Juste Une Dernière Fois

Chapitre 63.

- Parce que j'en avais envie... Dit-il sans détacher son regard du mien.

Je déglutis lentement et tentai de soutenir son regard mais flanchai très vite devant l'intensité de ses pupilles. Je baissai les yeux et les posai sur mes mains entremêlées, posées sur mes cuisses nues couvert par le drap.

Assise dans le lit et vêtue d'une des chemises de James, je calculais ma probabilité d'atteindre la salle de bain et de m'y enfermer avant qu'il ne puisse me retenir, pour ainsi fuir son regard qui me faisait frissonner même sans le croiser.

- ... J'avais envie que mes draps s'imprègnent de ton odeur... et que mon odeur t'imprègne entièrement. J'avais ce fantasme de te voir endormi dans mon lit, vêtue de l'une de mes chemises... Termina-t-il d'une voix plus faible et d'un ton plus lent.

Les battements de mon cœur s'arrêtèrent une nanoseconde et mon souffle se fit court. Tel un robot, je levai ma tête et plongeai mon regard dans le sien, pour y chercher une lueur de plaisanterie. Mais figé comme une statue, aucune lueur d'amusement traversait ses pupilles, son regard était si intense qu'il trahissait ses sentiments les plus sombre, son désir pour moi...

Si au début j'avais été flatté par ce désir, aujourd'hui j'en étais effrayé par l'intensité qu'il avait pris...

Une boule d'angoisse se forma dans mon ventre, à l'idée qu'il fasse pareil que Tom pour assouvir un tel désir... mais mon cœur ne cessait de me souffler qu'il ne me ferait jamais cela, car il n'était ce dernier. Néanmoins, je n'en demeurais pas moins effrayé devant ses pupilles autant dilatés...

Lentement, je déviai mon regard et le promenai un peu partout avant de me décider de quitter le lit sous son regard.

- Je vais aller... me doucher. Dis-je timidement sans oser le regard.

J'enjambai rapidement mes pieds pour qu'ils me dirigent jusqu'à la salle de bain, mais sa voix me stoppa dans ma fuite.

- Attends Ebiéreyma...

J'inspirai profondément avant de me retourner vers lui. J'eus un mouvement de recul quand je remarquai qu'il était à présent, qu'à quelques pas de moi. Il se rapprocha lentement et m'affronta du regard.

- Je n'ai pas reçu mon baiser de ce matin. Se plaignit-il.

Mes yeux s'écarquillèrent de surprise et je reculai de quelques mètres jusqu'à rencontrer le mur froid dans mon dos.

- James... Tu ne peux pas me demander cela.

- Pourquoi pas ? Tu es ma petite amie, n'est-ce-pas ?

- Pour de faux !

Un faible sourire étirait ses lèvres et il continua de s'avancer de la malice dans le regard, jusqu'à ne laisser qu'un infime espace entre nos deux corps.

- Je m'en fiche que tu sois ma petite amie pour de vrai ou pour de faux. Ce que je veux maintenant, c'est mon baiser du matin et un vrai cette fois-ci. Me prévint-il.

- James... Commençai-je.

- Chut... Fit-il en passant son doigt sur mes lèvres en des caresses pour me faire taire. Ne dis rien, ne pense à rien... embrasse-moi juste. Me dit-il d'une voix envouteuse.

Mes battements cardiaques s'accélèrent et la raison de mon cœur prit le dessus sur celle de ma tête. Mes lèvres s'entrouvrirent timidement et mes yeux se fermèrent progressivement. Son souffle à lui, s'abattit chaudement sur mon visage et ses bras m'entourèrent la taille pour me plaquer contre son torse.

Nos lèvres se caressèrent innocemment tandis que nos nez se frôlèrent consciemment. Il éloigna ses lèvres des miennes et je réouvris les yeux pour rencontrer les siens. Sombre de désir, je compris qu'il voulait que ce soit moi qui fasse le premier pas.

J'inspirai son air avant de refermer les yeux et de poser timidement mes lèvres contre les siennes. Je le sentis étirer ses lèvres en un sourire satisfait et resserrer sa prise autour de mes reins. J'entrouvris les miennes légèrement pour prendre les siennes dans un baiser chaste.

Gourmande de ses lèvres, je continuai mes baisers alors qu'il m'en avait demandé qu'un seul. Les lèvres entrouvertes, il ne répondait pas à mes baisers, me laissant aller à mon rythme. Après quelques baisers, je fis preuve d'une grande force d'âmes pour me détacher de ses lèvres et retomber sur ma plante des pieds.

Mes paupières se relevèrent et je croisai à nouveau son regard, excité et satisfait.

- Maintenant à mon tour... L'entendis-je prononcer.

D'un geste brusque mais maitrisé, il me plaqua au mur et emprisonna aussitôt mes lèvres des siennes. Sa langue s'introduite immédiatement dans ma bouche et alla caresser la mienne. Loin d'être chaste, son baiser était fiévreux, il y avait une telle puissance que j'étais obligé de m'accrocher à ses épaules pour pouvoir suivre.

Son air était le mien et mon air était le sien. Cependant, il y avait tellement d'intensité dans ce baiser que je commençai à m'étouffer, et c'est dans un gémissement que je l'interpellai.

- James...

Son baiser se fit moins langoureux et devint plus doux, avant qu'il ne libère mes lèvres avec une morsure sensuelle à la lèvre inférieure. Il descendit sa bouche dans mon cou et y planta de délicats baisers, avant de s'attarder sur une zone où l'intensité de ses baisers, trahît sa volonté : me marquer, encore une fois...

- James...

Mes mains dans ses cheveux, c'est sans volonté que je tentai de l'arrêtai. Alors que je voulais qu'il arrête ses suçons dans mon cou, je ne désirais pour rien au monde que ses baisers s'arrêtent.

- James...

Lentement il remonta en de fins baisers le long de ma peau, de mon épaule dénudée jusqu'à mon oreille, qu'il mordilla avant de me murmurer des mots à peine perceptibles mais tout aussi forts.

- J'ai peur que tu me rendes fou avant que je n'ai le temps de te rendre folle...