U l r i c h

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Le brouha environant tira Ulrich de son sommeil. Ses yeux ambrés parcoururent d'un bref coup d'œil les alentours. Il n'était ni en chasse d'un dragon ni aux cotés d'une sirène aux cheveux d'argent. Seuls les wagons défilaient sous ses yeux tandis que la foule s'acharnait à entrer dans un unique compartiment, maintenant de force les portes ouvertes, se collant tous les uns aux autres. Nonchalant et fatigué, Ulrich coiffa machinalement ses cheveux bruns à l'aide de ses doigts, vérifia que son peu d'argent était toujours au fond de sa poche et se dirigea à l'air libre. Son dos le faisait terriblement souffrir mais rien ne transparaissait sur ce visage dur, devant ces millions de gens qui passaient chaque jour devant lui sans se rendre compte de sa miséreuse existence. La curiosité ne les sortait jamais de leur routine. Pourtant Paris était ville d'art et de beauté.
Tout en longeant les avenues, il choisit une rue assez passante, proche d'un libraire et du marché aux fleurs. Il déposa une casquette face à lui puis assis sur son banc en acier, il commença à conter une histoire des plus communes mais des plus belles.

Un attroupement se forma rapidement autour d'Ulrich, des enfants, des parents attirés par sa voix rauque, des adolescents intrigués...et un jeune homme roux. Les Misérables en main, il fixait de ses yeux - dont la couleur variait selon la lumière, le jeune conteur. Il semblait absorbé par l'histoire de ces quatre jeunes qui se rencontrèrent à travers les arts de Paris. Il écouta la fin de l'histoire qui finalement n'en était pas vraiment une, mais sans un mot, Aliosha se dirigea, le nez dans son bouquin, vers l'Opéra Garnier où l'attendait sûrement quelqu'un.

Ulrich sourit. Il savait. Il avait comprit depuis un moment que ses récits n'étaient pas que fiction.

L'histoire venait de commencer.

A R T I S T EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant