Guardian - Yoonseok

Hana

Nda : les barres marquent un changement de point de vue.

   Je suis là, à genoux sur cette plage, la tête de Yoongi posée sur mes jambes, ma mains caressant ses cheveux encore humides. La plage est déserte, il n'y a que nous deux. Je suis heureux d'être arrivé à temps. Pour vos  dire à quel point ce fut rapide, mon dos me brûle encore dû à la récente perte de mes ailes. qui sait ce qu'il se serait passé si je m'étais décidé à devenir son Gardien ne serait-ce qu'une minute plus tard ? Je ne veux même pas y penser.

   Il est encore inconscient, son corps et ses vêtements sont encore trempés et du sable est venu se loger dans ses cheveux de jais, contrastant avec sa peau blafarde.  Et moi je contemple son visage paisible, profitant un dernier instant de la sensation de sa peau sous mes mains, avant que les premiers rayons du Soleil ne viennent illuminer la plage. Je ne veux plus qu'il se fasse du mal, plus rien ne lui arrivera tant que je serais là pour veiller sur lui.

   Je serre une dernière fois son corps inerte dans mes bras, redoutant l'astre lumineux pointant à l'horizon. J'allongeai Yoongi sur le sable, à l'abri des vagues. Je m'éloigne de lui, laissant quelques traces de mes pieds nus dans le sable.

   Les rayons du Soleil touchèrent enfin le sol, me faisant  me sentir léger, mais d'une autre manière vide et triste de savoir qu'il ne saura pas que j'existe.

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   Alors c'est ça le paradis ? Ce n'est pas comme je l'imaginais. J'ai froid et je me sens lourd, si lourd. Je sens de légers rayons de Soleil réchauffer ma peau. Soudain, une brûlure intense vient me lacérer les poumons. Je reviens à moi et me retourne sur le ventre et crache sur le sable l'eau salée prisonnière de mes poumons. Je peux sentir le liquide couler sur ma langue, me laissant un goût atroce dans la bouche. Je n'ai donc pas réussi. La mer dans laquelle je m'étais abandonné m'a recraché, m'a rejeté comme le déchet que je suis. Je suis bon à rien, pas même pour mettre fin à ma vie. Je suis sujet aux crises d'angoisses, j'ai un bouleau minable dans une supérette miteuse, ma famille me rejette dû à mon orientation sexuelle et mon petit copain, un magnifique roux aux lèvres pulpeuses, m'a plaqué pour un gamin au sourire de lapin.

   Je reste là à regarder le Soleil se levant sur la mer et ses vagues. Je soupire lourdement et me relève en titubant légèrement. Je n'ai plus qu'à retourner dans mon petit appartement devenu vide. Mais alors que je m'apprêtais à partir je remarque des trace de pas dans le sable. Celles-ci se dirigent vers les rochers mais s'arrêtent en plein milieu, sans aucune autre trace aux alentours. Étrange. Pourtant je suis le seul présent sur cette plage. Une légère bourrasque de vent fait frissonner mon corps frêle et vient me rappeler mon état... humide et me fait prendre la route de mon appartement.