Chapitre 24

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Point de vue Justin :

  Ca doit faire une semaine, une putain de semaine depuis que j'ai laissé tomber. Ce qu'il s'est passé avec les flics m'a fait ouvrir les yeux et je me suis dit que Clary serait mieux sans moi, loin du danger et de mon monde qui sont étroitement liés. Un coup. Elle mérite mieux. Deux coups. Pour cette raison je n'ai pas cherché à la joindre, ou a la voir, je l'ai totalement ignoré. Trois coups. Pourtant, un soir, j'ai décidé de lui rendre son collier avec lequel je me torturais l'esprit un peu en guise d'adieu, pour lui dire que je serais toujours là pour elle mais qu'il faut qu'elle aille de l'avant, qu'elle m'oublie. Ce même soir, quand j'ai garé ma voiture en face de sa maison Brandon sortait de chez elle. Quatre coups. Peut être que ça veut rien dire, peut être qu'on contraire il se passe quelque chose entre eux mais à l'heure qu'il est je m'en fou. Cinq coups. On ne s'est rien promis, elle sera mieux sans moi et je ne veux plus dépendre d'elle. Six coups. Je veux passer à autre chose, et je veux qu'elle fasse de même également, être à mes côtés n'a été qu'une source de problèmes pour elle, rien de plus. Ce que avons commencé était voué à l'échec. Sept coups. C'est ce que je ne cesse de me répéter, pourtant, depuis qu'elle est partie je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à elle. A chaque fois que je ferme les yeux ou que j'essaye de me concentrer je revois son visage. Huit coups. Je néglige totalement le business et Brad commence sérieusement à s'inquiéter. Neuf coups. Je fais de la merde. Dix coups.

« Je sais pas ce que t'as fait ce punching-ball  mais t'as l'air de bien t'acharner dessus »

Je relève les yeux en direction de l'entrée de la pièce et découvre Brad adossé à la porte, me toisant du regard.

« Laisse moi Brad » lâchais-je sans lui adresser un regard.

Onze coups. Mes mains commencent à devenir douloureuses.

«Justin arrête ça tu vas finir par te faire mal »

« Dégage »

Douze coups. Je peux sentir mon corps faiblir après chaque coup mouvement que je fais .

« Tu devrais sortir un peu t'aérer l'esprit, ça te ferait du bien plutôt que de te morfondre dans ton coin et d'essayer de te faire du mal. On a une réunion dans trente minutes et c'est pas négligeable, tu ramènes ton cul »

« J'y serais »

Il fait volte face et sort de la pièce. Treize coups. Il a raison, je dois réagir, c'est pas mon genre d'agir comme ça. Je suis le leader et il faut en aucun cas faiblir, en agissant comme ça j'ai brisé la règle numéro un. Quatorze coups. Il faut absolument que je me reprenne. Un dernier coup. Le punching-ball se retrouve à terre et moi à bout de souffle.

Je monte prendre une douche puis rejoins les gars un peu plus tard dans le salon. Je suis surpris de voir que dehors il fait déjà nuit j'ai totalement perdu la notion du temps, l'horloge annonce 22 heures. Pendant environ une heure nous parlons business, nous n'avons pas encore eu de représailles concernant la mort de mon père mais ça ne serait tarder. Nous devons rester vigilants. Malgré mon absence, je constate que le gang se porte plutôt bien grâce à mes gars qui ont pris le relais et qui ont su gérer les affaires comme je l'aurais fait moi. Heureusement qu'ils sont là . Nous réglons les derniers détails, puis certains décident de rentrer chez eux , d'autres de rester ici et de discuter. Pour ma part, j'ai besoin de me retrouver un peu seul alors je prends ma veste et sors dehors. Il doit être aux alentours de 23 heures et j'erre dans les rues de la ville. Tout est calme et les rues sont quasiment vides, seulement animées par les ombres que forment les lampadaires. Mes pas me guident inconsciemment vers le bord de la plage. Vers les bancs. Ça va paraître con mais j'ai comme l'impression d'être lié à cet endroit, quand je suis la bas l'atmosphère est différente et je sais pas; je me sens bien. Je m'assois sur le banc et fixe l'obscurité infinie de la mer en face de moi et je me dis que je suis vraiment con de me mettre dans un état comme ça pour une fille. Pas n'importe laquelle me susurre ma conscience, mais pour moi ça revient au même, c'est une erreur de ma part. Une grosse erreur et je le savais depuis le début. Mon regard descend vers mes mains gonflées et abîmées, je suis vraiment con. Je jette un regard au bout du banc où j'ai laissé le paquet pour la première fois. Quelle belle connerie j'ai faite. Je fronce les sourcils quand j'aperçois comme un bout de papier au pied du banc, retenu par un caillou. Est ce que j'hallucine ? Je m'abaisse et récupère le bout de papier abîmé qui semble avoir été là depuis un bon moment et lis le prénom « Justin » écrit en majuscule et d'une fine écriture. Je comprends rapidement que ce message vient d'elle. Elle la fait. Sans hésitation, j'ouvre la lettre :

BLOCK 25  /J.BOù les histoires vivent. Découvrez maintenant