Chapitre 31

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Une fois nos estomacs rassasiés, nous nous remettons au travail. Pour cela, je me rends avec Piper à la forge, lieu où une grande partie des enfants d'Héphaïstos passent le plus clair de leur temps. C'est aussi ici qu'à été construit le magnifique char qu'ils ont utilisés pour venir me chercher en France. Nous ne mettons que quelques secondes avant de trouver dans ce bazar d'outils la personne que nous voulions voir.

Brice nous salue gentiment, sa tignasse brune plus ébouriffée que jamais. Je suis certaine qu'il pourra nous aider dans notre projet, il a bien construit un char en quelques jours seulement ! Ce génie en invention possède un atout qui nous sera plus qu'utile : il déteste Rebecca depuis que celle-ci lui a pris Léo, un de ses meilleurs ami. A peine l'idée proposée, le fils d'Héphaïstos accepte sans hésiter de nous aider à démasquer cette pétasse.

Il file alors au travail, nous promettant qu'il aurait fini ce que nous voulions dans une heure maximum en comptant une demi-heure pour l'installation et les réglages de dernière minute.

Note pour plus tard : toujours avoir un enfant d'Héphaïstos  de son côté, et SURTOUT, ne jamais s'en mettre un à dos !

Nous rejoignons le reste du groupe  qui, lui aussi a terminé ce qu'il avait à faire. Mis à part quelques détails, nous sommes enfin prêt ! Notre piège est tendu, il ne reste plus qu'à attendre qu'elle tombe dans notre filet, mais la connaissant, elle va y plonger la tête la première !



*****


PDV Rebecca :

Depuis ce que m'a dit Lucy ce midi, je suis prise de doutes... Et si elle réussissait à me démasquer !? Elle n'a pourtant aucunes preuves !

Je repense soudainement à mon journal intime, dans lequel j'ai eu la mauvaise idée de tout consigner...

Je cours jusqu'au bungalow et trouve mon journal à son emplacement habituel, caché entre deux planches au fond de mon armoire. Ne préférant ne prendre aucun risque, je déchire la page en question, que je fourre rapidement dans ma poche. 

Au moment de de remettre mon journal dans sa cachette, une feuille s'en échappe et atterrit à mes pieds. Je vérifie que personne ne me vois et cache le journal avant d'attraper le papier. Je me fige en lisant ce qu'il y est écrit.

"Comme je te l'ai dit, je connais ton secret et ai les preuves suffisantes pour te faire couler ! Alors si tu veux sauver le peu d'honneur qu'il te reste, retrouve moi dans la forêt, seule, à l'endroit où je t'ai humiliée pour la première fois en te faisant "trébucher" sur une racine et te précipiter dans la boue.

PS : Pas besoin de signer je suis sûre que tu sais parfaitement qui je suis !"

La peste ! Elle a osé ! Je vais lui régler son compte une bonne fois pour toute !

J'accroche mon poignard à ma ceinture et me dirige à toute allure en direction de la forêt, sous le regard interrogateur de certains pensionnaires.

Quoi !? Vous n'avez jamais vu une fille d'Aphrodite courir armée d'un poignard ou quoi ?

J'arrive en un temps record au pied de l'arbre que je déteste tant et à peine arrêtée, je me met à crier comme une démente :

 - Montre toi sale peste ! Tu me menace et tu n'ose même pas venir à ton propre rendez-vous, c'est pitoyable Lucy !

La peste en question apparaît entre deux arbres abordant son plus grand sourire, ce qui a pour effet de m'enrager encore plus que je ne le suis déjà.

 - Calme toi un peu Rebecca. Tu es tellement sur les nerfs que tu en oublie les bonnes manières ! Mais je ne t'ai pas faite venir pour ça tu t'en doute, alors entrons dans le vif du sujet et parlons des choses qui fâchent. Comme par exemple du fait que tu abuse de ton don d'enjôlement sur un pauvre innocent. D'ailleurs je trouve ça inhumain de jouer avec les sentiments de quelqu'un qui ne t'a rien fait en plus !

J'aurais tellement voulu lui clouer le bec avec une réplique cinglante mais mon état actuel m'empêche de trouver une bonne répartie, je suis bien trop énervée pour ça ! J'arrive tout de même à articuler quelques mots, la mâchoire serrée à m'en casser les dents :

 - Tu n'a absolument aucunes preuves, tout ce que tu raconte est un coup tordu créé de toute pièce tout ça parce que tu crève de jalousie. Ce n'est pas ma faute si il m'aime et qu'il me préfère à toi !

Je sais qu'en disant ça je touche un point sensible, j'en profite donc pour ajouter un peu d'enjôlement à ma phrase pour la convaincre plus facilement.

 - Arrête un peu avec ton enjôlement, cela ne marche pas sur moi ! réplique Lucy. Et pour ce qui est des preuves, je peux te les lister si tu veux, il n'y a aucun problème, j'ai tout mon temps !

Elle s'embarque alors dans un grand discours que je n'écoute que d'une oreille, racontant des évènements que je connais déjà et que je pourrais nier sans problème. Mais son dernier argument fait mouche et commence à me faire douter :

 - Et pour finir, le meilleur pour la fin : un petit extrait de ta plume dans lequel tu écris noir sur blanc que tu abuse totalement de Léo :

"Après plusieurs essais, j'ai enfin réussi ! J'ai enfin trouvée comment détourner mon don d'enjôlement et le rendre encore plus puissant ! Pour cela, il suffit tout simplement de trouver quelqu'un très sensible à l'enjôlement mais surtout qui possède des sentiments forts envers une personne (et de préférence qu'il ne s'en soit pas encore rendu compte, ou du moins qu'il ne les assume pas totalement). Il suffit ensuite de détourner ces sentiments et de se les approprier ! C'est un véritable jeu d'enfant avec lui puisqu'il remplit à merveille toutes ces conditions !!"

Cette fois-ci je suis fichu ! Je ne pourrais jamais nier ça, et crier au complot ne servirais à rien... Dans un élan de désespoir et de peur, je tente le tout pour le tout, jouant la carte de la provocation, comme je sais si bien le faire :

 - Arrête Lucy, tu sais parfaitement que tout cela ne mènera à rien ! Tu as beau avoir des preuves contre moi, elles ne valent rien ! Tu peux le crier sur tous les toits, personne ne te croira, surtout que je nierais tout jusqu'à ce que tout le monde se retourne contre toi ! Surtout que je n'hésiterais pas à utiliser mon don d'enjôlement s'il le faut. Tu as bien vu que je le maîtrise suffisamment bien pour influencer les sentiments d'une personne. Alors arrête tant qu'il en est encore temps sinon je risquerais de m'énerver et je suis sûre que tu ne veux pas qu'il arrive malheur à tes amis, un accident est si vite arrivé !

Après cette tirade, je regarde mon ennemie dans les yeux, m'attendant à la voir flancher et prendre peur. Mais contre toute attente, un grand sourire illumine son visage...

 - Je t'avais bien dit que j'allais gagner ! 

Lucy et les demi-dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant