Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)

Chapitre 12

Il lui serre la main et se présente à son tour. Il discute un peu pendant que moi je joue avec les enfants. Ce sont les seuls personnes que j'arrive à prendre dans mes bras sans aucun soucis.

-PDV BART-

- Ça fait longtemps que vous dirigez ce foyer ?

- Ça fait exactement trois ans donc c'est assez récent.

- Vous faites quoi exactement ici ?

- Je m'occupe de jeunes enfants qui se faisaient maltraités dans leur famille. Ici ils ont soit eu le courage de fuir soit on les a retirés de leur famille pour violence. Je sais qu'il y en a pleins d'autres et que je ne peux pas tous les aider mais au moins j'essaie d'agir, enfin nous essayons d'agir car c'est surtout grâce à Khlayne, qui a eu la merveilleuse idée de créer ce foyer.

- Comment vous êtes-vous rencontrées ?

- Elle faisait un stage chez mon mari qui est médecin, il lui posait quelques questions et il lui a demandé ce qu'elle aimerait laisser comme trace sur cette terre et elle a répondu un endroit où les enfants maltraités pourront se réfugier et surtout être heureux. Il m'en a parlé et j'ai été touchée. J'ai décidé de la contacter et nous voilà aujourd'hui ici.

Je regarde vers elle. Elle est entourée d'enfants qui la dévorent des yeux. Elle joue avec eux, ris, souris. Son visage est complètement métamorphosé.

- Elle vous a parlé de ce qu'il lui est arrivé ?

- Non, elle a toujours refusé de m'en parler. J'ai essayé mais sans succès, je préfère lui laisser le temps mais je pense que c'est très dur pour elle, c'est quelque chose de bien trop profond pour que ça sorte comme ça.

Je hoche lentement la tête puis regarde de nouveau dans la direction de Khlayne. Elle montre son nouveau téléphone devant le regard émerveillé des enfants qui veulent l'essayer. Madame Maussui tape ensuite dans ses mains et propose de lire une histoire. Ils accourent tous et s'assoient autour du fauteuil dans lequel elle est assise, un livre à la main près de la cheminée. Elle commence à lire. Je rejoins Khlayne qui s'est assise un peu à l'écart sur un banc. Elle a les yeux qui brillent mais ce ne sont pas des larmes, je dirais plutôt de la fierté. Je m'assois à mon tour et regarde les d'enfants, fascinés par la conteuse.

- C'est quoi leur histoire à ses enfants ?

Elle tourne lentement le regard vers moi puis me pointe des enfants du doigt.

- Les trois se faisaient battre par leurs parents. -elle pointe une fille avec des marques sur le visage- Elle, se faisait scarifié par sa mère, lui -elle pointe un petit de 3 ans- était à peine nourris, c'est en venant ici qu'il a retrouvé un poids normal, il était bébé quand on la recueilli avec la peau sur les os... Celui-ci, son père était alcoolique et quand il était bourré, il le marquait au fer sans aucune raison. Les deux petites là, étaient abusées sexuellement... -Elle marque une pause et grimace comme pour retenir des larmes- Elles avaient seulement 6 ans... Lui, sa mère lui a brûlé les mains avec un fer à repasser... Il ne pourra plus jamais les utiliser. Et cette jeune de 15 ans, a été mariée de force à l'âge de 10 ans, violée puis vendue parce qu'elle a fait une fausse couche. Ils l'ont ensuite obligée à se prostituer durant un an. Ils l'ont finalement renvoyé chez ses parents qui l'ont séquestrée mais elle s'est enfuie il y a quelques mois.

Je les regarde un par un si jeune, si innocent mais pourtant si vieux et coupables d'être né dans la mauvaise famille. Quand je les vois, ils n'ont pas l'air malheureux, au contraire, je vois des sourires sur leur visage. Comme si elle avait lu dans mes pensées et elle reprend.

- Ils seront marqués à vie physiquement comme mentalement, je le sais et je ne peux pas changer leur passé malheureusement mais au moins si je peux les rendre heureux, leur donner le sourire, les faire se sentir vivant et surtout se sentir aimer, alors là, j'ai tout gagné.

Elle me fait un petit sourire. Je la regarde intensément, elle m'impressionne par sa conviction, sa force, son courage et sa générosité. J'ai une folle envie de l'embrasser mais je me retiens en me mordillant la lèvre. Comment une fille aussi belle peut-être aussi triste, malheureuse et seule ?

- T'es vraiment une fille incroyable Khlayne, sache-le !

Elle secoue tristement la tête.

- Non je ne le suis pas...

- Si, tu es forte !

- Non je ne le suis pas non plus... Ce sont eux -elle pointe les enfant- qui sont vraiment courageux, qui ont eu la force de partir, pas moi... Je suis faible. -elle les regarde tristement puis baisse la tête sur sa montre- Je dois partir les enfants je vais travailler. Câlin groupé.

Ils viennent tous la serrer dans leurs petits bras. Elle a l'air plus apaisée, elle qui n'est pas tactile.