Chapitre 2 partie 3

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Je n'avais absolument aucune chance contre lui !

Mon adversaire était terriblement différent de ce que j'avais vu auparavant : il bougeait à la vitesse de l'éclair, allait à droite, à gauche, à une vitesse hallucinante, sans broncher, ou même manquer de quoi que ce soit. Il était imbattable, et alors que je bougeais un peu partout pour le dissuader d'attaquer, pendant que je réfléchissais à un moyen de riposter face à ses immenses pouvoirs, il décida de passer à l'offensive : une de ses simples attaques me fit perdre les trois quarts de ma vie...la bataille était perdue d'avance, je ne pouvais pas me battre contre ça. Le Qunari continuait d'attaquer, alors que mes potions curatives et régénératives disparaissaient à vue d'oeil. Finalement, n'ayant plus en ma possession qu'une seule minuscule potion de soin, je m'enfuis de la salle, courant pour ma vie.

-A.I.R.IIII ?! Hurlais-je depuis ma petite chambre. Je sais qui est le cheater, reviens, s'il te plaît..!!

-"..."

Seuls les sons d'ambiance du jeu me répondaient. A ce rythme là, je serais morte dans même pas deux minutes. J'aurais beau courir, je ne m'en sortirais pas.

Tentant de fuir ce qui serait sans aucun doute mon bourreau, j'entrais dans une pièce totalement fermée, sans aucune échappatoire. Pleine d'un espoir branlant, je me retournai pour sortir...et trouvai, à mon grand mon désarroi, le Qunari. Il s'était arrêté, me regardait, attendant que je fasse le moindre mouvement...mais pas comme si il m'observait, non...il jouait, comme un chat s'amuserait d'une souris. Il pouvait m'attraper, me tuer depuis tout à l'heure...mais il ne le faisait pas. Il se délectait de cette vision si "drôle". Il me ridiculisait, jusqu'au dernier moment. Une personne détestable. Finalement, cette envie de s'évader du monde ne brûlait peut-être pas en lui. Peut-être que le prix n'était qu'un puéril trophée pour lui, et peut-être qu'il pense que je lui ressemble. Si c'est le cas, il n'y comprend rien. Rien à rien, à l'univers du jeu-vidéo comme à tout le reste.

Mon ennemi, voyant que je ne bougeais plus, s'impatienta et commença à avancer. Sans même un simple mouvement, mes bonus se désactivèrent, et mes capacités devinrent inutilisables, la magie de l'Ancre comprise. J'avais commencé à courir dans la pièce, totalement démunie : le Qunari fit un léger mouvement de bras, et j'étais maintenant incapable d'attaquer. Vous savez, ce sentiment, lorsqu'un accident arrive, ou qu'une personne se fait harceler, molester sous vos yeux, et que vous ne pouvez pas agir ? Que vous vous sentez inutiles, impuissants ? Ce sentiment brûlait en moi : un combat final, même peine perdue, est quelque chose de symbolique, comment peut-on vicier autant d'émotions ?

Le Mage se contenta de m'attaquer de façon totalement basique, ce qui, pourtant, dévasta ma barre de santé comme jamais. J'ouvris le menu d'où je pouvais utiliser mes potions curatives, mais elles aussi avaient été désactivées.

-"La source de la faille a été détectée, le joueur devrait être exclu sous peu. Veuillez patienter, l'exclusion devrait prendre environ une minute, voire plus."

A.I.R.I s'était remise à parler, et sa voix, qui sonnait maintenant à mes oreilles comme celle d'une bienfaitrice, portait avec elle la lumière et l'espoir dont j'avais désespérément besoin : mes attaques et capacités m'avaient étés rendues, mes bonus doublés, et ma vie était entièrement remontée. Même si cela ne suffirait pas à survivre aux assauts de l'antagoniste de ce tournoi, je ne pouvais que les accepter. Mon seul but était maintenant de survivre, de quelque façon que ce soit.

Sans même une hésitation, je fonçais sur le cheater. Surpris, il ne put esquisser ne serait-ce qu'une réaction : lui aussi avait du recevoir l'appel de son IA, et devait être mortifié en cet instant.

Mon attaque ne lui fit même pas perdre un dixième de sa vie : il était véritablement invincible. Cependant, sous le coup de la panique, il fit une légère esquive, me permettant de m'enfuir, ce pourquoi je ne me fis pas prier : ma vitesse avait été légèrement augmentée, et je pus parcourir les longs couloirs en prenant un peu de marge sur mon adversaire. Je ne cherchais pas même à rentrer dans les pièces, au risque de finir dans un cul-de-sac, et, d'au passage, arriver au point de non-retour, c'était, après tout, bien trop risqué : mon seul but, en cet instant, était de fuir mon ennemi, en attendant qu'A.I.R.I ait pu le mettre hors d'état de nuire.

...Plus facile à dire qu'à faire.

Dans un autre monde... [Solavellan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant