CHAPITRE 83

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LOWELL

Je fixe Ellie qui dort sur le canapé. J'étais à deux doigts de revenir sur mes paroles mais je n'ai pas pu. C'est comme si malgré tout, j'avais envie de prouver que j'avais raison. C'est un vieux réflexe, admettre d'avoir tort c'est admettre d'avoir été faible et même s'il s'agit d'Ellie je n'ai pas pu déjouer cette habitude.

Je passe une main dans mes cheveux puis me relève. Je me penche au-dessus d'elle et glisse mes bras sous elle pour la porte dans mes bras. Elle gigote légèrement mais ne se réveille pas.

Ses cheveux me chatouillent le bras et je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant endormie ainsi.

Je traverse le couloir et la dépose sur le matelas. Je glisse la couverture sur elle et hésite quelques instants à la rejoindre mais je finis par simplement me pencher pour lui embrasser le front.

« —Lowell. » Marmonne-t-elle alors qu'un sourire se dessine sur ses lèvres. Je sens mon cœur se serrer.

Je finis par me reculer puis je referme la porte derrière-moi et rejoins le canapé pour m'y allonger.

Je glisse mes mains derrière ma tête et tente de ne pas faire attention au fait que mes pieds dépassent du canapé.

Cette journée a été mouvementée, et encore, c'est un euphémisme.

Donc voilà, je suis libre.

Je ne pensais pas un jour vivre cela. Et j'ai Ellie.

C'est bien plus que ce auquel j'aurais pensé il y a quelques mois alors que je fixais l'image de

ma mère collée au plafond.

C'est épuisant et en même temps fascinant de se remémorer tout ce qu'il s'est passé depuis que j'ai volé cette barre de céréales.

Je la revois, elle avait l'air si perturbé et j'ai bien cru que j'allais revenir sur mes pas pour lui rendre mais en quelques secondes j'ai chassé cette hypothèse et j'ai englouti mon dû.

Dire que c'est la même fille qui s'est mise nue devant moi il y a moins d'une heure.

Bon Dieu, j'ai eu tellement de mal à ne pas la regarder. Je me suis dit que si je continuais à fixer le plafond, elle allait finir par partir ou tout du moins à ne pas me chercher mais j'ai entendu la serviette tombée au sol et j'ai bien cru que j'allais me mettre à ses genoux.

Des fois j'ai un peu de mal à réaliser qu'il s'agit de la seule et même personne mais cela me fait plaisir de voir qu'elle peut être si libre, si insouciante avec moi et pour autant toujours être réservée sur certain sujet.

J'ai bien cru qu'elle allait s'évanouir lorsque je me suis moquée d'elle lorsqu'elle a mentionné notre futur.

Je n'ai pas pris la peine de lui répondre lorsqu'elle m'a demandé si c'était ce que je voulais. Je me contente de profiter du moment présent. Je ne veux pas promettre quelque chose que je ne pourrais pas lui donner. Je ne dis pas que je ne me vois pas avec elle toute ma vie, c'est une certitude que si j'ai le choix je ne la quitterai pas mais il y a toujours cette part d'incertitude. Le futur réserve bien des surprises, je l'ai bien vu aujourd'hui et ces trois derniers mois.

Dire qu'après-demain je vais avec mon père voir la tombe de ma mère.

Je ne pensais pas un jour faire une quelconque activité avec lui, mais partager ce genre de moment relève de l'impossible.

Je suis réveillé par l'odeur de pancake. Je fronce les sourcils et me frotte les yeux avant de réaliser que je ne suis pas dans le lit. Je relève légèrement la tête et constate que je suis sur le canapé. Les évènements de la veille me reviennent en mémoire et le sourire que j'arborais à l'idée de rejoindre Ellie dans la cuisine s'évanouit. Je m'extirpe du canapé et grimace en sentant les nerfs de mon cou me signaler que le confort de cette nuit n'était pas suffisant.

Maladivement SéduisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant