— Ben entre, allez, dit Harry. Je vais pas te manger et tu ne vas pas subir je ne sais quel sortilège...
— Vraiment ?

Dudley tremblait légèrement et cela cassa son image de gros dur aux yeux de Harry. Il ressentit alors un sentiment de supériorité plutôt agréable, mais il se retint de lancer une pique.

— Tu veux quoi ? fit-il à la place.
— Je... T'es obligé de partir, Harry ?
— Tu voudrais que je reste après tout ce que vous m'avez fait subir ces seize dernières années ? fit Harry en fronçant les sourcils. Vous m'avez donné un toit et un semblant de famille, je vous en serrais toujours reconnaissant pour cela, mais pas pour le reste. Ma véritable famille c'est le monde magique et je compte bien y finir mes jours. J'ai tous mes amis là-bas et ma moitié, alors oui, je suis obligé de partir.
— Ta... moitié ?
— La personne qui va partager le reste de ma vie m'attend dans ce monde, dit le brun.
— C'est... un garçon ?

Harry eut un hoquet.

— Pardon ? fit-il. Qu'est-ce que... tu as dit ?
— Ta moitié... C'est un garçon ?
— Co-comment tu le sais ?
— Il suffit de te regarder, dit Dudley en s'approchant du lit. Tu passe ton temps dans la lune, tu es forcement amoureux...
— Oui, je le suis en effet, mais qu'est-ce qui te fais dire que c'est d'un garçon ?
— Tu as changé depuis que tu es rentré de ton collège... Alors c'est bien un garçon qui t'attends... là-bas..
— Ça a l'air de te peiner...
— Hé bien non, je suis content pour toi, mais ca veut dire que tu vas partir... On s'était habitués à ta présence et tu... tu es mon cousin quand même...

Harry pencha légèrement la tête sur le côté. Dudley se tenait près de la table de chevet, regardant le vieux réveil ayant appartenu à l'Oncle Vernon.

— Dud... Je... Je suis touché, mais même si mon existence dans cette famille s'était mieux déroulée, j'aurais quand même du partir un jour ou l'autre, dit alors Harry. Ce n'est pas mon monde, Dud... Je sui un sorcier, je dois vivre parmi eux...
— Je sais... Tu... Tu nous écriras ?
— Hé bien... Oui, si tu veux...
— Tu vas faire quoi là-bas ?
— Trouver du travail et m'installer avec mon ami... Et continuer mes cours surtout.
— Tu n'as pas finit d'apprendre ?
— Un sorcier apprend toute sa vie, Dud, dit Harry en s'adossant à la fenêtre. Mais je vais aller à l'Université, en novembre, pour avoir un bon travail.
— Ok...
— Je reviendrais peut-être bien dans les parages, dit alors le Gryffondor. Mais pas maintenant, quand je quitterai cette maison, je n'y reviendrais pas pendant plusieurs mois.
— Ok...

Harry pinça les lèvres. L'attitude de son cousin le déstabilisait fortement. À croire qu'il ne voulait pas qu'il parte...

Se donnant une claque mentale, Harry se redressa et alla enserrer son cousin dans ses bras. Celui-ci, après une hésitation d'une nanoseconde, s'accrocha au dos du t-shirt de son cousin et il resserra sa prise.

— Je suis touché, dit le brun en reculant une seconde plus tard. Je pensais que tu me détestais...
— Plus depuis que tu m'as sauvé la vie... dit Dudley. J'ai une dette envers toi maintenant...
— Arrête, dit Harry. Si toutes les personnes à qui j'ai sauvé la vie au cours de ma misérable existence avaient une dette envers moi, je ne m'en sortirais plus...
— Tu en as sauvé tant que ça ?

Le Gryffondor se contenta de hocher la tête puis il se détourna et s'approcha de la fenêtre. Un silence passa puis soudain il fit :

— Il s'appelle Drago...
— Hein ?
— Mon compagnon... Il s'appelle Drago et sa famille est très riche, encore plus que moi...
— Tu es riche toi ?
— Oui, j'ai beaucoup d'argent, mais il n'a pas cours ici et je préfère le garder pour plus tard... dit Harry en croisant les bras.
— De toute façon, même s'il avait cours ici, papa ne t'aurais jamais demandé le moindre centime, il a trop peur de vous...
— Il n'a pas de raisons, la plupart des sorciers sont gentils, tu sais, mais comme partout, il y en a qui sont méchants et qui font du mal par plaisir...
— De toutes façons, papa a peur de ce qu'il ne connaît pas, la magie, c'est nouveau, personne n'y croyait avant que maman nous dise que Tante Lily était une sorcière, et même encore maintenant, j'ai du mal à y croire.
— Je t'aurais bien montré quelques petites choses que l'on peut faire avec la magie, mais je n'ai pas le droit pour le moment. Quand j'aurais dix-sept ans, le Marqueur que j'ai sur moi et qui dénonce au Ministère toute utilisation de la Magie que je pourrais faire, aura disparut, je pourrais faire toute la Magie que je veux, sans risquer de me faire trainer devant le Juge.
— C'est bizarre quand même, fit alors Dudley avec un petit sourire, regardant la cage vide d'Hedwige, le balai posé contre le mur, les grimoires que le bureau, le chaudron rempli de bazar posé sous la fenêtre. Et moi qui croyais que la Magie ça n'existait pas...
— Tu as la preuve devant toi en chair et en os, dit Harry. Enfin surtout en os... fit-il ensuite en lissant son t-shirt sur son torse.

Dudley rougit alors brusquement puis soudain la voix désagréablement aigüe de sa mère retentit depuis le rez-de-chaussée. Dudley s'excusa alors et fit volte-face comme si Harry l'avait mordu. Il ne prit même pas la peine de refermer la porte de la chambre et Harry soupira en allant la pousser.

.

Beaucoup plus tard dans la soirée, il devait être passé onze heures du soir, Harry quitta sa chambre pour aller faire un tour dans le jardin. Il faisait frais maintenant que le soleil ne tapait plus, mais le vent était chaud et Harry en apprécia tout de même la caresse sur son visage buriné.

— Harry... ?

Le Gryffondor tressaillit violemment et se retourna, portant sa main à sa hanche, là où normalement, il portait sa baguette magique, mais il se souvint qu'il ne la portait plus et, voyant sa Tante en robe de chambre et pantoufles.

— Tu m'as fait peur, dit-il en s'asseyant dans une des chaises longues.
— Tu sais bien que tu n'as rien à craindre ici, dit la Tante Pétunia. Il ne faut pas être nerveux comme ça...
— Je suis désolé... Depuis la fin de la guerre, je suis sur mes gardes...
— Tu n'as pas de raisons...
— Si, plus que tu ne le crois... Bien que Voldemort soit mort et qu'une grande partie des Mangemorts soit en prison, il en reste toujours, des lâches, qui auront pu échapper aux Aurors... Bien que mon principal ennemi était Voldemort, je risque encore pas mal de choses à cause des Mangemorts restants...
— Et tu comptes quand même quitter la maison en aout ?
— J'irais chez les Weasley un temps puis je me trouverais un chez-moi dans le monde magique, dit Harry en se tournant vers le ciel où était suspendu une belle lune bien ronde.

Il soupira et la Tante Pétunia dit :

— Tu sais Harry, il ne faut pas nous en vouloir...
— C'est bien maintenant qu'il faut dire ça, dit le brun en se retournant, les sourcils froncés. Évidemment, maintenant que vous savez que je vais partir sans état d'âme, tu tentes de te faire pardonner, mais c'est trop tard, le mal est fait.
— Harry...
— Quoi ? Tu voudrais que je ferme les yeux sur ce que vous m'avez fait subir depuis que vous m'avez recueilli ? Certes vous m'avez donné un toit et à manger, mais je n'ai jamais fait partie de cette famille, j'ai toujours été à part, à part parce que j'étais le fils de Lily Potter, le fils d'une sorcière, le fils de ta propre sœur dont tu étais jalouse !
— Ne me parles pas sur ce ton ! siffla Pétunia en fronçant les sourcils à son tour. Comme tu dis, nous t'avons donné un toit, de la nourriture et l'éducation dont tu avais besoin. Tu devrais nous en remercier.
— Pour ça oui, mais pas pour le reste, dit le brun. Si vous n'aviez pas eut peur de moi, si tu n'avais pas jalousé autant ta sœur, j'aurais peut-être pu dire que cette maison était « chez moi », or ce n'est pas le cas, cette maison ne sera jamais que le 4, Privet Drive, la maison qui m'a recueilli alors que mes parent venaient de se faire assassiner !

Pétunia rentra la tête dans les épaules quand Harry dit ces derniers mots. Elle resserra sa robe de chambre autour d'elle et détourna la tête.

— Et ne te mets pas à pleurer, je t'en prie, fit sèchement le Gryffondor. C'est trop tard pour demander pardon maintenant.

La femme renifla discrètement puis elle souhaita une bonne nuit à son neveu et rentra dans la maison. Harry, lui, resta sur la terrasse. Un coup de vent frais balaya le jardin, faisant frémit la haie taillé bien droit, et le jeune sorcier soupira. Il se tourna de nouveau face à la lune et demanda pardon à qui voulait l'entendre...

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