1er mois

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-Mon dieu Marion elle est magnifique!

Alice regarda pour la centième fois la bague de fiançailles qu'Eric m'avait offerte. Elle avait des étoiles pleins les yeux et je me demandai qui de nous deux était la plus excitée par la situation. La futur mariée ou...

-Alice..J'aurai besoin de toi pour tout préparer. Commençai-je avant de marquer un temps d'arrêt. Voudrais-tu être ma demoiselle d'honneur?

-Hooo Marion bien sur que oui!

La jeune fille me sauta dessus avant d'attraper son filleul, avec lequel elle se mit à danser.

-Hey Gaetan, tatie Alice va accompagner ta maman faire le grand saut. Oui oui oui! Et toi, tu seras bien sage mon petit amour. Lui chanta-t-elle en le faisant tourner au-dessus d'elle.

J'éclatai de rire en voyant la tête interloquée de mon fils.

-Et j'ai une autre nouvelle. Je commence lundi comme vendeuse dans une boutique de fleurs. Ce n'est que pour deux mois, mais c'est déjà mieux que rien. Lui annonçai-je, fière de ma réussite.

-Je suis contente. Eric a vraiment une bonne influence sur toi.

J'ouvris la bouche pour riposter, mais la refermai rapidement. Effectivement, c'était un peu grâce à lui que j'avais trouvé du travail. Il m'avait tiré du lit dés l'aube durant plusieurs semaines afin que je fasse le tour de tout les endroits susceptible de me donner un salaire. Il avait toutefois évité la boite de strip-tease au bout de la rue. Je m'étais alors amusée à la charrier, en disant que j'allais tout faire pour y travailler. Finalement, la boutique de fleurs, dans laquelle j'étais allée pour éventuellement faire confectionner mon bouquet de mariée, avait accepté de me prendre en CDD.

Nous discutâmes encore un long moment puis je partis rendre visite à ma mère. Elle était tellement excitée par mon futur mariage qu'elle avait absolument tenu à me montrer les photos prises au sien, histoire de me donner de l'inspiration, et, je cite «Si la robe te plaît, je te la donne».

A mon arrivée, une voiture inconnue se trouvait devant la maison. Je ne savais pas que maman attendait de la visite. J'entrai et déposai mes affaires contre le porte manteaux.

- Maman, c'est nous. Annonçai-je, ne la voyant pas arriver.

-'amie 'amie!

Gaëtan commençait doucement à parler. S'il avait encore du mal avec les mots, il était toutefois un pro du quatre pattes et je dus lui courir après pour l'empêcher de monter les escaliers. J'entrai dans la cuisine et me figeai.

- Qu'est ce que tu fous là. Lancai-je sur la défensive avant de me tourner vers ma mère. Maman qu'est-ce qu'il fait là?

- C'est...c'est mon petit fils? Me demanda mon père dont le visage paraissait ému, qu'est ce que tu es grand bonhomme!

Je pris Gaétan dans mes bras en un geste protecteur. Mon père m'avait fait tellement de mal lors de ma grossesse, que je me méfiais désormais de lui. Je le considérais comme imprévisible. J'aurai préféré feindre l'indifférence, mais c'était plus fort que moi.

- Qu'est ce qu'il fait là? répétai-je en insistant sur chaque mot, sans le lâcher du regard.

- Je..Je m'en allais. Répondit mon géniteur, manifestement gêné.

C'était bien la première fois que je le voyais ainsi, mais la blessure était encore présente et je ne comptais pas tout oublier aussi vite.

- Non, c'est moi qui partais. Viens Gaëtan! Dis au revoir à mamie. Maman, on se voit dimanche. Tu...tu m'expliqueras tout... ça, montrant du doigt mon père je rajoutai, à ce moment là.

Je l'embrassai, laissai Gaëtan lui faire un gros câlin puis pris mes jambes à mon cou. Je montai dans ma voiture et essuyai d'un geste rageur les larmes qui inondaient mes yeux. Devais-je pardonner à mon père? Je ne savais même pas si j'en étais au moins capable. Et puis, il ne s'était pas excusé une seule fois. Je ne pouvais quand même pas prétendre que rien ne s'était passé. Ses mots tournaient encore dans ma tête, blessant mon cœur aussi fortement que le jour où il les avait prononcés.

J'arrivai à la maison en même temps qu'Eric et l'aidai à ranger les courses qu'il avait ramené tout en lui racontant cette brève rencontre avec mon géniteur.

-Je ne peux pas choisir à ta place. Mais, peut-être que tu devrais au moins écouter ce qu'il a à dire? Cela ne t'engage à rien après tout.

-Tu as raison mais...je ne sais pas si j'en serai capable. Et puis, quand il m'a vu, il a voulu prendre ses jambes à son cou. Je...Je ne sais même pas si il avait l'intention de s'excuser ou non.

Il m'embrassa tendrement, puis on s'occupa de notre fils qui en avait profité pour retourner la maison. La soirée passa à une allure folle, me changeant les idées. Je m'endormis alors sereine, oubliant momentanément ma contrariété du jour.

9 mois encore |Terminé|حيث تعيش القصص. اكتشف الآن