Thiercelieux à Poudlard (Dramione)

13 - Explosion

On ne l'attendait plus. C'était comme un mirage. Mais vous ne rêvez pas : le chapitre 13 de Thiercelieux à Poudlard est bel et bien là ! Après m'être excusé un million de fois pour mon retard/absence, je me permets de le poster enfin. Je n'ai aucune excuse bien sûr : j'étais bien trop concentrée sur d'autres choses. Alors voilà, je vous laisse. Bonne lecture ^^

*****

 Hermione entra en trombe dans la Grande salle des Gryffondors. Elle ne vit pas Ginny, mais repéra Harry qui déjeunait, l'air un peu embrumé. Il se réveillait seulement et Ron n'avait pas l'air d'être là, ce qui arrangeait beaucoup Hermione.

Elle fonça presque vers Harry et s'assit en face de lui en le regardant d'un air étrange. Il fronça les sourcils, l'air de ne pas comprendre ce qu'elle voulait, alors elle attrapa son poignet et le guida jusqu'à un des fauteuils qui étaient vides à cette heure-ci. Lorsqu'elle se souvint pourquoi elle voulait lui parler, son coeur se serra et les larmes piquèrent ses yeux.

Ah non ! Elle ne pleurerait plus. Elle était une Gryffondor, tout de même ! Mais la Gryffondor qu'elle était aurait largement préféré combattre Voldemort sans baguette plutôt que de tout raconter à Harry, à ce moment. Malgré tout, elle prit son courage à deux mains, respira profondément, et déclara d'une traite :

-Jlaifaitcettnuitvecdrago.

Harry leva un sourcil en étirant le coin de ses lèvres, l'air de ne comprendre absolument rien à ce qu'elle venait de dire à toute vitesse. Elle se reprit, se mordit la lèvre et, en fermant les yeux, murmura :

-Cette nuit, avec Drago... on a...

Hermione ne parvint pas à dire clairement ce qu'elle avait. Elle avait offert sa virginité à Drago. Le garçon qui avait permis de tuer Dumbledore... même s'il serait de toute façon mort... et voir Harry qui la regardait comme si une troisième jambe lui avait poussé ne l'aiderait pas à aller mieux.

-C'est... surprenant, finit-il par dire au bout de quelques interminables secondes. Ron est au courant ?
-Non.

Alors que jusqu'ici ils étaient restés debout, Harry se laissa tomber sur un des fauteuils rouges. Hermione, quant à elle, préféra s'asseoir sur l'accoudoir. La culpabilité rongeait son esprit et elle avait du mal à penser clairement.

-Hermione... tu sais qu'il va falloir le dire à Ron ?
-Oui.
-Tu sais qu'il va sans doute t'en vouloir ?
-Oui.
-Et que c'est très probable que vous rompiez ?
-...Oui, répondit-elle après un silence.

Etait-elle prête à laisser Ron s'en aller ? De toute façon c'était entièrement sa faute à elle. Ron aurait parfaitement raison de la quitter. Elle n'était bien sûr pas préparée à ce que Ron la quitte... mais elle n'en avait pas le choix. Elle avait fauté et allait payer.

Ah... maudite gamine qu'elle était. En attendant, elle s'était promis de travailler sur le lien qui les unissait, Drago et elle. Et pour cela, elle aurait besoin d'accéder à la réserve pour y trouver le livre qu'elle cherchait.

-Harry, rien à voir, mais je pourrais t'emprunter ta cape ? lui demanda-t-elle en se tournant vers lui.
-Ma cape ?
-Ta cape d'invisibilité.
-Pour en faire quoi ? questionna-t-il, soupçonneux qu'elle aille s'attirer des ennuis.
-Oh, je dois aller chercher un livre ou deux à la Réserve et j'ai pas le souvenir que madame Pince soit très compréhensive, même avec son élève préférée.
-Oui, aucun soucis, elle est dans ma valise.

Après avoir remercié son meilleur ami, elle monta chez les Gryffondor chercher cette fameuse cape et la revêtit pour entrer dans la bibliothèque, pouffant à l'idée que si la vieille bibliothécaire sénile savait qu'une élève se baladait actuellement dans la Réserve sous le nez de tout le monde, elle aurait sans doute une attaque.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour trouver ce dont elle avait besoin. "Les âmes liées", de Félicité Beauregard. Pour le lire, elle s'en retourna à la salle commune de Gryffondor et se jeta dans un des canapés confortables.

Au fil de sa lecture, elle obtint la confirmation de ce qu'elle redoutait le plus. Bien sûr, le fait que le lien qui l'unissait à Drago n'ait pas disparu, qu'ils avaient toujours besoin d'être en présence de l'autre (d'ailleurs, elle se sentait bien vide depuis ce matin, heure où elle l'avait vu pour la dernière fois), et qu'elle arrivait même à deviner certaines de ses pensées, l'avaient mise sur le chemin de la découverte de la vérité.

Dumbledore, lorsqu'il était vivant, disait que la vérité était toujours belle et cruelle, et qu'il fallait la manier avec précaution. Dans le cas actuel, Hermione saisissait parfaitement l'ampleur de ses paroles, puisqu'elle commençait à se dire que tout compte fait, elle aurait sans doute préféré ne pas connaître la vérité. Félicité Beauregard disait que leur alchimie n'allait faire que s'accroître au fil des semaines, des mois passés ensemble. Elle expliquait tout sur les âmes liées ensemble.

Félicité disait que certaines âmes avaient été en quelque sorte créées pour exister ensemble et qu'elles avaient passé plusieurs vies ensemble avant de se retrouver séparées par un des caprices du destin. Cette explication n'était pas vraiment plausible pour Hermione, puisqu'elle n'avait aucun moyen de vérifier si Félicité disait la vérité. Or tous les "symptômes" correspondaient. 

Les âmes liées ressentaient en permanence le besoin d'être avec l'autre et ressentait une sorte de mal-être lorsqu'il n'était pas là.

Lorsqu'ils étaient ensemble, ils tentaient par tous les moyens de se toucher, par les mains, les épaules...

-Le sort qui lie deux âmes, lut Hermione à haute voix, se déclenche généralement lorsque les deux liés ont leur premier contact physique, comme un baiser. A partir de là, l'attraction qu'ils éprouvent ira crescendo et s'arrêtera lorsque les deux seront capables de ressentir ce que ressent l'autre, de deviner s'il est en danger...

Hermione en lâcha définitivement le livre. C'était ça qu'ils étaient ? Deux personnes condamnées à s'aimer par un sort ? Deux personnes liées par magie ? Mais elle n'en voulait pas, de ce lien ! Et elle était certaine que Drago n'en voulait pas non plus !

Et bon sang, Ron et Harry ? Surtout Ron, d'ailleurs. Elle allait devoir tout lui expliquer pour le lien. Mais elle ne voulait pas qu'une quelconque magie choisisse pour elle la personne avec qui elle passerait le restant de ses jours ! Elle avait prévu de les passer avec Ron et Ron était complètement d'accord pour passer leur vie ensemble ! Alors pourquoi ce lien était-il venu tout foutre en l'air, à la fin ? Hermione se foutait pas mal de ses anciennes vies, c'était celle-ci qui comptait.

Et même si toutes les fibres de son corps la poussaient vers Drago, la suppliaient de le rejoindre pour juste être avec lui, le voir, le sentir, le toucher, entendre le son de sa voix, il n'y avait qu'une seule personne que le coeur d'Hermione désirait voir. Et ce n'était pas Drago.

C'était Ron. Elle avait envie de le voir. Mais était-ce vraiment pour elle ou était-ce simplement pour avoir l'impression de briser les règles, de briser la malédiction qui les liait ?

C'était décidé. Elle chercherait le moyen pour briser le lien. Même si son âme lui cirait de ne pas le faire, il n'y avait qu'elle qui déciderait de la personne qui partagerait sa vie. Une magie stupide ne choisirait pas à sa place, Hermione se le promit.