Chapitre 5-

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                Je suis réveillée par une chaleur écrasante. Je sens mes cheveux coller sur mon front poisseux. L'air est étouffant comme-ci j'étais dans le désert. Mes paupières s'ouvrent avec difficulté. Les rayons du soleil passaient à travers les rideaux de couleurs crème. Je constate rapidement que je ne suis pas chez moi. Un million de questions me traverse l'esprit. Comment je me suis retrouvé ici ?Que s'est-il passé ? Je suis complètement désorienté. Je ferme les yeux un instant, un long soupir s'échappe de mes lèvres séchées.

J'essaie de me repasser la soirée de la veille de ma tête afin d'obtenir des réponses. Quelques brides me reviennent. Le squat. Les bières. La piste de danse bondée. La musique qui hurle dans l'habitation. Je me souviens de son souffle dans mon cou, sa bouche sur la mienne. Ses mains sur mes hanches qui ondulent au rythme de la musique. La poudre sur une table de nuit.

La poudre sur une table de nuit ? J'ouvre les yeux, non, ce n'est pas ce que je pense. Un élan de panique m'envahit. Je tourne la tête vers la droite, la respiration saccadée, je découvris avec stupeur le restant de drogue sur le meuble à côté de moi. Une larme ruisselle, le stresse et ce sentiment de panique me saisit. Je soulève le drap qui recouvre mon corps. Je découvre que je suis entièrement nue. Les souvenirs me reviennent peu à peu. J'ai fini chez cet inconnu sexy, je suis chez lui aucun doute. J'ai couché avec lui. Encore un homme qui a abusé de mon corps, mais pourquoi je ne suis pas partie direct, après. Je ne reste jamais après l'acte.

Je réalise que le bras de l'homme est posé sur mon ventre, je tourne la tête et vois cette personne complètement endormie à mes côtés, la bouche légèrement entrouverte, un subtil ronflement s'échappe. Il faut que je parte de cet endroit. Je bouge son bras avec délicatesse, je ne veux pas le réveiller afin d'éviter une conversation gênante. Je sors du lit avec précaution, j'ai peur de voir l'état de mon corps, ressentir la douleur comme toujours après chaque rapport.

Je me lève et ne ressens aucune douleur, rien. J'attends qu'elle arrive, mais toujours rien. Je n'ai pas mal à cet endroit, ni nulle part ailleurs. Il ne m'a pas touché ? J'attends qu'elle arrive, mais toujours rien. Est-ce que mon esprit me joue des tours ? J'arrête de réfléchir et me rhabille rapidement afin de pouvoir me tirer de là.
Je sors de la chambre en vitesse. Arrivée sur le porche de la maison, je me rends compte que je ne sais même pas où je suis. Comment je vais faire pour rentrer chez moi, c'est pour éviter ce genre de situation que je ne vais jamais chez un homme. J'ai besoin d'une douche en plus, pensais-je en soupirant.


- Où vas-tu comme ça ?

Je me retourne pour faire face à l'homme qui m'interpelle. Celui avec qui j'ai passé la nuit et que je souhaitais éviter est sur le pas de la porte, habillé juste d'un caleçon. Je détaille ce corps musclé, ses tatouages au niveau du biceps droit. Il arbore un sourire suffisant, comme-ci il avait calculé son coup. Enfoirée.

- Je me casse, ça se voit non, dis-je d'un ton sec.

- Tu comptes rentrer comment ?

Il rit de bon cœur, il se frotta le visage. Je n'ai pas envie d'un moment gênant en voiture avec cette montagne de muscle... Je déteste passer une nuit chez un homme. On se retrouve toujours dans ce genre de situation gênante.

- Je prendrais un taxi, répondais-je agacée.

- J'aimerais bien voir comment tu vas indiquer au taxi où il doit te récupérer.

-Pas besoin d'être sarcastique et donne moi l'adresse, j'ai...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, qu'une voix surprise me coupe.

- Har' ne me dit pas que tu as ramené la toxicomane du campus à la maison. Père et mère ne vont pas être contents.

- Ferme ta gueule Louis. Ne m'appelle pas Har', je ne suis pas ton frère, hurla l'homme qui me faisait face il y a deux secondes.

Sans que je n'aie le temps d'admirer ce dos musclé et ses cheveux brun attaché. Je vois le cul serré du cours d'histoire arrivée à notre hauteur. Son regard sombre me transperce de par en par, qu'est ce qui fout là lui, après m'avoir suivi dans les toilettes des femmes la veille, il est là à quelques mètres de moi. Il me suit à la trace ? Je remarque qu'il est parfaitement habillé, un polo dans les tons beige bien repassé, un pantalon de costume dans le même ton, une paire de mocassin super moche même ses cheveux blonds sont bien plaqué en arrière. Mais qu'est-ce qui fou là.

La, je réalise. Ce mec de la haute société vie avec le mec avec qui j'ai passé la nuit et la soirée. Ça n'a aucun sens. Pourquoi vivent-ils ensemble s'ils ne sont pas frères, et même si l'autre ment et qu'ils ont un lien de famille, il n'y a aucune ressemblance ? Je ne comprends rien. Je dois rentrer.

- Que faites-vous chez moi ?

Un lourd soupire s'échappe de mes lèvres, voilà qui me vouvoie, il me prend pour sa mère ? Il m'énerve, sa voix, son style, sa façon d'être, rien que le faites qu'il existe et qu'il respire m'exaspère. Je ne réponds pas à sa question et me mets en marche en direction sortie des enfers.

Je sors une cigarette de sac à dos et l'allume. La nicotine apaise mes nerfs. Je réfléchis à une solution pour rentrer chez moi. Je n'ai aucun indice qui puisse m'indiquer où je me trouve. Face à moi, il n'y a qu'un immense chemin de gravier avec de chaque côté de grande étendue d'herbe parfaitement tondue. L'allée est bordée d'arbres et de lampadaire, rien ne dépasse. C'est hallucinant, presque flippant. Dans quoi je me suis fourrée encore. Je n'aurais jamais dû le suivre hier et pour couronner le tout, mon téléphone n'a plus de batteries. Je ne peux appeler personne. La journée commence bien enfin ma journée à moi, car si je regarde le soleil qui est haut dans le ciel la journée, elle est bien entamée .

- Tu veux que je te ramène ? Enfin, tu n'as pas trop le choix à première vue.

Je me retourne pour faire face à mon interlocuteur qui se marre de la situation. Ce fameux Har' vraiment grand et enfin habillé, d'un jean noir et un tee-shirt de la même couleur épouse parfaitement son torse. Ses cheveux toujours coincés dans un élastique. Il aborde un sourire malicieux, j'ai l'impression que cette situation le fait marrer. C'est bien le seul. Je me tourne pour lui faire face. Je veux partir d'ici au plus vite.

- Je dois aller en cours, ramener moi...

- Harry, je m'appelle Harry au fait, je vais te déposer au campus avec plaisir, je ne pensais pas que c'était ton genre la fac, mais il paraît que tu as des cours en commun avec Louis.

Donc le mec avec qui j'ai passé ma nuit s'appelle Harry et l'autre cul serré de la fac se nomme Louis et je ne comprends toujours pas pourquoi deux être si opposé vive au même endroit. Je n'ai pas l'énergie de poser la question, mais heureusement, c'est la seule et dernières fois que je vois ce Harry. Je n'ai pas envie de devoir côtoyer le petit bourge.

Je le suis jusqu'à sa voiture, une voiture ancienne, une Chevrolet bel air, rouge. Je dois reconnaître quel est magnifique, en super bon état, on en fait plus des comme ça. Incroyable. Les sièges en cuir sont confortables. Je ferme les yeux le temps du trajet afin d'éviter toute conversation. Seul le bruit du moteur ronronnant résonne dans l'habitacle.

Assez étonnant, mais le chemin jusqu'à la fac à était plutôt rapide, j'ai pu voir que nous étions sortie de la ville, nous étions à Greenwich situé au sud de Manhattan. C'est un endroit plutôt mignon, très vert, beaucoup d'arbre et de verdure. Ça change beaucoup des buildings. Après une vingtaine de minutes de route, il arrête enfin sa voiture, sur le parking du campus qui est blindé. Je n'ai pas envie d'assister au cours de l'après-midi, mais je ne veux pas non plus passer du temps avec le conducteur. Je m'apprête à sortir de la voiture, mais il m'interpelle en me demandant mon prénom. À quoi ça lui servirait de le savoir, je ne compte pas le revoir, mais il insiste. Cet Harry me fatigue, je vois qu'il ne va pas me laisser partir si je ne lui dis pas.

Dans un premier temps, je me dis que je pourrais lui en donner un faux, mais je me rappelle que l'autre guindé et dans la même école et qui pourrait lui dire comment je m'appelle et comment me trouver. Je soupire un bon coup et me retourne pour lui faire face.

- Moi, c'est Rose.

Sans lui laisser le temps de répondre, je sors de la voiture et claque la portière, je m'avance vers le bâtiment en attendant qui se casse. J'entends la voiture démarrer et un crissement de pneu qui m'indique qu'il est bien parti. Je fais demi-tour et l'empreinte le chemin pour rentrer chez moi enfin chez ma mère. 

Dark Rose.Where stories live. Discover now