- Tu peux pleurer devant moi tu sais.

- Non, je ne pleure pas moi !

- Ça te ferait du...

- J'ai dit que je ne pleure pas !

- Ok, ok... Tiens ton téléphone.

Il me le tend, mais je ne le saisis pas tout de suite et essuie mon nez qui menace de couler avec ma manche.

- Il y a des jeux dessus ?

- Oui, il y en a ! me répond-il en riant.

Nous décidons de rentrer. Je ne suis plus d'humeur à manger et de toute façon, Barthélémy a du travail. Arrivés à la maison, je mets le téléphone à charger, car j'ai joué pendant tout le trajet avec, sous le regard moqueur de Barthélémy. Je m'allonge sur le canapé pendant qu'il va chercher à boire.

- Dis-moi, Barthélémy ? le questionné-je.

- Hmm ?

- Comment tu fais pour déchiffrer aussi bien les personnes ?

Il revient, me tend un verre de thé glacé et s'assoit à son tour. Il pose mes jambes sur ses cuisses et boit. Je fixe quelques secondes mes jambes qui sont sur lui, mais je ne dis rien. Ce n'est pas le moment. Et puis, je commence à légèrement m'habituer à son contact.

- J'ai fait des études en psychologie, je reconnais facilement les signes alarmants, répond-il.

- Pourquoi tu as arrêté ?

- Je n'ai pas arrêté, j'ai fini mes études et j'ai eu mes diplômes. Je préfère juste le mannequinat.

- Oh... D'accord.

Je bois à mon tour puis lui pose une autre question :

- Comment tu as rencontré Stéphanie ?

- Tu veux sérieusement parler d'elle maintenant ? me demande-t-il légèrement agacé.

- Oui !

Je sais que je suis énervante, mais ça m'intrigue. Comment un garçon aussi gentil peut être avec une femme comme elle ? Il soupire de nouveau, pose son verre puis se tourne un peu plus vers moi. Je m'assois correctement, enlève mes jambes et les croise.

- Bon, il était une fois...

- Arrête ! m'exclamé-je en riant. Raconte la vérité.

- Bon, d'accord. Un de mes amis dans le monde du mannequinat l'a rencontrée à la soirée du patron de ta mère. Je crois que c'était concernant l'ouverture d'un nouveau club ou quelque chose comme ça. Ta mère et lui ont sympathisé et ils ont commencé à flirter. Tu connais la suite. Il m'a dit qu'elle est un peu collante, mais que ça vaut le coup. J'ai pris le risque et me voilà ici en face de toi.

Je suis perplexe sur la manière dont il parle de Stéphanie. Oui, elle est mauvaise, mais ce n'est pas une raison. Est-ce qu'il parle comme ça de tout le monde ? Je sais qu'il n'est pas méchant, mais il a parfois des propos limites. Il reprend :

- En dehors du fait que mentalement, nous ne soyons pas compatibles, je dois bien avouer qu'elle est utile. Je peux rester ici tranquillement pendant qu'ils refont mon appartement.

- Donc, tu ne l'aimes pas ?

- Non, je te l'ai déjà dit plusieurs fois.

- Mais pourquoi tu restes ici ? Tu as largement les moyens de rester dans un hôtel cinq étoiles un bon bout de temps ! Tu n'as pas d'autres amis chez qui loger ?

- Je reste ici parce que je t'ai rencontrée, finit-il par avouer. Ça ne fait pas longtemps, mais je t'aime bien. Si tu n'avais pas été là, je pense que je serais déjà parti depuis longtemps. Je ne veux pas te laisser seule avec. Dieu seul sait ce qu'elle t'a déjà fait. Entre nous, cette relation commence à me peser. Je n'ai qu'une envie, c'est de partir.

Je pose ma tête sur mes bras qui se trouvent sur le dossier. Nous nous fixons. Pourquoi s'intéresse-t-il autant à moi ? Pourquoi insiste-t-il autant pour faire partie de ma vie ? Je ne sais pas si j'ai envie de le laisser entrer. Je n'arrive pas à cerner le personnage, mais j'attends de voir la suite.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux qu'on aille dans ta chambre ? -je lui lance un coussin- Je rigole !

- Mouais. Malgré tes phrases de gros macho pervers, ça me touche beaucoup ce que tu me dis même si je ne le montre pas.

- Je suis content que tu me le dises clairement.

Nous restons silencieux un moment puis il me tapote les tibias avant de se lever et de me dire d'enfiler une veste épaisse.

- Où allons-nous encore ? lui demandé-je.

- Chez moi, récupérez un truc. Dépêche-toi.

Je m'exécute et remonte dans ma chambre mettre une veste, la plus épaisse que je possède. Lorsque je sors, lui aussi s'est changé. Il est habillé en cuir des pieds à la tête. Devant le portail, je vois une énorme moto que je n'avais pas vue en arrivant. D'ailleurs la voiture a disparu. Il monte dessus et me tend un casque.

- Quand est-ce que ? Qui ? Comment ?

- Mon chauffeur, pendant qu'on était à l'intérieur, maintenant monte sinon je pars sans toi.

Je saisis le casque et monte derrière lui.

Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)Where stories live. Discover now