Chapitre 38 -"Plus rien à se dire"

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*Après tout c'est moi qui lui avais dit de le faire *

Elle commença par passer ses mains sur son torse tout en embrassant son cou. Sa bouche rencontra ensuite les siennes de manière tellement passionnelle que même moi je restai là comme un con sous les yeux encore plus choqués que Derek et Romain.
On aurait dit un couple solide et vrai et j'eus un haut le coeur tant cela me faisait mal.
J'avais l'impression d'être dans une dimension parallèle, à des millions de kilomètres d'elle et de la réalité.
Tout ça n'était qu'un mauvais rêve.
Je n'en revenais pas.

Elle se mit à se dévêtir sensuellement et malgré qu'elle était dos à nous, je pouvais déjà imaginer son regard envoûtant rien qu'à la tête de Tony.
Sarah était désormais en sous vêtements et par respect les mecs se détournèrent.

Quant à moi, j'étais obligé de regarder même si je ne voulais pas : Mes yeux restaient rivés sur la scène, comme si il m'était impossible de voir ailleurs.
Mon corps tout entier était figé, et je ressentais une pression au niveau de ma cage thoracique.

Le pire moment fut le moment où elle commença à ôter son jeans.
C'en était trop.
Et au moment où je détournai les yeux avec l'idée de tuer quelqu'un dans la tête, j'entendis un hurlement de douleur.

"-OH ESPÈCE DE GROSSE SALOPE DE MERDE, J'AURAIS DU M'EN DOUTER PUTAIN"

Elle l'avait fait. Un couteau demeurait dans la cuisse de ce dernier.
Il avait l'air profondément enfoncé car lorsqu'elle l'avait retiré, faisant gicler une quantité assez importante de sang, Tony hurla de plus belle.

Il parvint tout de même à l'attraper par les cheveux malgré sa jambe toujours immobile.
D'une puissance sans nom il claqua la tête de celle-ci contre la table.
Sarah se releva, sa lèvre était pétée et elle avait un coup sur son nez.
Rien de bien grave, mais quand même.

C'est là qu'on intervint.
Je me ruai dessus et le rafalai de coups de poing jusqu'à ce que Sarah me retint les mains.

-"STOP ! ARRÊTE!"

Je voulus contrer son geste mais elle avait anticipé et me bloqua.

-"JACKSON ARRÊTE. LAISSE LE !

Je n'en croyais pas mes oreilles.
Elle voulait encore l'épargner.
Peut être que Tony avait raison et qu'elle n'avait encore d'yeux que pour lui, peut être que je n'étais vraiment rien pour elle.

À ce moment là , j'eus envie de me crever le crâne avec le gun que je tenais dans mes mains. Cette fille m'avait rendue faible, lâche, tout ça pour au final retourner avec son présumé violeur.

Je me surpris à me remémorer les moments qu'on avait passés ensembles, à commencer par la première fois qu'on s'était vus, la dispute qui avait éclaté : Tout ça pour au final nous retrouver l'un contre l'autre dans mon appart, à échanger notre tout premier baiser. Comment un amour avait-t-il pu s'établir sur base de haine?
Je me mis à douter sur plein de choses.
Plein de pensées se bousculèrent dans ma tête. J'avais l'impression que la Sarah qui se trouvait devant moi n'était pas celle que j'avais appris à connaître.

-"QUOI ? TU VAS LE SAUVER C'EST ÇA ? TU SAIS QUOI? BARRE TOI AVEC LUI, AU FOND C'EST CE QUE TU AS TOUJOURS VOULU NON? PAS BESOIN DE TE DÉBARRASSER DE MOI JE DÉGAGE."

Je déversai ma haine à une allure folle pendant qu'elle tentait de dissimuler ses sanglots, en vain.

Mais malgré toute attente, elle prit mon putain de gun et lui tira pile entre les deux yeux. Sa cervelle parut exploser en mille morceaux et je jurai que c'était carrément dégueulasse.

Elle me lança un regard tant foudroyant que je me sentis transpercé avant de lancer ces mots :

-" Je crois qu'on n'a plus rien à se dire toi et moi."

J'aurais pu la retenir.
J'aurais dû la retenir, mais quelque chose m'en avait empêché.
Fierté, colère, tristesse, allez savoir.
Mais en tout cas je sus qu' à cet instant précis j'avais perdu Sarah McCain.

Pdv Sarah

Toutes les choses arrivées ces dernières heures me passèrent au dessus, j'étais bien trop déterminée à rerouver mon frère pour m'inquiéter de ce que j'avais fait.
J'avais tué Tony avec tant de facilité que j'en fus assez  surprise.
Et avec Jackson j'avais l'impression que ça ne s'était pas réellement passé.
Tant mieux parce que pour l'instant ce n'était clairement pas ma première préoccupation.

~~ Ellipse de 20 minutes~~

Nos armes étaient de nouveau chargées , on prit quelques grenades qui restaient dans le tiroir.
Étant donné que mon gun avait disparu,Je pris le S&W que Tony avait laissé et qu'il avait utilisé auparavant , ainsi qu'un couteau papillon chromé.

Derek intervint.

-"Oh putain tu l'as trouvé où ce schlass?"

Je désignai le tiroir.

-"Putain il est chromé en plus avec le nom de son gang dessus!"

Je retournai le couteau et aperçus en effet un "R", autrement dit "Ruthless".
Je fus un peu sonnée de repenser à ce gang, mais je ne devais pas me laisser submerger par mes émotions.
C'était désormais le passé.
J'avais littéralement tué mon passé.

-"Bon, allons sauver mon frère."

Je poussai un meuble , sous les regards incrédules de mes coéquipiers.
Lorsqu'ils aperçurent la trappe en dessous, ils me félicitèrent du regard.

-"J'ai été prisonnière dans le même hangar , je dois vous le rappeler?"

Gros silence.

Ils me suivirent et on descendit chacun à notre tour. L'endroit était hyper sombre et humide, et l'odeur me rappela instantanément de mauvais souvenirs.
Je tentai de ne pas laisser ces souvenirs me noyer et de ne pas craquer si près du but : Je le devais bien à mon frère qui quelques années auparavant avait osé défier Tony et toute sa bande uniquement pour me sauver.
Et s'il fallait que je crève ici pour le sauver, je l'aurais fait sans hésiter.

On marcha bien 50 mètres avant de croiser les premiers gardes, les chihuahua de Tony qui me surveillaient quand j'étais séquestrée.
Jamais ils n'avaient eu un soupçon d'humanité envers moi et m'avaient laissé m'affaiblir de jour en jour.
Il leur arrivait même de rester lorsque je me faisais violer.

~~

Accroupie derrière un baril je visai et touchai l'arrière du crâne du premier garde.
Son collègue l'avait juste vu tomber grâce au silencieux.
Il se retourna instantanément, Derek se jeta sur lui et après quelques minutes de lutte ce dernier l'égorgea.

Sur notre route on croisa encore un gars que Jackson élimina direct.

On se retrouva à 10 mètres de la pièce où se trouvait Matthieu , seulement il y avait des détecteurs de mouvement infrarouge.
On avait pas prévu ça.. Il allait falloir être efficace et rapide..

les amis de mon frère.∆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant