Chapitre 67.

Depuis le début
                                    

Je restai de longue minute ainsi, immobile, à sentir et entendre l'eau couler. J'avais l'impression que l'eau me débarrassait pour un instant de toutes les charges qui pesaient sur moi.

Au bout d'une heure et demi, je sortis de la douche et couvrit mon corps d'un peignoir en soi. Je me laissai tomber par la suite sur mon lit et fixai le plafond un léger sourire aux coins des lèvres, en me ressassant les événements de la journée.

Le baiser avec James, le petit déjeuner avec Patri, la séance d'essayage avec James, le déjeuner avec Jack et pour finir en beauté, la scène de jalousie de James...

James était jaloux... Il ne me l'avouera peut-être jamais, mais son comportement en disait long sur ses sentiments...

Je ne serai sûrement pas la seule à tomber..., me rendis-je compte avant de sombrer dans un sommeil apaisant.

*

Le lendemain matin, je me réveillai de bonne humeur. Je pris une longue douche chaude et eus une subite envie de me faire plus belle que d'habitude, ce jour-ci. Je voulais me sentir plus belle, être plus belle...

Pour qui ? Me questionna ma conscience. Pour James, hasarda mon cœur. Non, pour moi-même. Me répondis-je intérieurement en étirant un rictus.

J'entendis ma conscience, rire aux grands éclats dans mon esprit. Tu veux juste rendre James jaloux en attirant le regard des autres hommes, car ça te plaît de le rendre ainsi, fou de jalousie...Affirma ma conscience en révélant un aspect auquel je n'avais pensé mais que je souhaitais inconsciemment.

Je compris mieux à l'instant le dicton qui affirmait que l'on ne pouvait mentir à soi-même...

J'entrai dans ma garde de robe et m'y éternisai avant de retrouver la petite robe d'été en dentelle blanche, que j'avais acheté avec Béa et que je m'étais promise de ne jamais porter. Je l'enfilai puis accompagnai ma tenue, des escarpins Louboutin, nuancé de couleur noire et chair que m'avait offert ma mère et d'un petit sac à main des même nuances.

Je relevai par la suite mes cheveux en un immense chignon avant de parfaire mon style avec un maquillage beaucoup plus prononcé sur mes lèvres et mes yeux.

Je me jetai un regard à travers la glace, tandis qu'un sourire satisfait se dessinait sur mon visage. Je quittai ma maison et décidai de prendre ce matin, mon petit déjeuner sur la terrasse d'une cafétaria française. J'avais une petite envie de baguettes et de croissants...

Assise à ma table, à déguster mon petit déjeuner avec appétit, une voix familière me fit lever le regard.

- Reyma ! Oh, mais quelle belle coïncidence !

- John ! Fis-je surprise en posant le regard sur lui.

- C'est ici que je prends mon petit déjeuner, chaque matin. M'informa-t-il. Puis-je m'asseoir à ta table ?

- Bien sûr, avec plaisir. Lui répondis-je.

Il me sourit et sans avoir passer de commande, il fut servi. Devant, mon froncement de sourcil, exprimant mon étonnement, il insista :

- C'est ici que je déjeune chaque matin... et c'est aussi à cette table que je m'assois chaque matin. Ajouta-t-il avec un clin d'œil à mon égard.

Je lui souris et nous déjeunâmes bercés par le son de mes rires, nourrit par ses histoires drôles et atypiques.

Nous terminâmes quelques minutes plus tard, nos déjeunés et empruntions chacun nos voitures pour nous rendre au bureau. Nous arrivâmes au même moment à l'entreprise. Nous garâmes côtes à côtes au sous-sol, puis nous empruntions ensemble l'ascenseur pour monter à nos étages respectifs.

Seuls dans l'ascenseur, nous étions adossés l'un et l'autre sur des parois diamétralement opposées. Nous ne faisions que nous fixer du regard sans parler, à s'étirer des sourires complices.

J'avais rapidement pris mes aises avec John... J'aimais sa compagnie et je me sentais bien à ses côtés, il était sympa et facile à vivre.

Alors que nous continuions à jouer du regard et à se sourire mutuellement, l'ascenseur s'arrêta au niveau zéro et les parois s'ouvrirent sur un visage des plus froids. D'un regard glacial, James nous foudroya un instant avant d'entrer dans l'habitacle de la machine.

Un silence s'imposa de par sa seule présence, tandis que l'ascenseur s'éleva encore plus haut dans le gratte-ciel.

John ne cessa de me fixer tout le long de la montée et quand l'ascenseur indiqua son terminus et que les parois s'écartèrent, il vint me baiser la joue avant de sortir de l'ascenseur. Et avant que les parois ne se renferment, il me fit un clin d'œil puis me dit :

- Tu es d'une beauté renversante ce matin et ça été un honneur pour moi de partager le petit-déjeuner avec toi. L'on dit demain à la même heure ? même table ? Fit-il en me faisant un clin d'œil

Et une fois de plus, avant que je ne puisse lui répondre, James appuya un bouton et les portières se refermèrent immédiatement sur nous.

Alors que je pensais que James rétorquerait quelques choses, je me trompai lourdement. Il garda le silence jusqu'à ce que chacun de nous regagne son bureau respectif.

Et c'est là que je compris, que le silence faisait encore plus mal que les mots...

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