- Tu considères toutes les filles comme ça ? Comme des jouets ou des objets quelconques que tu peux utiliser et jeter à ta guise ?

- Non, seulement celles qui ne se respectent pas, en l'occurrence ta mère.

Un sourire de défi s'affiche sur mon visage.

- Tu dis que je suis étrange, mais tu restes avec une femme que tu n'apprécies pas ? Entre nous deux, le plus étrange, c'est toi...

- Ce n'est pas que je ne l'apprécie pas, on passe du bon temps ensemble. C'est juste que je préfère ce qu'elle me donne au lit. Pour moi, c'est un passe-temps. Nous savons tous les deux comment elle est, ne fait pas semblant Khlayne.

C'est vrai que le nombre d'hommes que j'ai vu passer dans cette maison est considérablement élevé, mais il n'a pas à parler comme ça. Point barre !

- Ce n'est pas une raison de parler comme ça d'une femme. Elle est libre de faire ce qu'elle veut de son corps comme toi, tu es libre de faire ce que tu désires du tien. Sinon, tu n'es pas mieux qu'elle.

- Tu n'as pas tort, mais je suis un homme et j'ai des besoins.

- Pitié, pas cette phrase. Évolue un petit peu, le sexisme et la misogynie doivent cesser. Je ne t'écoute plus. Tu as perdu toute mon attention.

Il rit. Je ne sais pas s'il dit ça pour me titiller ou s'il est vraiment sérieux. J'espère qu'il blague, car les hommes qui pensent comme ça, je les déteste. Soudain, j'entends Stéphanie l'appeler. Je sursaute, le prends par le bras et le pousse hors de ma chambre en lui disant qu'il ne faut surtout pas qu'elle le voit ici. Il n'a pas le temps de répliquer que je referme la porte sur son nez. J'entends ma mère lui demander ce qu'il fait devant ma chambre et il lui répond qu'il voulait me proposer de regarder un film avec eux. Elle lui dit que je n'aime pas les films, que cela ne servirait à rien. Il ne répond pas et j'entends leurs pas s'éloigner. Lui a-t-elle finalement dit que j'étais sa fille ? Il le sait puisque je lui ai dit, mais a-t-elle prononcé ce mot que j'ai toujours voulu qu'elle dise étant petite ? Je demanderai à Barthélémy une autre fois. Je nettoie mes lunettes et reprends mon livre là où je l'ai arrêté.

****

La journée se passe, il est vingt heures. Je descends pour me faire une petite salade. Je les croise en train de s'embrasser sur le canapé. Ils ne m'adressent pas un regard. Je me fais la plus discrète possible et fais ma salade. Quand je sors de la cuisine, ils ne sont plus là. Je n'y prête pas attention et remonte dans ma chambre. Je mange tranquillement en relisant mes fiches quand j'entends des cris et des rires en provenance de la chambre de ma génitrice. Oh seigneur... Je frissonne de dégoût. J'attrape des boules quies et les fourre dans mes oreilles, tentant de me concentrer davantage sur mon travail. Une fois mon plat fini, je le débarrasse et retourne dans ma chambre. Dans les escaliers, je croise Stéphanie, nue, qui dévale les marches en riant. Elle me bouscule pour passer et aller dans le jardin. Je vois ensuite Barthélémy lui aussi nu. Je me cache les yeux et il rit.

- Mais habillez-vous bon sang ! On n'est pas chez les nudistes ! Pourquoi vous êtes tout nus ?

- Parce qu'on a dit que celui qui arrive le premier dans la piscine sera au-dessus la prochaine fois. Je suppose que j'ai perdu.

Je ne réponds pas et tâte le mur ainsi que les marches pour retourner dans ma chambre.

- Tu veux que je t'aide ? me demande-t-il.

La voix stridente et insupportable de Stéphanie retentit au loin :

- J'ai gagné ! Tu viens ?

- Non, merci, lui répondis-je. Je ne sais pas ce que tu as fait avec tes mains. En plus, Stéphanie t'appelle. Tu devrais y aller.

Il rigole et passe à côté de moi. Il sent bon, très bon. Je décide d'enlever ma main des yeux lorsque je suis certaine qu'il n'est plus dans mon champ de vision. Je m'apprête à retourner dans ma chambre, lorsqu'il revient et que j'aperçois ses parties intimes. Je crie de surprise et me cache de nouveau les yeux, l'insultant au passage. Il éclate de rire et part pour de bon. Traumatisée par ce que je viens de voir, je me prépare à aller me coucher. Je m'endors assez vite, car je suis épuisée par cette journée.

Aujourd'hui, je commence tard les cours, à dix heures. Je me réveille à huit heures et demie et j'ai trente minutes pour me préparer avant de partir. C'est suffisant, je n'ai pas besoin de plus. Ma mère n'est sûrement plus là à cette heure-ci. En général, elle part au travail vers sept heures, je ne la croise que très rarement. Je me lève et saute dans la douche. Je m'habille comme d'habitude très simplement : jean, tee-shirt, basket. Je prends une veste, au cas où le temps se rafraîchit, et m'attache les cheveux en une queue-de-cheval. Lorsque je descends, j'aperçois Barthélémy dans la cuisine.

- Encore là ? le taquiné-je.

- Tu en as déjà marre de moi ?

- Non mais tu n'as pas de maison ? Tu es un genre de squatteur qui profite des femmes pour qu'elles s'occupent de lui ?

Il éclate de rire puis me lance un regard perçant.

- Pour ta gouverne madame, je gagne très, très bien ma vie. Ensuite, mon appartement est en rénovation, je ne peux donc pas y rester. C'est la raison pour laquelle tu me vois si souvent. Alors, non, je ne profite pas des femmes.

- Oh...

J'avoue que j'ai été mauvaise langue.

- Eh bien, j'ai parlé trop vite, je suis désolée.

Il me sourit, mais ne répond pas. Je me demande s'il est blessé ou non ? Je me sers des céréales avec un verre de jus d'orange et m'assois en face de lui à l'autre bout de la table.

- Tu vas rester combien de temps ici ?

- J'en ai pour cinq mois minimum. Ça dépend comment les travaux avancent, mais j'espère le plus rapidement possible.

- Pourquoi ? Tu en as déjà marre de moi ?

Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)Where stories live. Discover now