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-Lundi, 12h.

Je me tournais sur le côté et grimaçais. Je me remis sur le dos tout en ouvrant les yeux. Il allait bien falloir que je me lève. Cela faisait une bonne heure que je tournais dans tous les sens, ne désirant pas affronter le regard de tout ceux qui m'entourait. Je soupirais et me tournais de l'autre côté, sur mon bras non blessé. Un sourire timide vint étirer mes lèvres en croisant les yeux lagons d'Erik. Il avait passé la nuit avec moi, ne voulant pas s'éloigner plus de cinq minutes de ma personne. Ses doigts vinrent caresser mes cheveux, écarter une de mes mèches puis sa main se faufila dans ma nuque. Je l'interrompis en comprenant ce qu'il s'apprêtait à faire.

-Pas la peine, marmonnais-je en écartant ses doigts. Ça guérira tout seul...

-J'ai repris des forces, contra-t-il en tentant à nouveau de me soigner.

-Non !, grondais-je en attrapant sa main. Je ne veux pas, laisse-moi garder la marque. C'est mon erreur et je veux pouvoir en garder une séquelle. Je le mérite. Alors pour cette fois, laisse-moi souffrir en paix.

-Mais...

-Arrête Erik, le coupais-je en enfonçant mon visage dans mon coussin. Je ne te demande pas de comprendre, juste de respecter mon choix.

-Bordel ! Mais c'est Jey qui t'a blessé, comment peux-tu...

-C'est justement parce que c'est lui que je veux la garder !, hurlais-je en me redressant. Je ne veux pas refaire les mêmes erreurs, je ne veux plus revivre la même chose ! Et je compte bien sur cette fichu cicatrise pour m'en empêcher !

-Mais je serai là pour le faire !, répliqua-t-il alors en s'asseyant face à moi alors que ses bras s'écartaient. Tu n'es pas...

-M'as-tu empêché de l'embrasser ?, grinçais-je en lui coupant encore la parole et il blanchit. Non, tu n'as pas réussi parce que l'attraction est trop forte. Et tu sais à quel point je l'ai dans la peau malgré cette putain d'année. Tu as bien senti à quel point j'étais retourné. Tu ne peux pas m'empêcher de succomber. J'ai besoin de souffrir, de me rendre com...

-Il t'a brisé une fois Evan et ça ne t'a pas permis de refuser ses avances hier, cracha-t-il. Il t'a embrassé et tu n'as pas su le repousser. Alors comment peux-tu être sûr qu'avec une cicatrise à la con tu y arriveras ? Comment puis-je te croire ?! Dis-moi !

-Je ne sais pas !

Je sortis du lit, enfilais le pull d'Erik et entrais dans la salle de bain. En me regardant dans le miroir, je soupirais. J'étais encore blanc. En rentrant hier, Gô m'avait couché. Je m'étais réveillé au alentour de seize heures et Erik m'avait amené faire un tour dans une forêt à quelques heures d'ici pour fuir l'oppression que je sentais. Nous étions rentrés au alentour de vingt-trois heures et nous nous étions couchés, sans un mot à personne. Gô était passé entre temps et il m'avait laissé une note, m'ordonnant de le rejoindre aujourd'hui à quinze heures à son bureau. J'expirais en passant un doigt sur la longue plume rouge qui s'était dessinée sur ma joue. Elle s'était estompée, on devait vraiment regarder pour pouvoir la distinguer et cela était rassurant. Déjà que j'étais un objet de foire, alors avec un tatouage sorti de nul part, j'aurai fait un carton et je ne le voulais certainement pas. Je déglutis et me passais un coup d'eau sur le visage. En me redressant, Erik était derrière moi. Mes yeux s'encrèrent dans les siens par le biais du miroir. Il ne s'était pas rhabillé étant donné que j'avais son pull, il n'avait qu'un caleçon avec des imprimés canards. Je souris à cette vision alors qu'il venait poser ses mains sur mes hanches, collant son corps au mien. Je souris plus sincèrement : nous avions besoin de l'autre. Il s'était déroulé tellement de choses en une journée qu'il nous fallait savoir que nous étions ensemble.

Je ne devrais pas - Chasseurs D'ombres T2Donde viven las historias. Descúbrelo ahora