Petit Harry deviendra grand !

Forêt et arbre magiques

La grande salle était remplie des bavardages des étudiants heureux d'avoir terminé une nouvelle journée d'études. Mais un élève ne partageait pas ce bref enthousiasme. Un de ses camarades avait été envoyé à l'infirmerie suite à un accident de potions dans la matinée. Sa Némésis plus précisément. Drago jugeait ce fait habituel désormais, après tout Potter était connu pour ses visites régulières dans l'antre de Pomfresh. Cependant, son ennemi ne s'était jamais transformé en enfant auparavant ! Et le fait de ne rien savoir de son état l'agaçait prodigieusement.

Le serpentard soupira, exaspéré. Pourquoi Potter ne faisait-il jamais comme tout le monde ?

Le prince des verts et argents observa vers la table des rouges et or. Granger et Weasley semblaient préoccupés et parlaient discrètement entre eux. Il n'était pas le seul à s'interroger sur l'état de Potter, il semblerait.

Drago reniffla. Ces deux-là étaient des imbéciles. Si ils se bougeaient un minimum, ils pourraient demandé des renseignements à l'infirmière de l'école ! Lui ne pouvait pas réaliser cette démarche. Qui irait donné des renseignements sur le Sauveur à son "ennemi" ?

La gorge du blond se serra légèrement à cette pensée. Il fronça les sourcils et secoua la tête. Il n'était pas question qu'il s'apitoie sur une désillusion d'enfant !

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Drago avait toujours voulu être amis avec Harry Potter. Pas le Survivant cependant, juste Harry. Ce fut lorsque son père lui raconta une énième fois l'histoire du célèbre bébé Potter qui avait vaincu son maître que Drago le réalisa. Tout le monde verrait en Harry Potter le Survivant. Et en lui, la population verrait un Malfoy. Mais Harry, lui, le verrait comme étant Drago, et non juste un Malfoy. Et le blond lui verrait Harry. Ils pourraient être eux-même entièrement devant un tiers. Ils se seraient compris et auraient vu plus loin que le patronyme de l'autre.

Mais ce rêve se brisa lorsque le jeune Potter avait rejeté sa main, sous les conseils de Weasley, en première année. Ce jour-là, Drago se promit de lui pourrir la vie pour posséder une relation qui resterait unique avec le survivant. Et s'ils ne pouvaient être amis alors ils seraient ennemis ! Mais il aurait une place particulière dans la vie de Harry.

Drago serra les dents et se leva. Il fallait qu'il se rentre dans la tête que la situation ne changerait pas !

Il salua ses camarades et se dirigea vers les portes de la grande salle. Il traversa le hall et s'arrêta sur les marches menant à la cour. Le blond souffla doucement et observa le ciel coloré par le soleil couchant.

"Pense à ne pas te coucher trop tard, Drago." ; résonna une voix.

Le blond se retourna en souriant : "Oui Parrain."

Severus Rogue répondit au sourire de son filleul  avant  de s'en retourner vers ses cachots dans une envolée de capes. Il avait un antidote pour un certain gryffondor à réaliser.

Drago se dirigea vers le parc, amusé. Il tenait absolument à savoir le secret de Severus pour mouvoir ses robes ainsi. C'était plutôt impressionnant après tout.

Il s'immobilisa soudainement. Il observa, en fronçant les sourcils, une silhouette se dirigeait à vive allure vers la Forêt Interdite. Une silhouette... d'enfant.

Une sueur froide glissa dans le dos de Drago alors qu'une bouffée de chaleur le prit au visage.

"Oh merde..." ; murmura-t-il avant d'envoyer un patronus en vitesse à son parrain et de se mettre à courir vers le bambin qui s'éloignait au loin.

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Il existait dans la forêt interdite un arbre millénaire que la magie présente sur les terres de Poudlard avait façonné. Cet arbre avait tellement évolué au fil des siècles qu'il avait développé une conscience, bien que celle-ci soit très éloignée de celle d'un humain. Elle était bien plus grande que celle d'un quelconque humain. Cette conscience possédait des savoirs oubliés que lui avait apporté le vent. Elle connaissait les guerres que lui avait conté la terre. Elle savait les coutumes, les traditions et les peurs des créatures magiques qui, contrairement aux humains, ressentaient sa présence.

Trois sorciers l'avaient cependant surpris durant le dernier siècle :

Le premier était Albus Dumbledore, un très puissant sorcier, sage qui plus est ; et qui ne rabaissait pas les créatures magiques. Le vent lui avait même rapporté qu'il avait accepté un sorcier transformé en loup-garou à l'âge de cinq ans à Poudlard. Cet homme s'était un jour rendu dans la forêt, y aillant ressenti sa présence. Il s'était assit contre son tronc, avait souri et s'était mit à lui parler. Cette rencontre, pour le moins surprenante, avait emmené à des rencontres régulières où le sorcier lui contait tout et rien. Son passé, la guerre, le rôle du jeune Harry Potter, les espoirs que toute une population plaçait en cette jeune âme, sa tristesse et ses regrets face à toutes les épreuves qu'avaient dû traversé le jeune homme. Il lui parla également d'un autre jeune homme aux cheveux couleur de lune qui aurait un lien magique avec le jeune Harry. Un lien d'âme selon le directeur. L'arbre en avait été très surpris : les liens d'âmes étaient très rares entre deux sorciers ! Les liens d'âmes soeurs avec une créature magique comme les veelas étaient plus communs mais restaient plus rares que dans les temps anciens. L'arbre aimait beaucoup ce sorcier, qui malgré sa grande puissance restait humble et profondément bon. Il en venait à regrettait qu'une vie humaine soit si brève dans la course du temps.

Le second fut Rubeus Hagrid, un demi-géant qui prenait soin de lui. Cependant, il ne semblait pas vraiment avoir connaissance de sa "présence". L'arbre en vint à la conclusion que c'était le sang de géant présent chez ce sorcier qui lui murmurait inconsciemment qu'il n'était pas un simple végétal.

Le dernier sorcier était en fait une petite sorcière. Elle était venu à lui comme Dumbledore mais elle était nettement moins puissante que lui. Elle semblait, par contre, étrangement connectée à la magie présente dans la nature et à certaines espèces d'esprits comme les Joncheruines, pour un esprit si jeune. Luna Lovegood était définitivement une sorcière très intrigante en son genre.

Ce jour-là, alors que le soleil embrassait la forêt de ses rayons rouges et or et que la lune s'installait, les éléments s'emballèrent autour de l'arbre. La terre lui disait ressentir une course désespérée d'un petit sorcier, le vent lui apportait les larmes du petit être, le soleil se cacha définitivement pour ne pas assister à ce triste spectacle tandis que la lune se fit plus vive pour éclairer son chemin. Finalement, les arbres lui rapportèrent la description du petit humain. L'arbre demeura surpris. L'enfant correspondait à la description que Dumbledore lui avait faite du jeune Harry Potter. Le plus surprenant restait le fait que le vieil homme l'avait décrit comme  "presque en âge de quitter la tanière" (adolescent, l'arbre se réfère aux animaux ici); mais le bois lui décrivait distinctivement "un né de l'année effectuant ses premières escapades" (enfant). D'une certaine manière, on aurait pu dire que le millénaire était amusé, comme lui avait dit le directeur : ce "jeune"  ne faisait pas comme tout le monde. Mais ce sentiment disparu rapidement alors qu'un écureuil lui rapporta que le petit s'enfonçait dans la forêt et plus précisément dans sa direction. L'arbre ne sut comment réagir pour la première fois depuis longtemps. Il avait hâte de rencontrer ce petit sorcier mais il était terriblement inquiet de le savoir seul dans la forêt à la nuit tombée.