Chapitre 3

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J'arrive chez moi tard. Je suis descendue au beau milieu du trajet parce-que les moqueries des autres étaient insupportables. J'ai donc dû marcher jusque chez moi .

Lorsque j'ouvre la porte, j'entends un bruit de verre qui s'entrechoquent. Des bouteilles avaient été placées devant la porte. Super! Ma mère a encore bu. J'entre sans faire de bruit pour éviter de la réveiller. J'entends des ronflements. C'est ma mère qui dort sur le sofa. Dans son état, il est absolument impossible de la réveiller. Croyez-moi, j'ai déjà essayé...quand j'avais 12 ans. J'avais sortit des casseroles et je les avaient frappées l'une contre l'autre près de son visage. Elle avait à peine réagi.

Je monte l'escalier à toute vitesse. J'entre dans la salle de bain. Je prends une douche. L'eau a provoqué l'ouverture de certaines blessures et l'eau a mes pieds ne tarde pas a prendre une teinte rougeâtre. Je me dépêche de me laver puis je sors. J'entre dans ma chambre et je me laisse tomber sur mon lit. Le contact de mon corps endolori avec mon matelas me fait du bien. Le sommeil ne me vient pas. Je suis sans doute trop agitée avec ma mère alcolo et les agressions répétées que je subis. C'est comme ça depuis le début de l'année. La première journée de mon secondaire 4, Sarah a vu en moi une victime potentielle et depuis ce jour, elle et ses amis me persécutent a chaque jour. Ça dure depuis maintenant 4 mois.

J'ai bien essayer d'en parler mais le père de Sarah est l'homme le plus riche de la ville. Il est milliardaire. Puisque nous sommes dans un petit village reculé ( coin perdu selon moi ), c'est lui qui subventionne l'établissements scolaires primaire et secondaire. Si sa fille se fait virer du lycée, son père cessera tout don d'argent envers le lycée St-Clarkson High et l'établissement fera faillite. Ça m'enrage de voir que le monde et corrompu a l'argent! J'ai pensé a déménager mais ma mère se fout complètement de se qui peut m'arriver. Elle est tout le temps saoule morte et les seules fois qu'on se parle, on s'engeule. Des larmes se mettent à couler sur mes joues. Je pleure maintenant abondemment. Mes paupières se ferment et je m'endors presque paisiblement.

***

Le matin arrive trop vite a mon goût. Je me lève péniblement avant de me diriger vers ma grande armoire. Je croise alors mon reflet dans mon miroir grandeur nature. J'ai des bleus partout sur les bras. Certains sont violacés tendis que d'autres sont d'un bleu presque noir. J'ai des ecchymoses dans le dos et sur les jambes. Du sang séché entoure mon nez et ma bouche. Je décide donc d'enfiler un t-shirt avec une veste pour masquer mes blessures. Un jean long me paraît convenable. Je me presse de retirer le sang séché de mon visage dans la salle de bains. Je regarde l'heure. 7:15. Je n'ai pas le temps de déjeuner. Je m'empare d'une pomme et je prends de l'argent dans le sac a main de ma mère pour pouvoir m'acheter à manger pour le dîner. Je prends mon sac qui est exactement au même endroit.

Je sors dehors. Il fait froid. Je frissonne sous mon manteau. Je vois au loin un groupe d'étudiants. Ils attendent le bus. Je devrais les rejoindre car c'est aussi le mien. Mais j'ai peur. Je sais que je devrais les ignorer mais j'en suis incapable. J'ai beau me dire que ce n'est pas vrai, ça m'affecte énormément. Et ils le remarquent et ils en profitent.

Je finis par me décider a rejoindre l'arrêt de bus. À mon arrivée, les plus jeunes me saluent mais ceux de mon âge me regarde avec mépris et se chuchotent des infos. Super! Encore des conversations sur moi! Le bus arrive bruyamment. Je monte dedans et m'assois au troisième rang. Je me colle sur la paroi métallique du bus et je sors mon livre. Je sens le bus arrêter plusieurs fois. Je remarque a peine qu'une personne prends place à côté de moi. Je sursaute lorsqu'elle s'adresse a moi. Mon livre tombe. La fille se penche pour le ramasser et me le tend gentiment. Je suis étonnée par cette gentillesse soudaine.

- Tu le veux ton livre ou pas, me dit la fille

- Euh... oui oui!

Je m'empare de mon livre, sceptique. Je redoute un coup fourré. Mais la fille fait juste me sourire. Devant mon air consterné, la fille éclate de rire. Je ne comprends rien.

Le prince des ténèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant