Texte 1

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 Fuis-moi, je te suis... de @Ari_Auteur


" Je marchai dans l'allée, le couteau à la main. La faible lumière de la lampe clignotait dans un son électronique, m'illuminait vaguement. Les crépitements étaient continus alors que les insectes de nuit grillaient contre eux. Les petits clapotis des gouttes d'eau ajoutaient une ambiance bien plus sinistre encore, comme s'il s'agissait un sablier comptant mes heures. Le sang tâchait les murs, séché comme frais, me témoignant les meurtres qui avaient eu lieux. L'odeur âcre de la mort remplissait mes poumons, se mêlant à la chaleur étouffante. L'odeur des égouts, de la mort, du renfermé flottait dans l'air, nous envahissant de toutes parts. Mes doigts serrant fermement le manche du couteau, j'essayais tant bien que mal de contrôler les grelottements de mon corps pour avancer. Je m'accrochai à mon arme comme s'il allait pouvoir me sauver.


Bien sûr qu'il me sauverait la vie! Il le fallait... Si je voulais lui échapper, je le devais! Le cœur battant à tout rompre, la respiration sifflante, la sueur froide roulant dans le creux de mon dos, je longeai ce long couloir obscur, me menant vers l'enfer. Je regardai à chaque seconde par-dessus mon épaule, vérifiant qu'il n'était pas proche. Alors que mes pas et mes gémissements que je voulais muets faisaient écho dans ce tunnel, un cri perçant et aiguë cingla le calme. Le hurlement me pinça le cœur et un frisson d'horreur remonta mon échine. Sans même le voir, je savais comment le couteau tranchait sauvagement la chair, éclaboussant tous les murs. Je voyais les images de lui, enfonçant encore et encore, l'arme dans le corps, créant ainsi une mélodie lugubre donnant la chair de poule. Il était pire qu'un tigre, éventrant sa victime, savourant prendre sa vie jusqu'à ce qu'on ne la reconnaisse plus. Le plaisir de tuer... Hum! Rien ne pouvait être aussi excitant. Le sang lui tâchant le visage, les mains, la peinture écaillée; il adorait cette couleur rougeâtre.


Je n'avais qu'à regarder son ombre. Dans sa main, un couteau de boucher qu'il tenait avec assurance et qu'il plantait crument dans le corps. C'était si vif, si direct, si sanglant. C'était un spectacle que je regardai avec une curiosité malsaine, le souffle coupé.


Quand je le vis se redresser, s'essuyant le visage avec ses mains probablement poisseux, je commençai à reculer, m'emmêlant dans mes pieds. Tremblante, perdue, je me voyais sombrer. Son soupire résonna dans le tunnel comme une promesse me concernant. Puis, son jouet toujours entre ses doigts, je le vis et entendis avancer. D'une démarche sûre, fière, il venait lentement vers moi. Il ne se pressait pas, remontant le couloir sachant qu'il finirait par me rattraper. De toute manière, il nous rattrapait toujours. Il faisait hurler sa lame tranchante en le frottant contre le mur de pierre. Ce n'était qu'un jeu, qu'une comédie, qu'un mauvais espoir. La fuite? Pourquoi s'évader? Mais ce n'était qu'un rêve, bordel! L'évasion n'existait pas à ses côtés. Nous étions le bétail et lui, le patient et sadique prédateur.


Comprenant alors qu'il approchait, qu'il était réellement proche, je me mis à courir, la jambe droite traînant en arrière, les larmes aux yeux. C'était mon tour, maintenant. Ce n'était qu'une question de temps...!"


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