Chapitre 13

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Spencer continua à parler dans le combiné :

- Non ! Ne t'inquiète pas ! Je suis au travail...

La personne au bout du fil hurla dans son téléphone et les yeux de mon ami commencèrent à s'embuer. 

- Maman, écoute moi ! Tu fais une crise. Les médecins vont t'aider, tu vas voir...

Il rajouta en murmurant, et, à ce qui me sembla, pour lui-même :

- Ça va aller... 

La personne au bout du fil (j'avais compris que c'était sa mère) raccrocha. Spencer se passa le visage entre ses mains. Je m'approchai de lui et demandai :

- Tu vas bien ?

Je savais évidemment que la réponse était non. Il répondit cependant :

- C'est ma mère, elle fait une crise...

J'avais vaguement entendu parler du fait que sa mère était internée, mais je n'en savais pas plus.

- Elle est schizophrène, ajouta-t-il.

Je fus prise au dépourvu. La schizophrénie est une maladie terrible, surtout pour les proches. Et, de plus, cela se transmet génétiquement.

- Et ton père ? demandai-je. 

Sa réponse augmenta la peine que j'éprouvais pour lui.

- Il...il n'existe plus pour moi. Il est parti. Il y a longtemps. 

Une larme coula sur sa joue et il s'empressa de la faire disparaître. Je sentis mes propres yeux me brûler. C'était d'une telle tristesse ! Soudain, j'eus une idée :

- Tu voudrais faire une partie d'échecs ?

- Tu sais y jouer ? demanda-t-il, étonné. 

- Oui, bien-sûr ! m'exclamai-je comme si cela était une évidence.

- Mais tu n'es plus fatiguée ? me questionna-t-il encore, surpris. 

- Si. Mais cependant, une partie ne va pas me tuer...

- D'accord ! répondit-il, les yeux pétillant et un sourire de nouveau peint sur le visage. 

La partie ne dura en effet pas longtemps. Il me mit MAT en trois coups. 

- Comment fais-tu ?! m'exclamai-je.

- Je ne suis pas le plus fort ! Ne te méprends pas... se rembrunit-il.

J'éclatai de rire et m'écriai :

- Ah bon ?!

- Oui. Gideon était plus fort.

- Gideon ?

- Jason Gideon, précisa-t-il. Il a quitté l'unité bien bien avant que Alexa et toi arriviez. 

- Pourquoi est-il parti ? demandai-je.

Son visage s'assombrit de plus belle et je regrettai aussitôt ma question. 

- C'est...compliqué, finit-il tout de même par répondre. Et, si cela ne te gêne pas, je n'ai pas très envie d'en parler ce soir.

- Ça ne fait rien, lui assurai-je. Je comprends.

Je me glissai sous ma couette et il en fit de même. Nous nous souhaitâmes "bonne nuit" et éteignîmes la lumière.  

Campus menacé (a criminal minds fanfiction 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant