19. La télé et des glaces

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J'avais embrassé Thomas et il ne m'avait pas repoussé. Mon propre geste m'avait surprise et je m'attendais à être repoussée, à ce qu'il recule, mais il avait répondu à mon baiser, passant ses mains dans mes cheveux.

Ce moment était magique. Les sensations que j'avais ressenties m'avaient persuadée d'une chose, j'étais liée à lui d'une certaine façon, et elle était forte.

Nous nous étions finalement séparés à contre-cœur. J'arrivais à lire dans les yeux de Thomas, une grande satisfaction, mais aussi de la peur, la peur de la suite de notre relation. Il devait lire la même chose dans mes yeux.


On est quoi maintenant ? Cette question me hantait. Nous étions rentrés il y a un bon bout de temps, sur le chemin du retour, aucun de nous deux n'avait dit un mot, n'avait fait un geste. Thomas m'avait lancé un rapide "bonne nuit" auquel j'avais répondu avant qu'il ne disparaisse dans sa chambre.

Allongée sur mon lit, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Il était évident que nous n'étions pas de simples amis, ce que j'avais ressentis plus tôt me le confirmait. Mais nous n'étions pas non plus ensemble. À vraiment y réfléchir, je ne voulais pas être avec lui, c'était trop tôt et je ne devais pas oublier Julie, c'était son style à elle d'embrasser quelqu'un en couple, pas le mien. Mais je ne regrettais pas mon geste, simplement, son attitude qui avait suivie et la rapidité des événements ne me donnait pas envie de recommencer de si tôt.

C'était ça, un moment agréable, qui ne se reproduira pas. Je savais pouvoir compter sur Thomas pour ne pas en parler et j'imagine qu'il pensait la même chose que moi. Peut-être avait-il même déjà oublié.

"Tiens, regarde qui voilà chou"

Quel chance j'avais que Julie soit la première personne que je voyais ce matin, moi qui culpabilisais de la veille, ma conscience était libérée.

"Bonjour à toi aussi Julie. C'est toujours un plaisir de te voir" ironisais-je.

"Oui, pour moi aussi" cette fille n'avait aucune répartie, c'était navrant.

Je retourna rapidement dans la chambre me changer pour sortir loin d'elle, je n'avais pas adressé un regard à Thomas.

J'avais réussi à convaincre Mélissa de m'héberger chez elle cette nuit. Je savais très bien qu'à l'appart', mon sommeil aurait été mis à rude épreuve, et avec ce qu'il s'était passé hier, je n'aurais pas supporté d'entendre les ébats simulés de Thomas et de sa blondasse.

Mélissa ne m'avait pas posé de questions et j'en avais été étonnée. On avait passait la soirée devant sa télé, avec des glaces. Une belle soirée.

Mélissa m'avait raconté qu'il y avait de l'avancée dans son histoire avec Florian. Il avait quitté sa copine il y a quelques jours et était resté très évasif sur les raisons de cette rupture. Mélissa était persuadée qu'il l'avait quitté pour elle et qu'il allait lui dire demain. On avait passé le reste de la soirée à choisir la tenue idéale qu'elle porterait pour cette "déclaration".

Ce n'était pas une grande partie de plaisir mais c'était toujours mieux que ce qui m'attendait en temps normal.


J'avais eu un mal fou à me lever, cette journée de cours ne m'enchantait pas des masses. J'avais changé de place en maths, une table isolée restait au fond de la classe. Parfait. Mon prof ne m'avait, pour une fois, pas fait de remarque, plus loin nous étions l'un de l'autre, mieux nous nous portions.

Puis, vint l'heure du cours de technologie, celui que j'appréhendais, car, encore une fois, il rimait avec "Thomas".

Tu m'as changéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant