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Je sens que mon copain resserre sa prise sur mes hanches, mais au lieu de me coller à lui, il me repousse légèrement. 

- Attends Bill ! On a tout notre temps pour ça, je ne...

- Mais j'en ai envie, le coupé-je avant de repartir à l'assaut de ses lèvres. 

Georg est tendu et se retient. J'ai sûrement trop mis de barrières et maintenant que je baisse ma garde, c'est lui qui se bloque. Je trouve ça mignon, ça veut dire qu'il ne souhaite pas abuser d'un moment de faiblesse de ma part mais, ça n'en est pas un. J'ai vraiment envie de partager cet instant avec lui et bizarrement sa retenue ne fait qu'attiser mes ardeurs déjà bien évidentes.

J'abandonne la bouche de mon amant pour venir couvrir sa mâchoire de baisers humides et remonte sur son lobe d'oreille que je me mets à mordiller gentiment. Georg se tend un peu plus sous moi et retient péniblement une plainte. 

- J'en ai vraiment envie, Georg, lui susurré-je au creux de l'oreille

- Bill...

Comme si mes mots avaient provoqué une libération chez lui, Georg se laisse finalement aller et réagit enfin à ma plus grande satisfaction. Il m'agrippe soudainement par les cheveux et ramène mon visage face au sien avant de m'embrasser passionnément. De sa main libre, il attrape fermement ma cuisse et y exerce une pression qui fait grossir la boule dans le bas de mon ventre. En réponse, je viens planter mes ongles dans sa nuque, gémissant contre ses lèvres.

J'ai envie de lui montrer qu'il ne cesse de prendre de l'importance dans ma vie, que de jour en jour, il entre un peu plus dans mon cœur et y établit une place qui lui est propre. Je veux qu'il réalise par cet acte symbolique que je suis prêt à me donner entièrement à lui. 

Certes, l'attirance physique et notre proximité me font perdre la tête, l'effet est tel que je désire plus que tout unir nos corps. Mais c'est aussi une volonté d'engagement de ma part, une promesse tacite que mon être entier, mon coeur et mon âme finiront par être sien. Alors, timidement, je frotte mon bassin contre celui de mon amant, le laissant percevoir la bosse qui se forme déjà dans mon pantalon. Lui non plus n'est pas dans un meilleur état que moi et rapidement, toutes ces couches de vêtements me semblent étouffantes, oppressantes et surtout superflues. Ils représentent la dernière muraille nous séparant dans l'accomplissement de notre couple.

Mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit pour y remédier, Georg m'encercle de ses bras puissants entre lesquels j'ai l'impression de devenir minuscule. 

Le brun me renverse sur le canapé et me surplombe désormais, ses pupilles complètement dilatées me fixent intensément. Pourtant, il ne fait plus rien et moi non plus.

Nous restons ainsi quelques secondes à nous regarder longuement, sans rien dire. Je ne sais pas pour lui, mais il me semble que je suis en train de graver cette image à jamais dans mon coeur, celle de son visage dont émane une douceur infinie et sur lequel je décèle un grain d'impatience, une poignée de ravissement, une vague de tendresse et un océan de générosité.

Machinalement, je fais glisser mes doigts sur son torse encore couvert d'un tee-shirt qui le moule parfaitement et faisant ressortir merveilleusement la couleur de ses iris.

Je me sens bien dans ce genre de moment. Ce sont d'ailleurs ceux que je préfère, ces moments de silence où il me regarde de cette façon. Ses yeux parlent pour lui et me transmettent toute l'affection du monde, je me sens particulièrement beau ainsi.

Ne résistant plus, je tire sur son tee-shirt et le ramène contre moi pour retrouver sa chaleur naturelle. Tendrement, il pose quelques baisers sur mon front, sur ma tempe puis sur ma joue et continue à descendre ainsi jusque dans mon cou qu'il prend le temps de suçoter. J'enroule mes bras à l'arrière de son crâne et le serre un peu plus contre moi alors qu'il poursuit ses petites attentions sur ma peau fiévreuse. Je me cambre involontairement lorsqu'il atteint une zone plus sensible que les autres. Sa main droite file le long de mon flanc avant d'atterrir sous ma chemise et terminer sa course sur ma hanche qu'il caresse de son pouce. Mon corps se couvre alors de chair de poule mais c'est loin d'être désagréable.

BetterWhere stories live. Discover now