𝑽𝒂𝒄𝒂𝒏𝒄𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒊𝒏𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔. 𝑵𝒂𝒎𝒔𝒆𝒐𝒌

I. La fenêtre

La marche jusqu'à la grande maison lui fait un bien fou. Après être resté des heures assit dans le train, Nam Joon est heureux de pouvoir se dégourdir les jambes redécouvrant, comme chaque fois, le chemin menant jusqu'à ce petit coin de paradis. Il faut emprunter une route poussiéreuse avant d'arriver au village aux maisons traditionnelles de couleur jaune, bleu, rose ou bien rouge joliment décoré de fleurs sur les appuis de fenêtres. Des commerçants ont laissé leur porte ouverte pour qu'un un léger courant d'air se glisse. Le jeune homme a retrouvé la libraire, son magasin favori depuis petit. Tous les ans, il y passe un nombre d'heures assez folles pour trouver les ouvrages lui plaisant le plus. C'est appréciable de retrouver chacune de ces boutiques et de se remémorer un souvenir pour chacune d'entre elles. Sur la place, où les enfants jouent autour de la jolie fontaine, les cafés sont tous ouverts et certains ont même mis quelques chaises et tables à l'extérieur pour que les clients puissent pleinement profiter du beau temps. 

Son oncle lui propose de s'installer pour se reposer un peu du chemin parcouru et se désaltérer. Le jeune homme accepte joyeusement, retirant bien vite sa veste qui lui tient trop chaud. Uniquement vêtu d'une chemise blanche en coton, il est plus à l'aise. Rapidement, un serveur arrive et prend leur commande. Nam Joon ne demande qu'un simple verre d'eau et se fait déjà taquiner par l'adulte. A son âge, il pourrait se permettre de choisir une bonne bière. Mais, lui réplique qu'il est encore trop sage pour se le permettre. Des rires puis ils débutent une nouvelle discussion futile. Pour le moment, parler du beau temps lui convient parfaitement. Il parlera plus tard de ses études en ville. Il ne souhaite pas penser à cela maintenant, l'heure du repas s'y prêtera plus. Parfois, le jeune homme regarde autour de lui découvrant les habitants du village. Pour la plupart, ils lui sont familiers. Il espère toujours retrouver des camarades d'enfance avec qui il se promenait en forêt. Peut-être même qu'une belle personne va passer sur la place et que son coeur va s'éprendre au premier regard. Il aime s'inventer des scénarios un peu fous, il a toujours été ainsi. Enfant, il avait déjà une grande imagination. Elle n'a fait que se développer en grandissant.

Après un moment, les deux hommes décident de reprendre leur route. La maison est encore loin. Il faut encore marcher jusqu'à arriver au bout du village, près de la forêt, où se trouvent les maisons les plus grandes et luxueuses avec de beaux jardins que les passants essayent toujours d'admirer avec plus ou moins de discrétion. Nam Joon admet avoir plus un faible pour les plus petites qui sont situées près du petit pont qu'il faut emprunter pour continuer son chemin. Les fenêtres des habitants donnent sur cette charmante rivière qui vient des montagnes lointaines et descendent jusque dans la vallée. Mais, d'un autre côté, il ne rejette pas sa belle maison, aux nombreuses pièces, sur deux étages avec un grenier en plus. D'ailleurs, très peu de familles en possèdent une pareille. Ils ne doivent n'être pas plus de cinq. Pourtant, l'oncle de Nam Joon n'a jamais souhaité se mettre à part des autres habitants sous prétexte d'une grosse fortune. Il côtoie naturellement les habitants saluant poliment chacun d'eux contrairement à d'autres qui sont plus hautains, restant entre eux.

« Aussi, j'ai oublié de t'informer. Les Strauss ont vendu leur demeure.

Vraiment ? Cette nouvelle me soulage. Je n'aurais pas supporté un an de plus avec cette jeune fille. Sa conversation était fortement déplaisante. »

C'est méchant, le jeune homme l'admet mais, elle était vraiment insupportable. La fille des Strauss avait surement eu le béguin pour lui et chaque été, elle faisait tout pour être en sa compagnie mais, jamais il ne trouva sa conversation intéressante et ses remarques pertinentes. De plus, il avait toujours eu cette désagréable sensation que la demoiselle l'aimait surtout pour son physique si exotique. La savoir maintenant loin était une bonne nouvelle.

« Rassure-toi. La nouvelle famille qui a acheté est bonne. Les parents restent ici toute l'année tandis que leurs deux enfants sont en ville et ne viennent que pour noël et les vacances.