Chapitre XIX

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Devant mes yeux inquiets, l'ancienne salle de bal m'apparaît détruite. Les tables où étaient présentées les différents mets sont au sol, brisées. Du sang s'écoule pratiquement partout, mais je suis incapable de dire à qui il appartient. Sur la gauche, les deux lames d'Aoile sont au sol, baignant dans une flaque de sang qui me fait immédiatement reculer. Mouvement qui ne passe pas inaperçu puisqu'un crissement de talons sur le sol se fait entendre. Aussitôt, je tourne la tête vers le bruit, découvrant deux yeux rouges et de longs cheveux blonds parfaitement entretenus. Dame Madera me sourit cyniquement tandis que mon cœur rate un battement. Où est Aoile ? La mère de cette dernière essuie nonchalamment le sang qu'elle a au coin des lèvres.

Derrière moi, j'entends Lucifer jurer et il finit par me dépasser, s'avançant vers Dame Madera rapidement, poings fermés. Sans savoir pourquoi, je m'avance plus doucement vers le centre de la salle, comme attirée par l'énorme joyau incrusté dans la balustrade. A mi-chemin, je me tourne vers Lucifer et Dame Madera, complètement vide. Les mots "combat", "mort" et "Aoile" tournent en boucle dans mon esprit mais je ne parviens pas a en trouver le sens. Elle est sans doute déjà partie, retournée dans sa chambre avec l'intime conviction d'avoir tuer sa mère. Aoile ne perds jamais de combats. C'est Aoile ! En baissant les yeux, je remarque ma main tremblante et respire profondément. Désormais certaine qu'Aoile m'attends sans doute dans sa chambre, je me mets à marcher plus vite vers la sortie du palais. Je passe devant les deux adultes qui se regardent en chiens de faïence et tourne la tête pour sourire à Lucifer, le coeur plus léger. 

— Où est ma fille ? Tonne Lucifer. 

Je ne vois pas son visage, mais la détresse qui sonne dans sa voix me force à m'arrêter. Je me tourne encore vers le balconnet, certaine d'y voir mon amie accoudée, la mine blasée, nous regardant littéralement de haut. Un léger sourire orne mon visage et j'arrête d'écouter ma tête qui continue de faire tourner les mauvais mots. Aoile est vivante, c'est sûr ! Ce n'est pas Dame Madera, avec ses manières de Lady et son corps frêle qui enverra Aoile dans la tombe ! 

— Tu le sais. Maintenant, laisse moi partir avec la Banshee et je disparais de ta vie pour l'éternité, minaude la démone.   

Mes muscles se tendent, prêt à bondir sur cette maudite femme si un son sort encore de sa bouche. Elle me sourit par-dessus l'épaule de Lucifer, tel un chat observant sa proie. Ceci dit, vu le taux d'animosité de la pièce, je ne saurais dire qui est le chat de qui. Le Diable sort de sa léthargie et plaque Dame Madera contre le mur le plus proche, serrant ses doigts autour de la gorge de cette femme. Je sens la rage rapidement m'envahir, comme une conséquence de tous les événements que j'ai récemment vécu. Une bouffée de rage m'enveloppe et je n'ai qu'une envie : hurler dans les oreilles de cette saleté jusqu'à ce qu'elle meurt. Mais avant que je ne puisse faire un pas, Lucifer tend sa main vers moi et je m'arrête, comme un chaton obéissant. 

— Samantha n'ira nul part avec toi, martèle Lucifer d'une voix ferme. 

Dame Madera sourit et approche son visage de celui de Lucifer, ronronnant comme un réel chat. Son aura me donne tellement la nausée que je dois détourner les yeux pour ne pas vomir. 

— Empêche-moi de partir, le défit-t-elle. 

Je tourne si vite la tête vers eux que mon cou craque. Va-t-il réellement céder à ce poison ambulant ? Une lueur d'inquiétude doit s'être allumée dans mon regard et mon cœur s'est remis à battre à une allure folle dans ma cage thoracique. J'avance de quelques pas pour apercevoir le visage de Lucifer, observant ses gestes. Il sourit à son tour et relâche sa prise. Il ramène ses mains le long de son corps tandis que ma bouche s'ouvre en grand. Mes genoux se mettent à trembler quand j'aperçois le regard affamé que me lance Dame Madera. Hors de question que je reparte avec elle ! Pas sans avoir parlé à Aoile ! Je trouve le courage de reculer d'un pas, ce qui fait rire la démone. Lucifer ne bouge pas, il se contente de fermer les yeux. Littéralement. Ses mains font face au sol et il les mènent entre lui et Dame Madera. Je fronce les sourcils, ce qui alerte la jeune femme qui observe désormais Lucifer. Un éclat de peur scintille dans ses yeux quand la terre se met à trembler. 

— Lucifer, que fais-tu ? Demande-t-elle, trop sèchement pour que cela soit une réelle question. 

Ce dernier sourit tandis que le sol tremble, manquant de me faire tomber au sol. Une fissure craquelle le sol du palais et s'arrête juste devant la blonde. Satisfait, Lucifer sort ses ailes et ses yeux virent aux rouges. 

— Tu le sais, répond-t-il calmement. 

Le sol arrête de trembler, me permettant de retrouver un certain équilibre. Je regarde le duo, sans comprendre ce qui se passe devant mon nez. Dame Madera est paniquée et cette fois, cela se ressent entièrement. Quand à Lucifer, il est calme et semble s'amuser de la situation. Ses ailes blanches remplissent la pièce, si bien que l'aile droite me touche la joue. D'un coup, il les referme et j'entends un cri aigu. Dame Madera disparait de mon champ de vision tandis qu'une chaleur à peine supportable réchauffe la pièce, me faisant tousser. Quand tout cela s'arrête, je remarque que la fissure du sol est invisible. Je lève les yeux vers un Lucifer heureux, le sourire aux lèvres. Devant mon regard inquisiteur, il hausse les épaules.

— Elle voulait partir, je l'ai envoyé aux Enfers, lâche-t-il de manière désinvolte.

Je reste coîte devant cette réponse. Aux Enfers ? Les Enfers pleins d'âmes, avec Cerbère et les fameuses flammes ? Ça expliquerait la chaleur ceci-dit. Dans ses yeux, la joie est bien vite remplacée par une immense tristesse. J'aimerai m'approcher et chercher à comprendre ce qui ne va pas, mais je suis déjà repartie vers la porte d'entrée, pour aller voir Aoile. Mais avant que je puisse franchir le seuil, le sol s'ouvre et j'aperçois une sorte de magma en fond avant qu'une énorme flamme ne me barre le passage. La chaleur me force à courir en arrière, cherchant de l'air et de la fraîcheur.

Je jette un regard surpris à Lucifer mais ce dernier se contente d'attraper  les lames d'Aoile avant de montrer vers le balcon. Je le suis après plusieurs minutes de réflexion, incapable de faire autrement et grimpe les marches sans réellement savoir pourquoi. Une fois en haut, mon coeur fait un bond et je recule. Je suis loin de la balustrade, où Lucifer se tient. Il se coupe la main avec la lame de sa fille et se rapproche de moi. Comprenant ce qu'il s'apprête à faire, je recule. Il m'attrape fermement par le bras quand mes larmes commencent à couler.

— Non. Non ! Je me débats, mais trop tard.

Son sang a déjà touché ma peau et je vois le paysage commencer à s'effacer. Mon regard s'ancre sur le corps immobile d'Aoile, ses yeux fermés et le sang coulant d'une blessure au ventre. Mes muscles lâchent. Je hurle ma peine pendant que le sol se déroule sous mes pieds. Tandis que tout devient noir, je me retrouve à genoux, le cerveau paralysé par la douleur. Je ne vois pas un paysage se constituer. Je n'entends pas une voix prononcer mon prénom. Quand je finis pas sentir des bras s'enrouler autour de moi et une odeur familière, je fonds en larme, mes mains s'accrochant à son pull bleu couvert de dauphin.

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Hello guys !
Cette fois c'est sûr, vous me détester pour cette fin 😂 Mais voyez le positif ! Thomas est de retour xD Sinon, qu'avez-vous pensé du chapitre ?

- Aoile, morte ?
- Dame Madera en Enfer ?
- Badass Lucifer ?
- Comment Lucifer a su où envoyer Sam ? ^^

Vos prédictions pour la semaine prochaine ? 💜
Passer une bonne fin de semaine, deux jours avant le week-end yey ! ❤💙

Les Chroniques d'Idan (tome 1) : La Dernière BansheeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant