Un self-control qui m'impressionne.

Le type nous toise une dernière fois avant de tourner les talons et de disparaitre tout en bougonnant. Il frappe le mur avec son poing juste avant de franchir les portes, pour bien marquer son énervement. Quel crétin ! Encore un complètement dirigé par sa testostérone.

— Waouh, s'exclame Naïs en faisant un pas sur le côté pour mieux me reluquer. Je ne m'attendais pas à ça !

Elle sourit, enjôleuse et dépose ses mains sur mes épaules pour me faire reculer contre le mur. Ses doigts jouent avec le col de ma chemise et elle se redresse un peu pour river son regard au mien.

— Un vrai mâle défendant sa femelle, murmure-t-elle avant d'embrasser ma mâchoire. Quelle assurance.

Je souris, décompressant enfin. Je suis resté calme en apparence mais ce type m'a fait bouillir !

— Tu n'étais pas mal dans ton genre, répliqué-je dans un souffle.

Je sens ses dents sur ma peau.

— Tu m'as inspirée, avoue-t-elle. Et tu m'as donné chaud, aussi. Très chaud.

Son corps se colle au mien et une bouffée de chaleur m'envahit. Je suis satisfait qu'elle se soit sentie en sécurité avec moi. Mes doigts accrochent ses hanches et la maintiennent contre moi. Nos bouches se rejoignent enfin. Elle a un goût sucré, vivifiant et entêtant. Je pourrais facilement perdre la tête avec elle.

Ouais... c'est déjà le cas je crois bien.

Nos langues se cherchent, se découvrent, s'apprivoisent. Naïs gémit tout en glissant sa paume chaude sur ma nuque et en montant sur la pointe des pieds pour approfondir notre baiser. Ses lèvres sont aussi douces que je les avais imaginées. J'aime leur contact, leur avidité, leur impériosité. Avec elle, tout prend rapidement en intensité. Elle est exigeante, impatiente.

Je ne me détache pas de sa bouche pour inverser les rôles et la faire reculer. Son dos cogne contre le mur et Naïs penche la tête en arrière, les yeux à moitié fermés. Je frotte mon nez contre sa mâchoire puis embrasse chaque parcelle de peau de son cou à sa clavicule. Elle se cambre, resserre sa prise sur mes épaules et râle quand je suspens mes baisers.

— Gaëtan, murmure-t-elle tout en remontant sa cuisse contre la mienne.

J'attrape son genou, apprécie la texture soyeuse de sa peau nue et la plaque fermement contre la paroi solide derrière elle. Sa jupe se plisse et remonte haut sur ses jambes. Je l'embrasse alors à en perdre le souffle. Elle y répond avec tout autant d'ardeur, d'envie et de fougue.

— Allons-y, me glisse-t-elle en s'écartant légèrement, la respiration hachée.

J'acquiesce d'un hochement de tête et me redresse d'un bond pour la tirer dans le couloir. Et je n'aurai pas dû aller aussi vite. Le sol se met à tourner et je porte une main à mon front en sueur.

— Holà, tout doux, m'exhorte Naïs.

Elle se glisse sous mon bras et me soutient jusqu'à l'extérieur. L'air frais me donne un coup de fouet et je fais quelques pas sans son aide. Sauf que je titube vite et je finis par m'asseoir tout en bougonnant de l'entendre rire.

— Je t'appelle un taxi, m'explique-t-elle avant de me rejoindre.

Elle me masse le haut du dos alors que j'essaye de ne pas vomir entre mes jambes.

La honte.

Et j'avoue que quand une voiture s'arrête non loin de nous, je ne calcule plus rien et je me laisse faire. La seule chose de sûre, c'est que je vais avoir des regrets demain.

***

Bordel que j'ai mal au crâne !

Je n'arrive même pas à redresser ma tête pour voir l'heure du réveil. J'ai peut-être abusé sur la quantité d'alcool hier. La fin de soirée est un peu floue mais je me rappelle très bien m'être fait engueuler par le chauffeur de taxi. Et pourtant, je n'ai pas sali sa moquette. J'en suis sûr. Ou presque. Ah non, ça me revient. Je l'ai payé en petites monnaies et ai tout fait tomber sur le siège passager. Je suis parti dans un fou rire incontrôlable...

Bref, mes yeux me piquent et mes tempes vont exploser. Je grogne, passe une main sur mon visage et remarque, les yeux à moitié ouvert, que ma paume est bien plus foncée que d'habitude.

Putain, quelqu'un m'a écrit dessus !

En espérant qu'il n'y ait pas d'autres écritures ailleurs et que tout ça parte au lavage ! Je me mets péniblement en position assise, me frotte les paupières avant de les ouvrir et de les maintenir ouvertes. Avec difficulté.

Ouais, je n'ai pas rêvé. Il y a bien un numéro de portable inscrit sur ma peau. Et un prénom l'accompagne. Je penche la tête car les lettres partent un peu dans tous les sens. N.A.I.S.

Naïs !

Un sourire satisfait fleurit sur mes lèvres. Ça, c'est une sacrée bonne nouvelle. Parce que des souvenirs de nos baisers me reviennent. Faut que je l'appelle.

Parce que je veux goûter bien plus que sa bouche et sa peau douce.  

Try with love (terminée) [Sous contrat d'édition]Where stories live. Discover now