Chapitre 4 : L'enfoiré

Start from the beginning
                                    

Nous bûmes une gorgée.

- Ah que c'est bon ! S'extasia Marc.

- Dalmore contre Glenfiddich ? Il n'y a pas de comparaison le deuxième l'emporte haut-la-main ! Même si j'avoue que le Dalmore est plutôt bon.

- Nous les avons tous goutés, ce sont les deux meilleurs pour ma part.

- Sur ce point nous sommes d'accord.

Adossé au bar j'observais mes invités déambuler et danser. Les enceintes crachaient du Bruno Mars. Uptown Funk me semblait-il. Je m'amusais de voir filles sauter partout en chantant à tue-tête en sachant que dans une heure elles ne supporteraient plus leurs escarpins. C'était l'heure où l'on commençait à se déchainer, plus question de petits groupes en cercle, l'alcool aidant les esprits se débridaient et tout le monde se mélangeait. De toute façon tout le monde se connaissait plus ou moins. La plupart étaient avec moi en classe. D'autres venaient de soirées arrosées auxquelles j'aimais me prêter il n'y a pas encore si longtemps. Beaucoup étaient des relations de travail. Mais tous, sans exception, venaient de la haute société, des élites, des petits bourgeois, des sang bleu. Pas une seule de leur réaction n'était vraie. Je le voyais. Tout était calculé, millimétré pour être sous leur meilleur jour, manipuler. Et je méprisais cela. Je voulais du réel, de l'inée, du spontané. Du Arya. Sans fard ni mensonge.

Perdu dans mes pensées je ne vis pas la fille alcoolisée qui renversa son verre sur Marc en dansant.

- Merde putain ma chemise ! Je vais empester la téquila !

Il tenta de s'éponger avec un torchon que lui tendait le jeune barman, mais tout le devant restait trempé d'alcool.

- Viens je vais te prêter une chemise, tu me fais pitié comme ça mon poivrot, l'asticotai-je.

- Coddington, ne me cherche pas.

Il me suivit dans les escaliers.

- Elle ne s'est même pas excusé cette gourde, fulminait-il en traversant le couloir jusqu'à ma chambre.

- Je crois qu'elle ne s'en est même pas rendu compte, surenchéris-je en déverrouillant la porte.

Je me dirigeai vers le placard de verre.

- Noire ?

- Si tu as je veux bien. J'aime être tout en noir.

Je ricanai, Marc était si coquet. Toujours dans son costume deux pièces noir, sa chemise noire et ses chaussures noires. « All blacks », comme il disait souvent, en référence à son équipe de rugby préférée.

- Eh bien si Jonah Lomu veut bien se magner de s'habiller j'aimerais bien descendre profiter de ma soirée !

Sans aucune gêne, il ôta sa chemise imbibée de tequila devant moi et enfila celle que je lui tendais. Nous avions à peu près une corpulence identique même si j'étais un peu plus grand que lui. Différence que je tenais à souligner le plus souvent possible, ce qui avait le don de l'énerver.

Ajustant son col par dessus sa veste il alla juger sa tenue dans la salle de bain attenante à ma chambre. Ses mimiques devant le miroir me faisait sourire.

- C'est bon princesse ?

- Oui ! Tu es impatient dis-donc ! Qui as-tu tant hâte de retrouver comme ça ?

Avant d'avoir pu répondre quoi que ce soit il me coupa.

- Je connais une petite aux yeux vairons qui va finir dans ton lit ce soir.

- Marc ne commence pas, tu es lourd.

En sortant de ma chambre j'aperçu une porte légèrement entrouverte que je n'avais pas remarquée en montant. Je me retournai vers Marc, il fronça les sourcils en me la montrant de la tête. Ce n'était pas la clé de cette chambre que j'avais donné à Alice. Nous nous approchâmes pour écouter. Ce que j'entendis me glaça. Mon sang ne fit qu'un tour et j'entrai en furie dans la pièce. Un pauvre mec était en train de déshabiller une nana qui semblait inconsciente en lui parlant salement. Je le soulevai et le jetai à terre, Marc et moi le tabassâmes. Le gars, abasourdi, se protégeait mollement. Ce fumier n'était vraiment qu'une sale merde sans aucun respect pour sa personne. Je ne retenais pas mes coups et Marc non plus. Profiter d'une fille sans défense est sûrement un des actes les plus dégueulasses.

RésilienceWhere stories live. Discover now