III.

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Émilie tourna la tête vers son sauveur et c'est avec surprise qu'elle découvrit James Parkson. Le SDF parti en courant, sans doute avait-il trop peur de recevoir un second coup dans la mâchoire.

La jeune femme reprenait son souffle, encore traumatisée par ce qu'elle venait de vivre. James, lui, observait son employée qui tentait de se calmer et se demandait pourquoi diable n'était il pas remonté dans son bureau au lieu d'observer cette mystérieuse femme.

Il pouvait entendre les battements de son cœur affolé mais ce qu'il ne savait pas, c'est que le cœur d'Emilie n'était pas seulement affolé à cause du SDF qui s'en était pris à elle, mais également car son patron venait de la sauver, elle.

— Merci beaucoup, réussi à dire Emilie devant cet homme intimidant.

James resta silencieux et lui répondit d'un signe de tête mais ne bougea pas pour autant. Un mètre, seulement, séparait les deux jeunes gens. Émilie reprit ses esprits ainsi que son attitude de femme hautaine.

La responsable marketing s'éclaircit la gorge afin d'attirer l'attention de son patron, qui la regardait avec un peu trop d'insistance à son goût. Celui-ci fronça, de plus bel, les sourcils avant de parler.

— Comment comptez-vous rentrer, désormais ?

Sa voix rauque vint briser l'assourdissant silence de la nuit et provoqua un frisson de la part d'Emilie.

— Eh bien, en bus. Il me semble que je n'ai pas vraiment le choix.

James jeta un coup d'œil à sa rolex en or et leva un sourcil, en signe d'étonnement.

— Êtes vous au courant qu'il est près de 22h ?

— Je sais que c'est dangereux mais les jours de semaine, aucun taxi n'est disponible à cette heure ci.

James resta quelques instants encore à l'observer puis lui intima d'attendre. Emilie hocha la tête et patienta tandis que son patron s'éloignait afin de passer un coup de fil. Il appelait son chauffeur afin qu'il vienne plus tôt que prévu.

La soirée de James avait été totalement bouleversée. Lui qui comptait rester tranquillement à travailler s'était dit qu'il rentrerait aux alentours de 00h. Or, il se retrouvait finalement à appeler son chauffeur personnel plus tôt à cause de son employée ce qui était, vraiment très étrange. S'il aurait s'agit d'une autre personne, il l'aurait laisser se faire agresser par le SDF et aurait encore moins sollicité son chauffeur personnel pour elle.

Mais le jeune homme n'arrivait pas à résister aux beaux yeux noisettes d'Emilie, à sa bouche pulpeuse et à son aura mystérieuse. Comme une sorte d'attirance inconsciente...

Une dizaine de minutes plus tard, une magnifique Parkson noire se gara devant eux.
La jeune femme hésita un instant, se disait que c'était trop et qu'il ne fallait pas oublier qu'il s'agissait de son patron, mais quand elle se remémorera le visage pervers du SDF, ses doutes s'envolèrent.

Le chauffeur vint ouvrir la porte arrière droite puis Emilie s'y engouffra avec grâce suivi de James. L'intérieur était tout aussi luxueux que l'extérieur. Les sièges en cuir rouge était tout simplement magnifique et il faut dire qu'Emilie s'imaginait au volant du bolide.

Notre héroïne ne bougeait pas afin d'éviter tout contact avec son patron, qui était assit juste à côté d'elle. Elle regardait les magnifiques paysages nocturnes de New York en se perdant dans ses pensées. Mr. Parkson, lui, louchait sur les belles jambes de son employée.

Le doux parfum vanillé d'Emilie, embaumait l'habitacle entier, venant perturber l'ambiance masculine. Son odeur venait chatouillé les narines de James qui, étonnamment, appréciait. Lui aussi était pensif. Il ne comprenait pas sa réaction mais quand il tourna la tête vers elle, il eut la réponse. Elle était tout simplement magnifique mais il connaissait les femmes comme elle. Elles feignaient l'indifférence, essayaient d'attirer votre intention subtilement et une fois tomber dans leurs pièges, il vous ai presque impossible de vous échapper de leurs griffes.

Ces femmes sont mesquines et hautaines, prêtes à tout pour de l'argent. Mais était-ce vraiment l'intention d'Emilie ?

La belle voiture venait d'arriver devant la résidence de la jeune femme. Avant de sortir, Mlle. Miller se retourna vers James, en arborant un magnifique sourire.

— Je vous remercie pour votre gentillesse, Mr. Parkson. A demain.

Émilie ouvrit la portière et s'en alla, toujours avec sa démarche assurée.
Elle rentra encore un peu perturbée par les précédents événements. Elle avait réussi a resté bloquer dans son lieu de travail, à déranger son patron, à se faire agresser par un SDF puis sauver par Mr. Parkson et finir par se faire raccompagner chez elle par celui-ci.

La jeune femme fila sous la douche. Sous le jet d'eau chaude, Emilie étudiait de plus prés le comportement atypique de son patron. Partout, on disait que c'était la personne la plus froide que la Terre n'ait jamais portée mais bizarrement, avec elle, James était un peu plus... humain ?
Peut-être était-il tombé sous son charme ? Émilie sourit à cette pensée. Ceci expliquerait cela...

James n'en revenait pas. Il était absolument outré par les dernières paroles de son employée. Avait-elle réellement osé lui dire qu'il avait été « gentil » ? Ce mot le répugnait et encore plus s'il lui était associé.
Il comprit alors pourquoi il lui fallait toujours respecter ses règles. Sinon, il prenait le risque d'être ainsi qualifié.

Pendant la nuit, tous deux ont une énième fois été tourmenté. Tous d'eux, ont une énième fois vécu leurs cauchemars passés. Tous deux, ont une énième fois ressenti leurs cicatrices brûlées...

BUSINESS LOVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant