Coeurs en boite

chapitre 7, scène 21

Scène 21

La discussion avec son avocate fut pénible. C'était le début de son procès et il n'avait pas envie d'y être. Revivre et redire encore une fois tout ce qui s'était passé. Bastien était passé devant lui, un sourire ironique au coin des lèvres. Il était évident qu'il ne le craignait pas, et qu'il craque avant la fin du procès. Peut-être n'en aurait-il pas la force après tout ?

Thomas hésita. Son avocate l'attendait près de la porte du tribunal. Ses jambes semblaient ne plus vouloir le porter.

— N'ayez pas peur, Monsieur Massary. C'est lui le coupable et vous la victime. Je serai là pour vous encourager.

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Debout face à la cour, Thomas n'en menait pas large et réexpliquer une nouvelle fois, commençait à devenir laborieux. La fatigue nerveuse, et physique le rongeait. Pourtant, dans le fond de son cœur, une étincelle était venue lui apporter de l'espoir. Il savait que Maxime se trouvait quelque part dans la salle, à le regarder. Il écoutait certainement ce qu'il disait. Mais il n'avait plus peur de son jugement ou de son regard. Pas après avoir vu son expression alors qu'il l'encourageait à aller au bout de sa démarche.

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Assommé, Thomas ne savait plus où il se trouvait. Cette audience une nouvelle fois avait été éprouvante ! D'autant qu'il lui avait fallu entendre la version de Bastien. Des témoins vinrent l'aider à soutenir sa version. Une machination ! Un complot pour lui soutirer de l'argent. Il se sentait foutu ! Pour un peu, il allait croire cette version là plutôt que la sienne. Il voulait mourir.

C'était bientôt fini son cauchemar ! Tout à coup, la voix de son avocate raisonna dans la pièce.

— J'aimerais faire venir un nouveau témoin à la barre !

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Assis droit comme un I, le regard déterminé, Maxime attendait les questions de la partie adversaire. Thomas qui le dévisageait incrédule n'en revenait pas de son témoignage.

— Nous savons tous que les logiciels photographiques réussissent de magnifiques montages et comme tous les jeunes, vous devez être doué en informatique ! Votre école est bien une école de graphisme, n'est-ce pas ?

Maxime s'y attendait. Sabine l'avait prévenu d'ailleurs. Loin de perdre son sang froid, Maxime répondit.

— Oui, je suis actuellement des cours dans une école spécialisée illustration et en animation 3D pour être plus précis.

— Donc, pour vous ce genre de photo-manipulations n'est qu'un jeu d'enfant ?

— Au moment où ces photographies ont été prises, j'étais encore au lycée. Et puis...

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Thomas clignait des yeux. Maxime dégageait une telle assurance ! Une telle prestance. Les lunettes qu'il avait posées sur son nez lui donnaient un air plus mature, plus intellectuel. Quand avait-il grandi autant ?

— Je n'ai pas retouché les images ! Un expert pourra vous le dire ! Ne passez pas sous silence la vidéo surveillance auquel je n'ai pas avoir accès ! Les images sont formelles ! Monsieur Jorna harcelait Monsieur Massary ! Comme Monsieur Jorna a essayé de m'écraser et m'a poursuivi en ville !

— Est-ce que vous défendez avec autant de vigueur Monsieur Massary parce qu'il est votre amant ?

Là, Thomas eut son cœur qui s'arrêta. Il eut peur pour Maxime, mais un sourire se dessinait sur ses lèvres.