Introduction

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Au États-Unis, l'espérance de vie d'un noir, est de 4 ans inférieure à celle d'un blanc. Étonnant ? Quand on peut se prendre une balle simplement parce qu'on a les mains dans nos poches, pas tellement. Peut-être est-ce triste que nous trouvions normal, qu'on nous annonce que notre ami a été assassiné ? Que d'autres ai étaient arrêtés pour meurtre ? Sûrement. Mais ne nous blâmons pas trop, les latinos étaient dans le même cas que nous. Pourquoi s'obstinions-nous à nous détester ? A croire que l'on voulait tellement être "les seuls" ou "les premiers" dans quelque choses, que se soutenir nous semblait absurdes.

La séparation entre ethnie, ou communauté, était aveuglante. Prenons l'exemple du lycée. Pour la plupart d'entre nous, arriver au lycée est synonyme d'abandonner toute sa vie passée, reprendre tout à zéro. Nouvelle vie, nouveaux amis, ou alors, plus aucune vie, plus aucuns amis. Alors on essaye, putain on essaye tellement de s'intégrer, de se faire aimer, par tout le monde. Mais lorsqu'on nous rejette encore et encore, on se retourne vers ceux qui nous ressemble, inconsciemment. C'est ainsi qu'a la cantine, il n'y a pas un table de "populaires" ou une table de "geek", mais plutôt une table de noirs, de blancs, de latinos, d'asiatiques... Tu as beau ne pas être "raciste" ou quoique ce soit, tu ne traîneras sûrement pas avec autre que tes "semblables".

Alors je ne sais pas si toutes ces injustices ont favorisé ma maladie, mais voilà, je suis malade. Ne croyez pas que je suis cloîtré au lit, le teint livide, amaigri, non, je me porte plutôt bien. C'est plutôt d'un psychiatre dont j'aurais besoin. Ma maladie, inconnue d'ailleurs, se rapprocherait plus de la bipolarité qu'autre chose. J'ai tout vécu, vraiment tout. J'ai fait d'abord de la prison, puis ai été interné dans un hôpital psychiatrique après la découverte de ma maladie, le syndrome d'Hulk comme j'aime l'appelé. Je suis tout à fait normal, capable de tenir une conversation, capable d'écrire sans fautes, parler sans faute, faire de nouvelle rencontre, mais, un rien, vraiment un rien peut me faire basculer. Je perd alors le control, et la, j'espère pour vous que vous ne croiserez pas ma route a cet instant car cela serait les dernières minutes de votre existence. J'ai tué 7 Hommes. 7 merde ! Je me souviens de chacun d'entre eux. Ils étaient innocents. Certains destiné à un grand avenir. Mais je leur ai ôté la vie, beaucoup trop tôt. Alors j'essaye, j'essaye de me reconstruire, mais vraiment. Voilà comment j'ai commencé à travailler à "2nd chances" littéralement deuxième chance.

2nd chances est un café, à première vu, de tout ce qu'il y a de plus normal. Il a vu le jour il y a 2 ou 3 ans. Tous les employés sont des gens comme moi, sortis de prison ou d'hôpitaux psychiatriques. Ceux qui montrent une volonté sans limite de changer ce café est notre récompense. J'y travaillais depuis trois mois, quand je l'ai rencontrée.

Cette histoire n'est pas une histoire d'amour. C'est mon histoire. Et la sienne. L'histoire de deux personnes, luttant ensemble dans cette putain de vie, pour exister enfin.

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