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Chapitre 5

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Après avoir fermé la porte à clé, je me dirige vers ma chambre, je dépose mon sac au sol puis m'écroule sur mon lit en repensant à ma journée. Il est plus de vingt heures quand ma mère rentre enfin du boulot, elle travaille comme infirmière dans un hôpital pas très loin de chez nous. Elle frappe à ma porte puis entre.

— Alors, comment s'est passée ta journée ?

— Bien. ¿Y tú?

— J'ai fait la rencontre d'autres infirmières, elles sont muy bonitos.

Ma mère, c'est un peu comme ma meilleure et seule amie que j'ai depuis ma naissance. Je suis fille unique et j'ai toujours fait l'école à la maison, se faire des amis n'est pas évident pour moi. Mais heureusement, je l'ai et je me sens moins seule. On discute encore un peu de son travail et je finis par lui raconter ma journée.

— Tu vois, je savais que tu allais te faire une amie.

— Mamá, elle me fait juste visiter l'école et puis si ça se trouve, demain elle ne saura même plus qui je suis. De toute façon, c'est mieux qu'on ne devienne pas amies.

— Je suis sûre que tu auras plein d'amis, et peut-être un qui le sera d'autant plus.

— ¡No puede ser!

— Tu sais, ton père voulait que tu fasses l'école à la maison dès ta naissance, et maintenant que tu as la chance de pouvoir aller dans un lycée, tu...

Elle s'interrompt pour essuyer ma joue humide. Je n'avais même pas remarqué que je pleurais.

— Ce qui s'est passé l'année dernière ne doit pas t'affecter, tu es bien plus forte que ça, ajoute-t-elle.

Elle me prend dans ses bras, tandis que mes larmes continuent de couler. Elle me tapote le dos et me dit que tout ira bien maintenant.

— J'ai faim, disé-je en rigolant.

— Pizza ? me propose-t-elle.

— Pizza, répété-je en confirmant.

Ma mère sort de ma chambre et appelle la pizzeria. Soudain, l'écran de mon téléphone s'allume, je remarque un message provenant d'un numéro inconnu. Qui ça peut être ?

Numéro inconnu : Sors avec moi.

Euh... Est-ce que c'est un canular ?

Moi : Qui êtes-vous ?

Numéro inconnu : Celui qui partagera ta vie pendant les dix mois à venir.

Les dix mois à venir ? Alejandro ?

Moi : Alejandro ?

Numéro inconnu : Je préfère Alex, mais bingo, comment as-tu deviné ?

Moi : Et moi je préfèrerais que tu m'oublies, mais on n'a pas tout ce qu'on veut dans la vie. M. Jenkins et « les dix mois à venir ».

Numéro inconnu : Tu n'as pas répondu à ma question.

Moi : Comment tu as eu mon numéro ?

Numéro inconnu : Réponds d'abord à la question.

Je mets un peu de temps avant de répondre.

Moi : Non, maintenant réponds à ma question.

Numéro inconnu : Pourquoi ?

Moi : Réponds d'abord à la mienne.

Numéro inconnu : Dans le bureau de l'administration, sors avec moi juste un soir ?

Moi : On ne se connaît même pas.

Numéro inconnu : Le but d'un rendez-vous est d'apprendre à connaître l'autre.

Moi : Qui a parlé de rendez-vous ?

Numéro inconnu : Moi, donc tu acceptes ?

Soudain, j'entends ma mère crier d'en bas, les pizzas sont arrivées. J'enregistre son prénom dans mes contacts et envoie un dernier message.

Moi : À demain Martínez.

Je descends les escaliers en essayant tant bien que mal de dissimuler le sourire qui est venu se loger sur mes lèvres, après qu'Alejandro m'ait invitée à sortir avec lui. Je me dirige vers la cuisine, deux cartons de pizza sont posés sur le plan de travail.

— C'est l'effet des pizzas qui te fait ça.

— De quoi parles-tu ?

— Ce sourire sur ton visage.

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, disé-je en jouant l'innocente.

— Donc, ce ne serait pas pour ce garçon dont tu m'as parlé tout à l'heure ?

— Je croyais qu'on devait manger ? demandé-je en espérant changer de sujet.

— Très bien joué, jeune fille. Mais cette discussion n'est pas finie.

Après avoir fini de manger, je m'avance vers le salon et m'assois sur le canapé, je prends mon téléphone dans ma poche arrière et regarde le fond d'écran. C'est mon père et moi quand j'avais dix ans. Derrière nous, on peut y voir notre ancienne maison. J'espère qu'il va bien.

Je jette un coup d'œil à mère toujours dans la cuisine. Elle avait des amis dans mon ancienne ville et par ma faute, on a déménagé. Sans m'en rendre compte, je commence à sangloter. Ma mère m'entend et se précipite vers moi.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-elle arrivant dans le salon.

— Par ma faute, on se retrouve à des kilomètres de notre famille. Si seulement je n'étais pas la fille de...

— Querida, dit-elle en m'interrompant, je t'interdis de dire ça, rien n'est de ta faute.

— Et papá qui n'a toujours pas appelé, tal vez esté muerto, disé-je en posant ma tête sur son épaule.

— Volverá, como siempre lo hace.

— Como siempre.

Chut, SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant