Chapitre 2

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Après avoir passé plusieurs minutes bloqué dans l'entrée, je finis par monter à l'étage et trouver la chambre qu'il m'a indiqué. Effectivement, elle fait vide. Seul un lit, une table de chevet et une commode sont présents. Et le matelas nu confirme que ce lit n'a pas servi depuis des lustres. Très certainement depuis le jour où Gabriel a rencontré Basile et Andrew.

Je me mets donc en quête de draps propre. À défaut d'être doué pour autre chose, je sais au moins faire mon lit. Ça va m'occuper pendant quelques heures cette histoire. Tant mieux, parce que je sens que ma vie a pris un tournant assez étrange et que je vais m'emmerder durant les prochains mois.

J'ouvre donc l'armoire posée contre un mur, pour la trouver presque vide. Seule une couverture et deux oreillers sont posés sur une étagère. Je les sors pour les poser sur le lit, avant de me tourner vers la commode. J'ouvre tous les tiroirs, mais à l'encontre de l'armoire, ils se révèlent tous vides. Je souffle de découragement.

Peut-être que je ferais mieux d'attendre que Raphaël ne rentre pour lui demander où il range les draps ? Je me remémore alors le visage sans expression de l'homme qui m'a fait face tout à l'heure, et je me dis que je risque de l'énerver si je lui pose cette question.

Je sors donc de la chambre et ouvre doucement la porte en face. Cette fois-ci, la pièce semble un peu plus habitée. Au moins, le lit est fait, et une veste est délicatement drapée sur le dossier d'une chaise. Je pénètre plus en avant dans la pièce, avant de m'arrêter net tandis que le parfum de la guimauve et de la violette me frappe de plein fouet. Je ne sais pas si Raphaël sera d'accord avec le fait que j'ai fouillé dans ses affaires.

Mon regard parcourt avidement l'espace, me demandant si je peux découvrir quelque chose sur mon compagnon, sans avoir besoin de fourrer les mains dans ses affaires. Mais en dehors des photos posées sur les meubles, il n'y a rien d'exceptionnel dans cette chambre.

Malgré tout, les photos m'interpellent. Je m'avance donc, et un sourire tendre étire mes lèvres en voyant sur la première, trois hommes absolument semblables se tenant par les épaules, un énorme sourire aux lèvres. Ils semblent tellement tous heureux. Et excessivement jeunes. Je me demande quel âge ils pouvaient avoir sur cette photo. Il faudra que je pense à lui poser la question.

Je parcours le reste des photos, mais elles se ressemblent un peu toutes. Le plus souvent, il s'agit d'une photo de famille. Soit les triplés sont tous les trois, soit, il en manque un. Certainement celui qui prend la photo.

Je ressors de la chambre, sans fouiller plus en avant, et descend le couloir pour ouvrir la porte à côté de ma chambre.

Il doit s'agit de la chambre de Vincent, car dans celle-là également, on sent que quelqu'un y a vécu il n'y a pas si longtemps que ça. Le lit est fait correctement, et aucun vêtement ne traîne, mais une légère sensation de vie rampe dans l'air.

Comme dans la chambre de Raphaël, je n'ose pas fouiller plus en avant et ressors aussi rapidement que je suis entré. Si les draps étaient dans l'une ou l'autre chambre, j'expliquerais à Raphaël que je n'ai pas voulu me montrer indiscret.

Je continue mon exploration, tombant sur une salle de bains géniale. Je crois que je viens de tomber amoureux. Elle est absolument immense. Une cabine de douche capable de contenir au minimum cinq personnes, avec des buses qui sortent des murs un peu partout. Je suis persuadé qu'on peut voir les étoiles briller dans mes yeux alors que je contemple cette merveille. Je ne résiste pas et tends la main pour ouvrir les robinets. Presque aussitôt, l'eau se met à dégouliner de partout, se mêlant à une lumière douce diffusée par les différentes buses. Une légère musique se fait également entendre, et mon sourire ne fait que s'accentuer.

La force du Destin (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant