Chapitre 6

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Quelle belle expérience!

Un soir qu'à la fumée d'une lampe je fossoyais le poudreux charnier de l'échoppe d'une bouquiniste, j'y déterrais un petit livre bleu d'outre-mer.
Il se nommait «L'empire de Poseidon», il était assez gros et plein de poussière, délaissé depuis des lustres.
L'humidité que diffusait la scène dans l'air faisait vieillir ces œuvres d'art à vue d'œil.
Je regardait briller dans la nuit noir les lampes encore allumées des maisons de torchis, à pignon pointus comme un bonnet de nuit.
La veille citée accroupie dans la nuit me chuchotait les plus beaux vers qu'elle ait.
La toux de la boutiquante venait dissiper l'essaim de mes rêves de temps à autre.
Ses cheveux étaient long comme un saule et peignés comme des broussailles.
Ils étaient aussi blanc que le froc des disciples de saint Bruno.
Finalement, après un bref moment de divagations, je me suis décidé à acheter le livre et m'en aller.
La veille Parisienne me dit alors:« Ce livre est délabré et est très ancien, il ne vaut rien, à peine bon à jeter.
- Assassin! Vous ne connaissez point la véritable valeur d'un livre. Il n'a pas d'âge de plus, plus il est ancien plus il nous est fidèle et nous dévoile de magnifiques mystères» criais-je.
  Une fois mon livre payé, je suis allé dans mon manoir à Dijon près de la Chartreuse dont la Révolution avait décapitée les clochers.
  J'ai passé la nuit à me délecter des gouteuses pages de ce bel ouvrage.
  Et, une fois le soleil levé, je m'écroulait sur mon lit consumé par la fatigue.
  L'horloge martelait désormais midi, je me suis levé tout chamboulé par ma merveilleuse lecture nocturne de la veille.
  J'ai alors décidé d'aller à la mer. Je me plaçait au milieu de l'Océan perdu dans le royaume de Neptune.
  Je vis au loin le clocher d'une tour au beau milieu de la mer.
  J'eu la curiosité d'aller voir la raison pour laquelle il se trouvait là-bas.
  Je vis une sorte d'escalier menant vers une chambre sous marine, j'ai faillit me tuer en tombant sur les marches délabrées. Une fois arrivé je vu une cité engloutie, les divers poissons nageaient çà et là, et moi j'errais parmi ces ruines, comme l'antiquaire cherchant des médailles romaines dans les sillons d'un castrum après une grosse pluie.
  C'était la citée engloutie du dieu neptune. On sentaient son aura qui veillait sur la totalité des lieux.
La ville déserte ressemblait à mon âme de poète ravagée par l'amour!
Lui, cette foudre qui pétrifie l'homme et le vide de toute senseur!

* * * * *

Le gros trésor!

Elle, ce trésor plus valeureux que tous les diamants du monde.
Elle n'est point à vendre et l'acheter est impossible.
Elle vient apporter le goût sucré à la misérable vie humaine, comme une goutte de miel le fait avec une tasse de thé.
Elle donne la joie, et permet d'oublier les soucis.
Mais quand elle part c'est comme retirer un pilier à un immeuble, on s'effondre et se réduit à l'état de poussière qui se déplace au gré du vent qui passe.
C'est l'amitié ce trésor céleste qui n'a pas de prix mais qui comme l'amour dont l'absence pétrifie.
Alors mes chers lecteurs faites attention à ce trésor, nombreux sont les voleurs!

* * * * *
Elle cause notre fin!

Elle, qui gouverne avec une main de fer, indépendamment de notre avis.
Elle nous oblige à acheter sans notre consentement.
Nous pouvons refuser ou adhérer, elle nous entraine dans un cercle vicieux.
Elle lance un sort à l'être humain en décuplant sa cupidité.
Et lui, se laisse faire en adorant, cette société de consommation qui démolie la vie peu à peu.
Elle transforme l'Homme alors en un zombie cupide.
Elle animalise l'Homme, humanise l'animal, chosifie l'être et fait vivre l'objet.
Son courant dévastateur réserve les plus exemplaires des sanctions aux révoltants.
C'est avec ce régime monopartisme qu'elle nous entraine.
Alors chers lecteurs méfiez vous de cet épidémie qui zombifie le monde peu à peu.

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Qu'il est beau l'amour !

Elle, magnifique tableau de Michel-Ange, fragile et précieux.
Ces yeux, dont la flamme ardente traverse le crépuscule sont ces étoiles noires dont la beauté atemporelle commende la curiosité et l'admiration.
À quel démon bienveillant dois-je d'être entouré de cette muse, cette déesse?
Près d'elle, le temps disparaît, et l'Eternité règne, une éternité de délices.
Elle, ma bien aimée Christina, mon éternel et véritable amour.
Sa beauté fait fondre mon cœur comme un cube de sucre fond dans une tasse de thé.
Et quand elle s'éloigne, le temps reprend sa brutale dictature, et me pousse comme si j'étais une bête, avec son double aiguillon.
Et moi, le poète, je m'agenouille devant sa beauté et devient un géant de papier.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 08, 2017 ⏰

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