Thiercelieux à Poudlard (Dramione)

Prologue : Le début du jeu

C'était quelques semaines après la fin de la guerre.

Voldemort avait été vaincu par Harry. Beaucoup d'élèves de Poudlard avaient décidé de rentrer chez eux, mais pour ceux qui étaient restés, l'humeur n'était pas vraiment au beau fixe. La plupart des élèves traînaient les pieds pour aller en cours, pour les professeurs qui étaient restés, car la plupart étaient partis. La nouvelle directrice, McGonagall, n'avait pas lancé d'appel pour trouver un nouveau professeur de Défense contre les forces du Mal, puisque les vacances étaient dans trois semaines à peine.

En attendant, la vieille femme se désespérait de voir les élèves déambuler comme des fantômes à travers le château. Hermione, Ron et Harry traînaient souvent dans le parc, restant entre eux sans parler aux autres. D'ailleurs, Ron et Ginny se renfermaient sur eux-mêmes, sans parler de George Weasley... Il semblait avoir perdu toute raison de vivre depuis que son jumeau Fred avait rendu l'âme. Bien sûr, il était resté chez lui pour enterrer son frère. Drago Malefoy avait l'air de faire un effort considérable à chaque pas.

C'était avec Hagrid que Minerva avait eu l'idée du siècle pour rapprocher un peu les élèves et leur rendre un semblant de joie. Et elle les avait convoqués dans la grande salle afin de leur annoncer la nouvelle.

Lorsque tous les élèves furent présents, et Minerva soupira en s'apercevant qu'il ne restait qu'une vingtaine d'adolescents, elle monta sur l'estrade qu'utilisait feu le professeur Dumbledore.

-Je suis consciente, dit-elle, que les récents évènements ont été un traumatisme pour nombre d'entre vous. Nombreux sont ceux qui perdirent un frère, une soeur, un parent ou un ami, lors de la guerre. Malgré tout, la vie continue. Et ce n'est pas rendre hommage aux morts que de vivre tel un zombie.

L'assemblée l'écoutait calmement, sans montrer un seul signe de désaccord, ni d'accord d'ailleurs. Elle eut un long soupir.

-C'est pourquoi j'ai décidé de vous faire participer à un jeu. Peut-être que les nés-moldus d'entre vous connaissent le principe du jeu des loups-garous de Thiercelieux ?

Hermione et Seamus sursautèrent tandis que les autres les regardaient étrangement.

-Bien sûr, dit Hermione.
-J'adore ce jeu ! s'enthousiasma Seamus.
-Tant mieux, monsieur Finnigan, tant mieux. Puisque vous êtes obligés de participer.

Drago soupira lourdement. Apparemment, la perpective d'un jeu ne l'enthousiasmait pas plus que cela.

-Pour ceux qui ne connaîtraient pas, les règles vous seront expliquées ce soir lors du dîner. Vous avez rendez-vous à vingt-et-une heures dans cette salle. Tout vous sera expliqué. Vous pouvez y aller.

La moitié des élèves, le soir venu, était excitée de découvrir ce nouveau jeu dont ils n'avaient jamais entendu parler. L'autre moitié y allait en traînant les pieds, sans grande conviction. Mais lorsqu'ils s'assirent en cercle, à la demande de Minerva, la plupart se retrouvèrent captivés par les règles de ce jeu. Quatre professeurs avaient rejoint les treize élèves qui participaient : Chourave, Flitwick, et bien sûr McGonagall et Hagrid.

-Chaque joueur, commença Hagrid, car il était le premier à avoir eu l'idée de ce jeu, reçoit au début du jeu une carte qui lui indique son rôle. Il y a deux camps : les loups-garous, et les villageois, les "innocents". Il y a au total quatre cartes de loup-garou, puisque nous sommes dix-sept joueurs. Les autres rôles seront majoritairement constitués de simples villageois, ce sont là des joueurs n'ayant aucun pouvoir particulier. 

Il marqua une pause, laissant Minerva reprendre la parole après lui.

-Mais il y a également quelques rôles plus importants. Parmi eux, il y a la Voyante : celle-ci peut observer la carte d'un des joueurs à chaque nuit. Il y aussi la Sorcière : elle possède deux potions, l'une de vie, et l'autre de mort. Le maître de jeu lui montra chaque soir la victime tuée par les loups, et peut soit le ranimer, soit choisir de tuer un autre joueur. Il y a Cupidon : il tire deux flèches au tout début de la partie, et choisit deux personnes qui tomberont amoureuses. Leur but sera alors de gagner à eux deux. Il y a le Chasseur, qui, lorsqu'il est tué, peut tuer quelqu'un d'autre à son tour, le joueur de son choix. La Petite fille, quant à elle, se réveille la nuit en même temps que les loups-garous pour les observer, mais elle ne peut qu'entendre leurs voix, pas les voir.

Minerva reprit son souffle : elle venait de déverser sa tirade sans même se laisser le temps de respirer. Voyant cela, Hagrid reprit la parole.

-Il y a aussi le Salvateur, qui peut chaque nuit protéger le joueur de son choix, y compris lui-même. Mais il ne peut pas protéger deux fois d'affilée le même joueur. Sinon, hum... Les deux Soeurs peuvent parler entre elles de leurs soupçons et mettre au point une stratégie, par exemple pour savoir contre qui elles vont voter. Enfin, les villageois élisent le premier jour un Capitaine. Sa voix comptera pour deux.

Ensuite, ce fut la directrice qui termina.

-Bon. Chaque jour, les villageois décident de quelqu'un qu'ils vont éliminer. Ensuite, ils votent contre cette personne. Parfois, plusieurs joueurs sont désignés : dans ce cas, c'est le Capitaine qui tranchera. La nuit, le village s'endort et les loups-garous se réveillent pour choisir la personne qu'ils vont dévorer. La nuit, les personnages spéciaux tels que la Voyante ou la Sorcière usent également de leurs pouvoirs. Ca, c'était pour la version moldu. La version sorcier est bien sûre un peu plus... réaliste.

Elle marqua une pause pour attiser l'impatience des élèves, puis continua.

-Dans la version sorcier, vous vivrez le jeu. Vous continuerez à suivre vos cours, ceux qui sont loups se transformeront réellement la nuit venue, et les amoureux... vous n'avez pas besoin d'un dessin, n'est-ce pas ? Ce qui est intéressant avec cette version, c'est que tous les joueurs peuvent laisser des indices à leurs dépends... mais ils ne peuvent pas parler aux autres de leurs rôles ! ils peuvent en revanche le faire deviner... A vous de voir. La première réunion et la distribution des cartes aura lieu après le repas, maintenant, bon appétit !

Elle tapa dans ses mains et les élèves se relevèrent, tout excités, avec la hâte de finir de manger le plus rapidement possible pour pouvoir se rendre à la distribution des rôles. Harry, Ron et Hermione débattaient avec animation, leurs tracas envolés pour la soirée. Lorsqu'enfin le moment arriva, une heure après la fin du repas, tous les élèves étaient déjà assis en cercle, Hermione assise entre Luna et Ron. Bientôt, les quatre professeurs participants les rejoignirent avec un petit paquet de cartes. Minerva distribua une carte à chaque élève.

Hermione examina attentivement la petite carte jaune et brunâtre posée devant elle. Elle ne voyait rien dessus, jusqu'à ce que Minerva, qui avait fini de donner les cartes et s'était rassise, prononce d'une voix solennelle :

-Que le jeu commence !

Hermione se sentit alors traversée par quelque chose d'étrange, comme une flèche qui se serait enfoncée dans son ventre. Elle lâcha sa carte et fronça les sourcils sous l'effet de la petite douleur qui s'étendait jusqu'à sa tête. Puis, sans prévenir, elle disparut aussi vite qu'elle était apparue.

Hermione se redressa, secoua la tête et regarda une seconde fois sa carte : le mot "Salvateur" y était inscrit. Quelle chance, elle adorait avoir ce rôle. En général, elle se protégeait elle-même, mais déjà les questions fusaient dans sa tête : qui protègerait-elle cette nuit . En jetant un coup d'oeil à la carte de Luna, elle se rendit compte qu'elle ne pouvait rien voir. Apparemment, on ne pouvait voir que sa propre carte.

-Maintenant que vous avez pris connaissance de votre rôle, je vous invite à retourner dans votre dortoir. Vous devriez dormir profondément, cette nuit, et ne vous en faîtes pas, personne ne pourra se réveiller alors qu'un autre joueur est en plein tour.

Hermione se leva, troublée, vite imitée par Luna, Parvati, Padma et Ginny. Elles se rendirent ensemble au dortoir des filles, puis se séparèrent. Padma et Luna entrèrent dans la salle commune de Serdaigle, tandis que Ginny, Parvati et Hermione allaient se coucher. Avant de s'endormir, elles tentèrent de parler un peu, mais lorsque sonna vingt-trois heures, Hermione ne tint pas cinq secondes. Ses paupières se fermaient sans qu'elle ne puisse rien faire pour les laisser ouvertes. Elle s'endormit très rapidement, laissant là sa conversation avec les filles.