la machine à laver tournait, tournait et tournait encore. toutes les trois secondes, la tirette éclair d'un gilet de sport cognait les parois de l'engin, résultant en un retentissement bref qui réveillait la pièce.

les clémentines que julien avait achetées la veille trônaient sur un panier en osier, souvenir d'un long weekend à la campagne, partagé entre potagers et champs de blé. ce samedi-là, sa grand-mère lui avait offert un ensemble de paniers qu'elle avait elle-même confectionnés.

- pour que tu puisses y ranger tous tes secrets et tes mystères, lui avait-elle dit.

sur le coup, il n'avait pas vraiment compris l'utilité de ce cadeau mais lors de son déménagement, il avait rapidement réalisé que sa grand-mère lui avait grandement simplifié la vie. en effet, les babioles qui traînaient dans les moindres recoins de son appartement atterrissaient immédiatement dedans. par la suite, dans un souci de décoration minimaliste, il avait constaté qu'un panier en osier, en plus d'être utilement fonctionnel, offrait une décoration particulièrement simpliste.

dans cette pièce pauvrement éclairée – la seule lumière utilisée étant naturelle, un temps pluvieux rimait donc avec un intérieur grisâtre -, les clémentines émettaient une énergie si pétillante que julien ne pouvait détourner le regard : les yeux fixés sur les fruits, son cerveau divaguait vers de lointaines contrées.

la pluie // courte nouvelleWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu