Fuis (fin)

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"- Un chocolat chaud, s'il vous plait.

- Bien monsieur. Votre nom ?

- Sam Jackson. "

Le serveur le salua poliment avant de repartir, sa petite serviette à l'avant bras.
Sam soupira, et regarda à travers l'immense baie vitrée du restaurant de luxe. Qu'est-ce qu'il foutait là, d'ailleurs ? Il était arrivé en Italie depuis trois jours et il en avait déjà marre. Il n'avait pas le goût pour l'architecture, le patrimoine, les nanas au jupes trop courte gloussant en lui jettant des coups d'oeil....toute ces conneries, là. Pas son truc.
Mais bon, leurs cafés avaient le mérite d'êtres dignes de s'appeler cafés, bien que ne valant pas un bon vieux chocolat.

Après quelques petites minutes, Sam fut sorti de ses pensées par des pas se rapprochant de sa table isolée.
Un pas assez lent, mais assuré et énergique à la fois, comme se retenant de mettre le plein de puissance.

Il tiqua.
Fuis! Fuis ! Fuis !
Ça n'était pas le même serveur. Il avait appris à bien mieux reconnaître la démarche des gens, avec l'amie de Kurapika. Il l'avait croisé en Colombie. Et ça, ce n'était pas le serveur.

Ta gueule. Fuis.

Soudain, les pas s'arrêtèrent et la personne qui s'approchait relâcha son aura tout d'un coup. Sam hoqueta de surprise. Cette aura était d'une force colossale, et elle portait ce parfum familier...

Et merde. Il ne s'était pas trompé.
Mais evidemment que tu ne t'es pas trompé!
Tout ses souvenirs vinrent le percuter en plein milieu de l'estomac. Le moindre de ses muscles se tendit à l'extrême, dur comme du granit. Il résistait à son besoin de tourner la tête pour vérifier son intuition qui était devenue une certitude... Non, il n'avait pas besoin de vérifier. Il savait. Fuis ! Prenant à peine le temps de respirer, il balança son poing dans la belle baie vitrée avec vue sur la mer, qui éclata dans un fracas assourdissant. Il sauta à travers, et se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait sur les toits, s'éloignant du cœur de Milan. Plus vite! Plus vite!

"Comment est-ce possible ? Il ne peut pas être là..."

Sauf qu'il l'est, donc fuis ! Allez!

Il s'engouffra dans une ruelle sombre. Une impasse... Merde.
Sam s'arrêta et reprit son souffle, puis redonna leur forme normale à ses mains qui s'étaient transformées avec l'adrénaline. Allez, continue. Fuis.
Il claqua des doigts, une fois, deux fois, mais rien ne sortit. Et merde, il aurait dû s'y attendre. Il n'avait pas pu faire le plein d'électricité depuis trois jours, évidemment qu'il était à sec !T'as pas le temps pour ça! Fuis !!
Mais comment était il sensé savoir qu'Il allait débarquer en Italie, en même temps ? Comment était-ce même possible qu'il soit là ? Et comment l'avait-il trouvé ? Ou, plus important.... il l'avait cherché ? Non.
Si.
Non!
Si!
...Si ? Le hasard n'existait pas. Il l'avait cherché !

Il fallait se barrer du pays, au plus vite. Espagne ? Déjà fait. États-Unis ? Australie, peut être...Quelque chose, mais vite ! Où était l'aéroport le plus proche ? Si il était parti vers le sud-est, alors...non, le nord-est...
Merde. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux, et jetta un coup de pied dans un carton abandonné là. Il n'arrivait pas à réfléchir correctement ! Fuis, fuis, fuis! Le sang pulsait comme de la lave dans ses tempes. Il n'avait pas parcouru la planète pour refaire face à toute ses erreurs passées, et il avait encore moins besoin qu'Il vienne vicieusement retourner le couteau dans la plaie, il le fera ! comme ces gosses cruels qui prennent un malin plaisir à cramer des fourmis. Milluki faisait ça, petit, il adorait les voir brûler et agiter leurs petites pattes...
! C'est pas le moment de nous péter une durite, là, reprends toi.Faut que tu t'en aille le plus vite possible.

la machine qui avait un coeurWhere stories live. Discover now