Chapitre 1

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Un bruit dérangeant me fait sursauter, me réveillant d'un sommeil profond. Je mets une bonne minute à comprendre que ce son provient de mon réveil. Les cheveux en pagaille, je l'éteins, reposant ma tête sur l'oreiller moelleux. Je suis une jeune fille qui apprend l'école pour découvrir de nouvelles choses mais qui déteste se réveiller avec une alarme. J'aimerais pouvoir dormir et me réveiller naturellement mais c'est hélas impossible. Grognant, je finis par me lever, me disant qu'il ne fallait pas traîner pour ne pas être en retard, n'aimant pas ça. Certains élèves arrivent tous les jours en retard et c'est un peu devenu une qualité plutôt qu'un défaut à force. C'est une habitude pour eux, c'est leur manière d'être et nous les avons accepté comme ils sont. D'autant plus qu'ils ne sont pas perturbant, qu'ils ne font pas d'énormes bêtises, voir pas du tout.

Sortant de la douche, habillée de ma robe verte foncé préférée, je m'observe dans le grand miroir afin de brosser mes cheveux châtains pour qu'ils se placent correctement, ne voulant pas les laisser en pagaille. J'enfile rapidement mes converses noires et attrape mon sac à dos, partant de ma chambre afin de rejoindre mon père dans le jardin comme chaque matin.
- Bonjour ! m'exclamé-je en arrivant derrière lui.
- Peython, si tu voulais me faire peur, c'est raté, me répond-t-il.
- Quel dommage. Un jour, j'y arriverai.
- C'est beau de rêver. Comment vas-tu ? Me demande-t-il en me tendant un croissant.
- Ça va.


Je commence à manger mon croissant en baissant légèrement la tête. Je vais bien mais il y a certaines choses qui baissent mon moral, qui me rendent triste dans un sens. Des questions se posent dans ma tête chaque jour mais elles n'ont pas de réponses.
- Peython, qu'est-ce qu'il y a ? s'interroge mon père.
- Tu sais très bien ce qu'il se passe.


Je regarde mon père avec insistance. Il sait parfaitement de quel sujet je souhaite parler. J'évite de discuter de ça souvent, j'essaie d'espacer au mieux ce genre de conversation mais il est difficile pour moi de faire semblant. Je fais partie de sa vie sans réellement l'être en réalité. Il manque des éléments à ma vie auxquels il refuse de me parler. Ça m'empêcher d'avancer, ça m'empêche de le comprendre mais il n'a jamais accepté d'en discuter. Il soupire. Je sais que ça l'énerve. J'en ai bien consciente mais je ne peux pas faire semblant tous les jours.
- Arrête avec ça, finit-il par me répondre en me tournant le dos. Vas en cours maintenant.
- Pourquoi tu refuses de m'en parler ? Papa, c'est ta vie. J'ai envie de connaître ton histoire, ton passé, c'est normal ?
- Mais ma vie avant toi ne te regarde pas. Si tu veux connaître mon histoire, prends un livre.
- Mais tout le monde connaît l'histoire de Peter Pan et du capitaine crochet.
- Si tu connais mon histoire, pourquoi tu veux en savoir plus ?
- Et toi, pourquoi tu refuses de m'en parler si tout le monde connaît ton histoire ?
- Parce qu'il n'y a rien à ajouter.


Je soupire et prends mon sac à dos qui était par terre. Je regarde mon père qui observe droit devant lui, faisant comme si il ne me voyait pas. Il m'énerve lorsqu'il agit ainsi. Il ne me comprend pas, il n'essaie même pas de m'écouter. Je veux bien admettre qu'il aimerait peut-être oublié ce long passage de sa vie mais quand je vois mes camarades connaître l'histoire de leurs parents autrement que dans les livres, ça me rend légèrement triste.
- Tu peux quand même comprendre que j'aimerais t'entendre parler de ta vie, lui dis-je en portant mon sac à dos. C'est différent entre lire ton histoire et entendre tes propres mots, savoir comment tu as vécu cette vie que je n'ai jamais connu et que je ne connaîtrais jamais.


Je laisse le silence s'installer pendant quelques secondes et finis par partir sans rien dire. Habituellement, mon père me souhaite une bonne journée mais lorsque je commence à lui parler de sa vie d'autrefois, notre relation change. C'est dommage parce que nous sommes tellement complices en temps normal. Il me dit sans cesse que sa vie fait désormais partie du passé, qu'il n'a pas été aussi passionnante que je ne l'imagine. Il ne se rend pas compte que sa vie est importante pour moi, que son histoire m'intéresse. J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose, qu'un vide se crée de jour en jour à force de ne pas avoir de réponses à mes questions. J'essaie de me résonner, de me dire que ce n'est rien, que je peux avancer sans connaître tout, que ça ne me concerne pas, que c'est l'histoire de mon père et non la mienne mais je n'y arrive pas. Mes questions reviennent toujours.
Une main se pose soudainement sur mon épaule droite, me faisant sursauter, me sortant de mes pensées.
- Peython, ça va ? Me demande Evie. Ça fait plusieurs fois que je t'appelle sans réponse.

Du rêve à la réalité. (EN COURS DE RÉ-ÉCRITURE)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu