🌸Chapitre 35🌸

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On se sépare l'un de l'autre et je me mis à souffler :
-Je dois y aller, désolée.
-Comme tu veux. On se voit bientôt?
-Bien sûre ! Dis-je en souriant comme je peux.

Je le quitte ensuite et prends le bus pour retourner chez moi.

Dans les transports, je fixe la vitre sale, le regard vide.

Ma mère a réellement un amant?
Je n'aime plus Kylian?
Je suis amoureuse d'Erwan ?
J'ai embrassée mon ami alors que je suis en couple ?

Voilà les questions qui trottent dans ma tête et dont je ne trouve aucune réponse hormis pour la dernière : J'ai embrassée Erwan.

Je ne comprends pas que ma mère me cache ça, en fait je ne comprend même pas qu'elle puisse faire ça!

Enfin arrivée à mon arrêt, je cours chez moi et entre ensuite sans même prendre le temps de fermer la porte d'entrée.

J'ai l'esprit si embrouillé, j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de mal, d'avoir commis un délit mais aussi d'avoir été trahis.

Je grimpe les escaliers à une vitesse folle, comme si en allant à cette vitesse je pourrais semer mes problèmes, et m'enferme dans ma chambre pour m'écrouler sur mon lit.

Mon coeur martèle dans mon corps qui me paraît lourd. Je vois ma poitrine se gonfler et se dégonfler beaucoup trop rapidement alors j'essaye comme je peux de réguler ma respiration.

Je soupire longuement avant de fermer les yeux.
Plus le temps passe, plus c'est compliquée.

Et à qui je pourrais raconter tout mes problèmes? Pas même à ma meilleure amie, elle ne répond ni à mes messages, ni à mes appels, ça m'énerve et me stresse.

Un bruit provenant du couloir attire mon attention: des pas réguliers d'une personne à talons aiguilles se déplace, et le bruit se fait de plus en plus fort.

Ma mère est déjà là ? Elle n'a qu'à retourner avec son amant !

Elle toque trois coup à ma porte, exactement de la même intonation que quand je le fais d'habitude, avant d'entrer dans ma chambre.

Elle m'appelle :
-Alice?

Je me tourne vers le mur pour qu'elle ne me voit pas mais elle vient s'asseoir sur mon lit en soupirant.

Elle pose une main sur ma chevelure avant de la caresser doucement.

Elle souffle après un moment :
-Ma puce...
-Tu sais très bien que je n'aime pas que tu m'appelle comme ça... Je la coupe.

Elle reprend donc :
-Pardon, Alice. Pour tout. J'aurais dû te prévenir pour ça, je voulais te le dire, je voulais juste le faire au meilleur moment.
-Et ça dure depuis combien de temps, ces mensonges?
-Environ trois mois, je pense.
-Et tu ne m'a rien dit pendant trois mois?! Je m'exclame en me retournant vers elle.

Elle retire sa main de ma tête pour la poser sur son genou, tout comme l'autre.
-Je suis vraiment désolée. Je voulais tellement t'en parler, mais j'avais l'impression que ça te ferais du mal de savoir que je peux aimer quelqu'un d'autre que ton père.
-Ce qui me fait mal, c'est de ne pas m'en avoir parler dès le début.
-Toi aussi, tu ne me raconte pas tout.

Elle marque un point, je préfère changer de sujet pour demander :
-Donc, tu n'aimes plus papa?
-Oh... Ma chérie, bien sûre que j'aime toujours ton père, mais il n'est plus là, il faut que j'avance en me disant que j'aime deux hommes... Répond-elle les yeux remplis de larmes ne voulant pas sortir.
-Alors tu ne l'oubliera pas ?
-Jamais. S'il te plait, sois d'accord avec ça, je me sens revivre avec lui alors que depuis la mort de ton père, j'étais comme morte, moi aussi.

Je la regarde longuement dans les yeux, elle a l'air plus que sincère. Pourquoi n'aurait-elle pas le droit à un nouveau départ tout comme moi?
Elle ne va pas pleurer éternellement la mort de son mari.

Plus je pense, et plus je m'en veux d'avoir réagis comme ça à cause de la colère.

Je ne dois plus y penser. Je lui souris et la questionne :
-Il avait l'air assez beau... Comment s'appelle-t-il?
-Son nom est Arthur Delin, en effet, c'est un très bel homme. Il a des yeux verts merveilleux et cet air si classe et bienveillant. Se laisse-t-elle rêvasser.
-Psychologiquement, il est comment?
-Il est tout! C'est un homme gentil, généreux, agréable et très drôle. Même si un peu maladroit...

Son visage s'illumine et elle lève sa manche gauche pour me designer un collier, le même collier que j'avais vu dans la boutique avec Kylian.
Elle s'exclame :
-Regarde la beauté qu'il vient de m'acheter.
-Incroyable... C'est le bracelet que je voulais mais il était hors de prix! C'est vraiment gentil de sa part!
-Oui, je te l'ai dit, il est vraiment adorable.

Je demande ensuite :
-Mais, je le rencontre quand moi, cet Arthur?
-Je peux lui demander de venir manger à la maison demain avec son fils! Dit-elle le visage rayonnant de bonheur.

Deux secondes, la dernière fois qu'on m'a parlé d'un fils, ça a mal tourné. C'était Kylian, je l'ai embrassée et je suis sortie avec.

Mais là, je pense que je ne devrait pas m'en faire, mon coeur est a un autre malgré moi.
Erwan.

Elle me prend dans ses bras en s'exclamant toute excitée :
-Ce sera génial! Mes trois chéris enfin réuni!
-Oui, ce sera génial. Dis-je en resserrant son étreinte.
-Kylian mangera avec nous aussi! Je sais que vous vous entendez bien tout les deux. C'est ton petit copain?

Elle dit ça pour plaisanter mais moi, ça ne me fait pas rire du tout. Si elle savait.

À présent, un problème est résolu, mais il en reste encore tellement !

Elle me lâche pour se lever en disant :
-Bon, je vais l'appeler pour demain! Tu vas voir, ça va être génial. Je suis sûre que tu vas très bien t'entendre avec Thomas.
-Thomas ? Je demande.
-Oui, Thomas, c'est le nom de son fils.
-Je verrais bien, je dois avouer que je ne sais pas à quoi m'attendre.
-Ne t'inquiète pas, ils te plairont. Mais si ça te fait si peur, pourquoi ne pas inviter ton ami. Comment c'est son nom, déjà ?
-Tu parles d'Erwan ?
-Oui, c'est ça! Quel beau garçon... Si j'avais ton âge, mon dieu, je serais déjà tomber amoureuse.

Je me sens rougir et elle me regarde longuement avant de demander :
-Tu es amoureuse de lui?
-Je... Je crois que oui, maman.

Elle fronce les sourcils et lance avant de sortir de la chambre :
-Cette histoire avec Erwan m'a l'air compliquée, je pense que tu aurais besoin de l'avis d'une personne plus renseigner que moi sur le sujet.

Elle n'a pas tord.
Je dois en parler à quelqu'un.

Alice au pays des idiotiesWhere stories live. Discover now