Dis, Maddy, où es-tu ?

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Un samedi de septembre...

Ce jour-là, le soleil brillait, radieux. C'était un beau samedi de septembre. Dorian était joyeux alors qu'il entrait dans le parc.

Pourtant, lorsqu'il arriva à leur banc, son sourire s'effaça. Maddy n'était pas là. C'était la première fois qu'elle n'était pas là lorsqu'il arrivait et cela l'inquiéta. Toutefois, il se dit qu'elle était peut-être en retard et alla remplir son petit arrosoir d'eau à la fontaine. Il arrosa sa fleur en jetant sans cesse des coups d'œil au banc et à l'entrée du parc.

Mais Maddy ne vint pas. La gorge du jeune garçon se serra alors qu'il s'asseyait sur le banc. Tout seul.

« Dis, Maddy, où es-tu ? »

Sa voix se cassa. Il s'allongea sur le banc. Et soudain, le soleil ne lui semblait plus si radieux. Quelque chose clochait. Dorian se rassit et observa, écouta. Il vit bien ce qui clochait : le silence était pesant dans le parc, les oiseaux ne chantaient pas, le vent ne soufflait pas. Une ambiance triste régnait. Le petit garçon avait l'impression que les parents dans le parc le regardaient avec compassion, pitié. Lorsqu'un d'eux s'approcha de lui, il sortit de sa torpeur et s'enfuit à toutes jambes. Personne n'avait le droit de lui expliquer l'absence de son amie, à part elle-même.

Il entra chez lui essoufflé et claqua la porte derrière lui. Puis il se précipita dans sa chambre.

Il ouvrit le troisième tiroir de son bureau et en sortit le bout de papier. La lettre. Les doigts tremblants et les yeux pleins de larmes, il ouvrit l'enveloppe et en sortit le morceau de papier. Il avait très peur de ce qu'il allait lire mais se concentra tout de même pour déchiffrer l'écriture de la vieille femme.

« Mon cher petit Dorian,

Si tu lis ces mots, c'est que je ne suis pas venue à notre rendez-vous du samedi et que tu te demandes pourquoi. Tu m'as promis que tu la lirais seulement dans ces conditions !

Je t'avais aussi promis que je t'expliquerais et je vais le faire. Je ne suis pas venue ce samedi car je suis partie. J'ai rejoint mes parents dans ce pays très très loin dont je t'ai parlé.

Ne pense pas que je t'ai abandonné. On ne choisit pas vraiment quand est-ce qu'on part dans ce pays, mais une fois que le moment est arrivé, on ne peut pas y échapper. Sache que j'aurais aimé rester avec toi plus longtemps. Tu me manques beaucoup mais ne t'inquiète pas pour moi, s'il te plaît, je vais très bien dans ce pays merveilleux. Et sache que je ne t'oublierai jamais. Tu es marqué dans mes rides à jamais. Et dans mon cœur aussi.

Promets-moi une dernière chose, je t'en supplie. Je veux que tu restes le bon garçon que j'ai connu. Un garçon vrai. Un garçon dont je suis fière, si fière ! Bien sûr, tu vas grandir, mais promets-moi que tu resteras un gentil bonhomme.

Je ne vais pas te dire « Adieu », car je sais que ce n'est qu'un « Au-revoir ». Sois patient ! Et n'écoute pas les adultes qui penseront que leur vérité est plus vraie que la mienne. C'est moi qui suis partie, c'est moi qui sais.

Je t'aime et je t'aimerai toujours,

Maddy »

Dis, Maddy...Where stories live. Discover now