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Un homme mature, propre sur lui, les cheveux grisaillés assortis à sa tenue blanche se tient devant la porte d'entrée.

Elle se jète sur lui comme une gosse de dix ans et lâche un «PAPA» qui m'a bien butté les oreilles. Elle est ravie de revoir son père, je suis heureux de la voir heureuse. Je me mets à l'écart, je laisse volontairement cet instant d'intimité pour qu'ils puissent se retrouver comme il faut.

Après quelques minutes, les deux se retournent vers moi en chœur. Monsieur Ba s'avance tout en gardant ses mains jointes à l'arrière, j'ai chaud, si je pouvais me chier dessus j'y aurais déjà laissé au sol trois petites crottes sans blaguer.

Il ouvre grand ses bras pour me faire une accolade, je ne m'y attendais pas du tout.

- Salah-Saji, mon fils dit-il


Mariam affiche un immense sourire que j'imite inconsciemment, son visage s'est illuminé lorsque son père m'a attrapé.

Il semble content de me voir, j'avoue que je suis pas mal ému. C'est touchant, cet homme ne fait aucune différence, il me voit juste comme celui qui aime sa fille.


- As-Salam' alaykoum tonton !

- Que la paix, que la Bénédiction au nom d'Allah te couvre et descende sur toi. Allez y, entrez, entrez mes enfants.





Il tient Mariam par l'épaule et avance, juste à ces quelques mots je comprends que c'est un genre de -sage, un homme certainement très pieux. Pas après pas, on arrive dans sa demeure, une demeure remplie de charme à vrai dire. Une décoration assez prenante influencée par l'ancien et le nouveau temps, faites de pièces que l'on peut retrouver dans les brocantes. C'est quand même surprenant de savoir que Monsieur Ba a bon goût.





- C'est beau chez vous tonton.

- Hein, pardon tu as dit quoi?

-   C'est joli, chez vous.

-   Dis-moi fiston vouvoies tu ton père?!

- Non.

- Pourquoi le fais-tu alors avec moi?

- Par signe de respect, c'est un réflexe.

- Écoute, il y'a un tas de façon différentes de montrer du respect, le vous n'est qu'un pronom qui impose une barrière entre deux individus qui discutent. Tu es un homme respectueux, je l'ai vu dès que je t'ai pris dans mes bras. Alors s'il te plaît tutoies moi.

- Avec plaisir, dis-je souriant

- Installez vous, faites comme chez vous. Ma maison est vôtre maintenant. Avez-vous fait bon voyage mes enfants?

- Oui ça s'est bien passé papa.

-   Impeccable.



Nous avons pris place sur le canapé, mes pupilles ne lâchaient plus celles de Mariam sans réelle raison particulière, je la trouvais simplement magnifique. Je n'ai pas su contrôler mon regard, j'étais comme hypnotisé ou je ne sais quoi. Pourtant son géniteur était à mes côtés mais je n'avais d'yeux que pour elle.

C'était assez étrange pour être honnête, j'étais gêné de me trouver fasciner par sa beauté actuelle, beauté que j'ai pourtant l'habitude de côtoyer. J'ai rien pigé à cet instant. J'éprouvais de la fierté. Voilà, le terme exact, j'étais extrêmement fier.




Salah-Saji Où les histoires vivent. Découvrez maintenant