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Drago ne reprit connaissance que tard dans la nuit. Le poison l'avait complètement assommé et la transformation en humain qui avait suivi avait eu raison de ses dernières forces.

Regardant autour de lui, il ne vit que multitude de lits blancs, pour la plupart vides. Soudain, une porte s'ouvrit, laissant passer un flot de lumière, puis Mrs Pomfresh qui s'approcha du lit en souriant.

— Bonsoir, monsieur Malefoy, vous revenez enfin à vous... dit la femme en posant une main sur son front. Tout va bien ?
— Je... crois, dit le blond en déglutissant. Combien de temps ais-je dormi ?
— Presque quatre jours, monsieur Malefoy, dit Pomfresh. Mais maintenant ça va aller.
— Je ne sens presque pas ma jambe gauche, qu'est-ce que j'ai ? J'ai été blessé ? demanda alors le Serpentard en fronçant les sourcils.
— Les sensations vont revenir, ne vous inquiétez pas. Et, oui, vous avez été blessé, par Voldemort, sous votre forme de Dragon. La lame qu'il a utilisée était enduite d'un violent poison, mais votre constitution de Dragon vous a sauvé. J'ai réussi à sauver votre jambe mais malheureusement, vous ne pourrez plus remarcher comme avant.
- C'est à dire ? demanda Drago à mi-voix, ayant entendu quelqu'un tousser dans un lit voisin. Vais-je devoir utiliser une canne ?
— J'en ai bien peur, monsieur Malefoy, dit Pomfresh en baissant les yeux. Je suis navrée, vous ne pourrez peut-être plus ni faire de Quidditch ni monter à cheval...
— Pas sûr, dit Drago. Je connais plusieurs personnes qui ont du mal à se déplacer au sol mais qui font des prouesses à cheval ou sur un balai. J'essayerai dès que j'irais mieux.
— Oui, mais pour le moment, vous devez vous reposer. Il est tard, essayez de dormir un peu, nous verrons l'état de votre jambe dès demain matin.

Drago hocha la tête puis il cala sa tête dans l'oreiller et ferma les yeux. Pomfresh attendit que sa respiration devienne régulière puis elle retourna dans son bureau, non sans passer près de Harry et Rogue chemin faisant.

.

Le lendemain matin, Harry se réveilla en premier et la première chose qu'il fit fut de chercher à tâtons ses lunettes pour les poser sur son nez. Ne les sentant pas sur la table de nuit, entendit soudain :

— C'est cela que vous cherchez ?

Ses yeux détaillèrent les contours flous d'une silhouette aux longs cheveux noirs et au bras en écharpe, et le Gryffondor sourit. Il prit les montures de fer de la main de Rogue en hochant la tête puis remercia l'homme d'un autre sourire une fois que sa vue fut à nouveau claire.

— Vous avez de la chance d'y revoir à nouveau, dit alors Rogue. Comme je l'ai dit, le sang de Voldemort est un poison, il brûle la peau profondément, d'ailleurs, c'est de son propre sang dont il se sert pour graver la Marque des Ténèbres dans le bras de ses fidèles, mais passons. J'ai du mal à croire ce que vous nous avez raconté hier au soir.
— Mais pourtant, ce n'est que la stricte vérité, c'est Voldemort en personne qui m'a rendu mes yeux en me touchant. Enfin son esprit.
— Je ne crois pas vraiment aux histoires de ce genre, mais étant un sorcier, je dois m'attendre à tout, dit Rogue avec un léger sourire en coin. Je ne mettrais pas votre parole en doute, monsieur Potter.
— Merci, professeur, dit Harry avec un sourire. Asseyez-vous, dit-il ensuite en poussant ses jambes. Ce lit est bien assez long pour deux personnes.

Il les replia en s'asseyant et Rogue s'installa à son tour, en croisant ses longues jambes en tailleur, ce qui surprit Harry.

— Professeur, dit alors le Gryffondor sur un ton sérieux.
— Oui, Potter ?

Harry baissa la tête, comme s'il réfléchissait, puis il dit :

— Professeur, qu'y a-t-il entre Hermione et vous ?

Rogue cligna des yeux, surpris, puis deux taches rouges apparurent sur ses joues et Harry sut qu'il avait touché juste.

L'homme se racla alors la gorge, gêné, puis ouvrit la bouche pour détromper le Gryffondor mais celui-ci le prit de vitesse.

— Répondez-moi franchement, monsieur... Hermione est ma meilleure amie, je la considère comme ma sœur et je ne veux pas qu'il lui arrive quoi que ce soit.
— Hum, dit Rogue. Je comprends parfaitement, mais rassurez-vous, je ne laisserais personne lui faire du mal.
— Vous tenez à elle, n'est-ce pas ? dit Harry. Vous savez que vous risquez gros tous les deux si jamais l'on vous surprend...
— Oui, mais je n'ai plus rien à perdre, moi, dit Rogue. Et miss Granger est en dernière année ici, si jamais nous devions être renvoyés, je pense qu'elle n'en fera pas une maladie.
— Détrompez-vous, Hermione ne jure que par les études et...
— Il a raison, Harry, dit alors la voix d'Hermione non loin.

Le Gryffondor sursauta puis il tourna la tête vers son amie qui s'approcha.

— Le professeur Rogue a raison, si lui et moi étions démasqués et renvoyés, alors soit ! Je l'accepterais. Oui je ne jure que par les études, mais je ne suis pas obligée d'être à l'école pour en faire Harry, surtout si j'ai un professeur comme compagnon.

Elle fit un sourire à Rogue puis soudain la porte du bureau de Pomfresh s'ouvrit et la brunette s'éloigna de quelques pas.

— Hé bien, hé bien ? dit Pomfresh en s'approchant du lit de Harry. Je vois que nos malades vont bien. Et monsieur Malefoy n'est pas réveillé encore ?
— Drago ? dit Harry en regardant son compagnon. Pourquoi dites-vous cela, Pompom ?
— Il est revenu à lui cette nuit, monsieur Potter, dit l'Infirmière en souriant au brun. Il semble aller très bien, il a toute sa tête, le poison n'a touché que sa jambe et il a plutôt bien réagit quand je lui ai annoncé qu'il ne pourrait plus marcher sans l'aide d'une canne.
— Tant mieux alors, dit Hermione, soulagée. Tout rentre progressivement dans l'ordre alors...
— On dirait, miss, dit Rogue en se levant. Bien, Pompom, puis-je regagner mes appartements ?

Pomfresh regarda l'homme en noir puis elle contourna le lit de Harry, examina la cicatrice rouge puis tâta le bras abîmé avant de hocher la tête.

— Ma foi oui, mais je vous défends de vous fatiguer, c'est compris ? dit-elle. Miss Granger, je vous le confie.
— Moi ? dit Hermione. Mais pourquoi ?
— Je viens de le décider, dit alors la voix de Dumbledore.

La jeune fille sursauta et se retourna, questionnant le vieil homme du regard. Dumbledore lui répondit :

— Vous êtes très intelligente, miss Granger, je suis certaine que sans vous, cette bataille n'aurait pas été si bien menée.
— Oh non, professeur, dit Hermione. Je n'ai été qu'aux ordres de Harry, c'est à lui que reviennent tous les mérites.
— Je n'en doute pas, dit Dumbledore. Seulement, si vous n'aviez pas été là et si vous n'aviez pas eut la présence d'esprit de voler au secours de votre ami sur l'îlot du lac, je n'ose imaginer ce qui aurait put se passer. C'est pourquoi je voudrais vous récompenser, vous en particulier, en vous octroyant le poste d'Assistante Professorale sous les ordres du professeur Rogue.
— C'est un grand honneur que vous me faites-là, professeur, dit Hermione. Mais je refuse d'être la seule à être récompensée...
— Je ne veux pas de récompense, dit alors Harry. Le simple fait que Voldemort soit mort me suffit. Accepte cette récompense et profites-en pour parfaire encore ton savoir déjà immense.

Hermione rougit sous le compliment puis elle hocha la tête, et Dumbledore lui sourit. Il se détourna alors et quitta l'Infirmerie, suivi de Pomfresh qui allait chercher le petit-déjeuner de ses malades.

— Quelle chance vous avez, dit alors Harry avec un sourire taquin en regardant Hermione puis Rogue. Ainsi vous pourrez vous voir sans éveiller les soupçons, tout le monde croira que vous êtes simplement en train de « parler boulot », ajouta-t-il en accentuant les guillemets de ses doigts.

Hermione rougit de plus belle et Rogue se racla la gorge avant d'aller vers son lit, de rassembler ses affaires et de quitter la salle, talonnée par Hermione qui n'avait qu'une envie, se cacher quelque part.

✔️ Expérience AudacieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant