléchissais à une procédure. Dans ma tête, il y avait un milliard de possibilités, mais tout serait visible, et je ne devais pas échouer sur cette sorte de quête ? Agir rapidement était la solution.

Comme j'avais vu que les gars avaient emmené de l'alcool et qu'ils servaient les verres de tout le monde. Honnêtement, je pense qu'ils prévoyaient de toutes nous rendre folles ou inconscientes, pourtant une fois que je les voyais engloutir la substance, je le fis à mon tour.

Stacy me lança un regard douteux, mais je lui fis comprendre de ne pas s'inquiéter en la regardant et elle m'imitait. Les autres filles ne voulaient pas boire. Je les comprenais, mais moi... Il fallait que je rentre dans leur jeu.

Un jeu, c'est plutôt facile à jouer, mais gagner ? Qui peut décrocher la victoire dans une partie ? Seul le hasard décide, il n'y avait plus qu'à espérer que la triomphatrice soit moi.

On mangeait et on buvait et on s'alcoolisait... À la fin, ils devinrent précisément soûls, et moi, je n'étais pas mieux... Je crois que... À un moment, j'ai... Rien que de repenser à cette scène, ça me fait sourire...

Même si je maîtrisais mes gestes, l'alcool n'en devenait plus et je me contrais à étancher ma soif.

On a beau se contraindre que c'est une mauvaise chose pour le corps, mais l'est-ce ? Après, il faut réussir à se maintenir le cerveau si on a des idées dans la tête. Il faut qu'on soit maître de notre corps, sinon, l'invention ne peut pas être praticable.

J'étais bourrée et le boss mit de la musique pour mettre de l'ambiance. Alors, je songeais à ma première cuite avec Jessica. Je me levais pour danser, les entendant rire. Les filles étaient sous le choc, même Stacy. Cependant, je ne me stoppais pas, jusqu'à prendre sa main, elle se demandait ce que je trafiquais, et vu qu'ils lui ont dit d'aller vers moi, je valsais contre elle.

Je ne suis pas lesbienne, je préfère les hommes, pourtant tout le monde sait que deux meufs qui sont prêtes à s'embrasser, rien que sur un: c'est un peu badant pour un mec. Et je crois que ça l'est, même quand il se croit homophobe.

Je faisais ce que je croyais nécessaire. Elle suivait mes pas, puis je me retournais en clignant d'un œil, secrètement pour que personne ne puisse remarquer quoi que ce soit. Il fallait absolument rester discret. Elle m'attribuait sa confiance, je le visualisais dans son regard, ce qui m'adoucissait la tâche. Elle m'examina et je reprenais un verre, pour leur montrer leur désir. Mais, j'avais encore toute ma raison... Je contrôlais chaque mouvement, ce qu'ils ne s'avouaient sûrement pas.

Je la dévisageais, attendant le bon instant, je l'embrassais. Je déposais tour à tour quelques baisers au creux de son cou en lui colportant ce que je savais. Elle m'écoutait attentivement, et jouait mon jeu parce que je vis ses lèvres se poser promptement sur les miennes. À ce moment, mon regard se glissa non plus dans le sien, mais dans celui de Samuel. Je souriais tranquillement, le pressentant déstabilisé. Les autres nous évaluaient, fascinés par ce qu'on leur offrait. C'était un spectacle. Ils demeuraient bouche-bée. C'était plutôt assez comique à voir. Tandis que je lui murmurais diverses informations, elle ne s'arrêta pas et dans cette partie, je mordis ma lippe. Non pas que le plaisir était immense, je pratiquais une attitude fausse et théâtrale, peu importe l'enjeu en cours. Je n'aimais pas les filles, seulement pour la comédie et la joie de gagner, j'adorais cela. Je kiffais ce moment désireux. Je prenais le temps de leur en mettre pleins les yeux, avant d'avouer à cette fille ce qu'elle risquait. En plus du reste, ils n'entendaient rien.

La bouche de Stacy se plaquait dans ma nuque et elle m'interrogea sur le pourquoi je ne m'incluais pas. Je voulais lui bafouer simplement les choses, parce que pour dire vrai, je me voyais mal annoncer la syntaxe en me dirigeant par de multiples chemins.

Moi : Je n'irais pas, j'en sais trop. Les distraire, tu vois le genre... J'suis désolée Stacy. Fais comme moi.

Je la lorgnais du coin des yeux, fermais aussitôt mes lèvres et j'atteignis la table pour boire un verre. On s'approchait d'eux dès qu'ils sortaient des joins. Il fallait en montrer davantage. Elle s'asseyait sur John et prit de la hauteur pour l'embrasser et je fis l'équivalent sur Daniel. En de nombreux instants, je tournais mon regard vers Samuel et le sentais rager de l'intérieur. Mes yeux semblaient lui verser de mauvais sourires durant la voracité des baisers que j'élançais sur Daniel. Juste après, je m'écartais car il fumait, je décidais de faire pareil, relâchant la vapeur dans son visage. L'odeur ne m'écœurait pas, j'avais l'habitude avec Jess (Jessica).

Faut que je te laisse, je dois passer la soirée avec un autre mec, il a aussi payé, du coup... C'est à côté, dans la salle, mais je te parle demain, promis.

MélodieWhere stories live. Discover now