- Alors ? nous pressa ma mère. Nous devons prendre la navette dans une demi-heure et elle doit encore être coiffée et maquillée.

- On a bientôt fini.

La tenue restait assez basique, de mon point de vue, je ne portais qu'une longue robe blanche fendue avec une ceinture en métal, le tout agrémenté de quelques bijoux. Après cela, l'habilleuse posa une cape courte sur mes épaules, toute aussi blanche que le reste de ma tenue, et Dakhota apporta une paire de cuissardes blanche également et malheureusement pour moi à talon. Il allait être difficile de courir jusqu'aux voitures avec ces chaussures. Après cela, un maquilleur et une coiffeuse vinrent dans la chambre. Là encore, ce n'était plus comme avant Novus. On m'appliqua sur les joues, le menton, le bout du nez et le front une poudre d'un bleu extrêmement clair, presque blanc, et brillant. Mes yeux furent encadrés par un trait de liner blanc et ma bouche conserva une teinte naturelle. La coiffeuse s'appliqua simplement à démêler mes cheveux, ils conservèrent leur ondulation. Une fois prête, je me replaçai devant le miroir. Tout ce blanc soulignait mon bronzage dû aux nombreuses heures passées à l'extérieur. Ce n'était pas moi. Ce n'était ni Kian, ni Hélène. Hélène était simple, innocente, peut-être un peu fade. Kian ne se laissait pas faire et ne se préoccupait pas de son apparence, le plus pratique était au mieux pour elle. Mais cette fille dans la glace... Elle m'avait l'air trop précieuse, trop malléable pour que je reste dans sa peau une journée de plus. Je lâchai un long soupire puis me tournai vers ma mère qui me contemplait avec fierté.

- Bon, on y va ?

- Tu es magnifique.

- Je sais. On y va ?

Elle serra la mâchoire puis me fit signe de la suivre. Deux gardes nous suivaient pour s'assurer que je ne me rebellais pas. Murd sortit à son tour, suivi par deux gardes. Il portait un élégant costume du même blanc aveuglant que Nora et moi. Bien entendu, ce n'était pas un simple costume, il avait subi une évolution caractéristique des vêtements Vincent Shepard.

- Très classe, le complimentai-je.

- Très chic.

Il marchait derrière mes propres gardes, suivi par les deux siens. Ainsi, nous traversâmes le vaisseau en cortège dans le plus grand silence. Si tout se passait bien, ça allait être la dernière fois que j'allais voir ces horribles couloirs. Alors que nous nous trouvions dans l'ascenseur, une alarme indiquant un problème de sécurité se mit à raisonner. Les Infiltrés volaient les bombes. Une fois au niveau un, on nous fit monter dans une navette où se trouvait déjà de nombreuses personnes, pour la plupart habillées de blanc. Je me retrouvai au dernier rang, juste sous le nez des gardes. Le décollage fut plutôt rapide, de même que le trajet. Je ne pus retenir un long soupir de soulagement une fois que nous eûmes quitter le vaisseau. Une voix dans ma tête me répétait que je n'aurai plus jamais à y mettre les pieds. Une fois au sol, on nous guida à travers la ville jusqu'à une gigantesque estrade. Là, on nous fit monter dessus sans plus de procession et asseoir sur des chaises à l'arrière de la scène. Il y avait cinq chaises, Murd et moi fûmes placés chacun à une extrémité. Ma mère prit place à mes côtés, pour mon plus grand malheur. Je me retournais régulièrement vers le vaisseau, prête à le voir chuter sur Wells Fargo. Le bâtiment se distinguait de très loin. Il y avait trois caméras, placées juste devant un pupitre sur le devant de la scène. Derrière les caméras se trouvait une longue rangée de gardes, et encore derrière une foule de civiles, qui pour la plupart nous dévisageaient. Non, la fondation ne faisait pas l'unanimité, même parmi les civiles qui étaient pourtant la famille des gardes et employés du vaisseau.

Il faisait froid. La neige recouvrait le sol et le toit des maisons. Ma simple cape ne suffisait pas à me protéger des températures hivernales. Je resserrai le vêtement autour de mes épaules en espérant qu'il me réchauffe un peu. Mon souffle se transformait en fumée. Tout ce blanc m'aveuglait. Par chance, il y avait peu de vent, mais de petits flocons ne tardèrent pas à tomber des épais nuages au-dessus de nos têtes.

Le 3eme PrénomWhere stories live. Discover now