Chapitre 10, scène 30

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Deux ans plus tard.

Maxime protesta tandis que Thomas le prenait dans ses bras pour l'embrasser devant tout le monde encore une fois. Les rires dans la salle résonnaient devant tant d'empressement du marié. La cérémonie de mariage battait son plein, et tous leurs amis festoyaient joyeusement. Josselin discutait tranquillement avec Adrien qui lorgnait sur la poitrine rebondit de Sophie qui était de vingt ans plus jeunes.

— Tu vas voir que c'est ton père qui va agrandir la famille ! rit Maxime.

— Arrête ! T'imagines ? J'aurais vingt-neuf ans d'écart avec mon frère ou ma sœur...

— Tu dis ça, mais mon père aussi a des projets d'avenir avec sa nouvelle fiancée, sourit avec espièglerie Maxime.

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La salle de sport résonnait de coups donner avec régularité. Maxime tapait et tapait encore sur le sac, il avait besoin d'évacuer son stress. Il vivait une vie tranquille, et Thomas s'était totalement remis de ses mésaventures. À tel point, que tous se demandaient s'il avait vraiment vécu un traumatisme !

En fait, personne ne réalisait... mis à part Maxime ! Les regards intenses, les sourires narquois, cette expression sûre de lui, cette façon de s'habiller si... inhabituelle. Cette façon de vouloir plus et de faire des caprices à répétitions. Thomas n'était plus Thomas celui qu'il avait appris à aimer au fil du temps, et Maxime n'était plus si sûr de lui. Pas sur ses sentiments, parce quoi qu'il arrive, il l'aimerait toujours, mais... 

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— Je peux savoir où tu étais ?

Maxime accrocha sa veste au portemanteau, et posa son sac dans la salle de bain toute proche. Il ferait une lessive plus tard.

— À la salle de boxe, comme tous les mardi, Thomas.

Son mari ne lui répondit pas. Maxime se retourna et il le trouva appuyé contre le chambranle, une expression doucereuse sur les traits.

— Vraiment ?

— Où veux-tu que je sois ? Veux-tu sentir mes vêtements pour t'assurer que j'ai assez transpiré ?

Son expression se troubla, et il parut tout à coup confus.

— Excuse-moi Maxime... C'est cet appel, tout à l'heure.

— Un appel ?

— Un certain Paul...

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Dire que le sol s'ouvrait sous ses pieds était peu dire, pourtant, il fit comme si de rien n'était. Il se pencha en avant et donna un baiser tendre à Thomas. Son corps contre le sien, lui faisait toujours autant d'effet. Ses mains glissèrent sur sa taille et il apprécia le corps ferme contre lui.

— Qui est-ce ? demanda soudain Thomas contre sa bouche.

— Un ancien ami à moi au collège. Tu ne le connais pas ! Il n'a pas réussi à rentrer dans le même lycée que moi. Ses parents ont divorcé et sa mère n'habitait plus le secteur du lycée.

— Il m'a dit de te dire : « J'ai besoin de toi ! » sans m'en dire plus. Il m'a dit que tu saurais le retrouver. Je t'avoue que cela m'a troublé et je me...

— Faisais des idées ! coupa Maxime avec un sourire. Tu n'as pas à t'inquiéter et si tu veux, tu peux écouter la conversation.

Thomas observa le jeune homme et trouva qu'il allait trop loin avec lui dernièrement. Il secoua la tête et répondit.

— Je te fais confiance.

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Confiance oui, mais en Maxime ! Pas dans d'anciennes connaissances. Thomas écouta la conversation derrière la porte. Le ton de Maxime lui sembla trop rauque. Il était visible qu'il avait peur.

— Écoute Paul ! Tu sais combien de temps ça met de faire de faux papiers ?

Le silence qui suivit permit à Thomas de se répéter les paroles d'Maxime.

— Ce n'est pas la peine de me faire chanter ! Je le ferai, mais je te demande un peu de temps ! Tu me prends au dépourvu, là.

À nouveau un temps de silence. Thomas se redressa, son expression sombre ne laissait présager rien de bon. Visiblement, Maxime avait de gros problèmes et ça, il ne pouvait pas le tolérer.

— Je sais ce que je te dois ! Ce n'est pas la peine de me le répéter ! Et ne donne pas son nom au téléphone. Je t'ai demandé d'être discret !

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Enlacé dans le canapé, Thomas ne cessait d'embrasser Maxime. Il ne savait pas pourquoi, lui qui n'était pas spécialement tactile à la base, ne pouvait s'empêcher de tripoter son mari qui ne s'en plaignait pas beaucoup du reste. Leurs t-shirts trainaient à terre. Maxime gémit alors que Thomas frottait son bassin contre le sien. Ses bras qui s'appuyaient contre les coussins entouraient son visage. Ils étaient si proches.

Ils continuèrent de s'embrasser tandis que leurs pantalons tombaient au sol en petit tas. Thomas remarqua que Maxime avait besoin de plus. Il se prit son temps avec sa bouche et sa langue. Ses hanches bougeaient toutes seules. Leurs regards se rencontrèrent.

— Approche Thomas, dit-il d'une voix rauque.

Ce dernier se glissa contre lui, et ils frottèrent leurs bassins ensemble. En plus de deux dans de relation, ils ne s'étaient jamais pénétrés. 

Coeurs en boiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant