Chapitre 24

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Tout le monde s'arrête, tous choqués par ce qu'il vient de se passer. Harry recule un peu à chaque fois que la marraine la bonne fée avance. Mon père s'approche à vive allure.
- Papa non! M'exclamé-je en l'arrêtant dans son élan.

Je regarde Harry qui semble presque perdu. Mon coeur bat vite mais je dois lui montrer que je n'ai pas peur de ce qu'il va faire. Je dois lui montrer que j'ai confiance en lui.
- Harry, dis-je en commençant à avoir les larmes aux yeux.
- Peython recule.
- Écoute-moi.
- N'avance pas.
- Je n'avance pas.
- Harry, rends la baguette, commence Mal, je sais ce que tu traverses. Tu vaux tellement mieux que ça.
- Harry, penses à tout ce qu'on a vécu, ajouté-je en faisant signe à Mal de ne pas intervenir.
- On a rien vécu.
- Arrête. Ne dis pas ça. Penses à nos rires, à nos secrets. Penses à tout ça. Tu n'es pas méchant. Tu es quelqu'un de bien. Rappelle toi. Rappelle toi quand tu me faisais rire. Quand tu me conseillais alors que tu n'avais jamais fait ça de ta vie.
- Tais-toi! S'exclame Harry.
- Harry...
- Tu ne sais pas ce que je vis. Tu ne l'as jamais su et tu ne le sauras jamais! Tu ne sais pas ce que ça fait d'être oublié, d'être mis de côté.
- Si je sais. Ici je suis peut-être à ma place mais je ne suis pas amie avec tout le monde bien au contraire. Je sais ce que ça fait d'être oublié. Rappelle toi avec nos mères. Comme toi, je ne la connais pas. Comme toi, elle m'a abandonné, oublié. On n'est pas si différent que ça.

Harry semble perdu. Il ne sait pas quoi faire. Il pense à son père, à la fierté qu'il aura lorsque la barrière sera ouverte. Il pense à Uma, à Gil et à tous les enfants qui ont été oubliés et vexés d'être toujours là bas. Il pense à la fois-ci où Evie et les autres ont été choisi pour aller à Auradon mais pas lui. Non lui, il a été obligé de rester sur l'île, de rester parmi les méchants, parmi les enfants qui n'ont rien demandé. Et c'est ce qu'il est. Il n'avait rien demandé à personne. Il a simplement reçu de la haine par son père assoiffé de vengeance. Tout comme les centaines autres parents qui ont échoué. Il voit en lui-même l'espoir de la dernière chance. Un espoir qu'il espère être le bon. Avoir une nouvelle vie. Se venger de la méchanceté des gentils parce que pour lui, un gentil a forcément quelque chose à se reprocher.
- Harry, dit Mal.
- Non, la coupé-je en lui coupant la route.

Je m'avance lentement d'Harry, lui montrant qu'il n'a pas à avoir peur, lui montrant que je ne lui veux aucun mal.
- Souviens-toi, chuchoté-je, quand j'étais sur l'île, plusieurs fois, tu m'as menacé mais je ne me suis jamais enfuie. Sauf une fois peut-être et quand tu es arrivé ici, tu continuais de me menacer. J'avais peur de ce que tu pouvais me faire mais je ne t'ai jamais dénoncé. Pas une seule fois j'ai été voir quelqu'un pour m'aider, pour te renvoyer. Parce que je savais qu'au fond de toi, tu étais quelqu'un de bien. Je savais qu'au fond de toi, tu n'allais rien me faire mais aussi parce que je voulais te laisser une chance. Tu avais l'opportunité d'être ici, parmi nous, d'être dans un royaume où la paix règne, où tu es en sécurité, où tu ne risques rien. Je voulais te prouver que tu n'avais rien à craindre ici, que tu pouvais être bien.
- Je ne suis pas bien ici. L'île, c'est chez moi, me répond Harry.
- Et nous ?
- J'ai fait semblant et tu le sais. Je voulais simplement cette baguette et tu m'as aidé à l'avoir.
- Harry ne fais pas ça. Tu le regretteras. Tu sais que si tu ouvres cette barrière, le mal pourrait régner. Harry écoute ton coeur. Qu'est-ce qu'il te dit ?

Harry ne dit plus un mot. Il réfléchit. Il pense. Il se dit qu'ici, ce n'est peut-être pas plus mal. Il a passé de bons moments avec certaines personnes dont une en particulier. Le visage de son père apparaît dans ses pensées. Comme un souvenir, comme une photo. Sa voix résonne dans sa tête.
"Ouvre cette barrière mon fils! Montre-moi ta méchanceté. Montre-moi que tu es bien mon fils et pas un enfant d'un semblant de méchant. Rends-moi fier de Toi!"
C'est probablement ce qu'il disait. Ou quelque chose comme ça. Toutes les pensées concernant son père lui vient en tête. Jamais il ne lui a dit qu'il était fier de lui, même si Harry ne cessait de lui prouver de quoi il était capable. Jamais il ne l'a félicité des nombreuses fois où il a triomphé face à d'autres méchants, face à toutes les fois où il a torturé. Jamais rien. Tout se bouscule dans sa tête. Il recule et lève son bras bien droit ave la baguette dans la main, regardant le ciel.
- Barrière ouvre-toi, ressens ma joie! S'exclame Harry.

Du rêve à la réalité. (EN COURS DE RÉ-ÉCRITURE)Where stories live. Discover now